Qu'écoutez-vous en ce moment?

Et, Maxence, pour te convaincre dans cette nécessité de te pencher sur "Apple Venus", je suis tombé sur quelque-chose qui, j'en suis sûr, te parlera... (Zut, je me rends compte que ce message, qui complète le précédent, plutôt long, en réponse à ton post, est affiché sur une nouvelle page. Je t'engage donc à consulter mon post précédent en page 8... ).

Il s'agit d'une vidéo qui illustre "Greenman", un des titres forts de l'album (bien qu'il n'y ait rien à jeter) de façon tout à fait appropriée à ce qui y est dit. Attention, il ne s'agit pas d'une vidéo officielle mais elle a été réalisée par un fan qui, je pense, a bien compris le message. Comme "Easter Theater" (pour moi, LE chef-d'oeuvre de l'album), il y est question de toute une vision païenne du lien à la nature, de l'équinoxe de printemps et des références ou traditions davantage paganistes que chrétiennes. Il y est question de fées, de sabbat, de culte aux esprits des bois comme "Easter Theatre" faisait davantage référence à Pâques comme une renaissance lors de l'arrivée du printemps et du rapport sensuel que ça suscite avec la nature, tout en établissant un parallèle avec la résurrection de Jésus dans la tradition chrétienne. Même la référence au chocolat est sexualisée et symbolique de la naissance ("chocolate nipple brown"). "Apple Venus" n'est pas un album conceptuel lié à tout cela, mais c'est présent à plusieurs reprises dans l'album et sur d'autres...
Dans cette vidéo, on n'est pas loin de "Songe d'une nuit d'été" de Shakespeare... et de plein d'autres choses auxquelles tu t'intéresses. Et quelque-part du propos et de la vidéo de "The Sensual World"...

Et pour compléter la cohérence par-rapport à l'album, un paon y fait une apparition majestueuse!

Greenman

Please to bend down for the one called the Greenman
He wants to make you his bride
Please to bend down for the one called the Greenman
Forever to him you're tied
And you know for a million years he has been your lover
He'll be a million more
And you know for a million years he has been your lover
Down through the skin to the core
Heed the Greenman
Heed the Greenman
Please to dance round for the one called the Greenman
He wants to make you his child
Please to dance round for the one called the Greenman
Dressed in the fruits of the wild
And you know for a million years he has been your father
He'll be a million more
And you know for a million years he has been your father
Run to his arms at the door
Lay your head, lay your head, lay your head, lay your head on the Greenman
Lay your head, lay your head with mine
Lay your head, lay your head, lay your head, lay your head on the Greenman
Build a bed out of oak and pine
See the Greenman blow his kiss from high church wall
And unknowing church will amplify his call

Super intéressant! A propos de ce fameux "Homme Vert", je viens d'apprendre tout un tas de choses. Tout d'abord, sur cette vidéo en lien avec la précédente:



Ce qui m'a amené à vouloir en savoir davantage. Sur la page française de Wikipedia, on apprend déjà un certain nombre de choses assez troublantes car il s'agit d'une figure dont on trouve les premières traces dès la préhistoire et qu'on retrouve ensuite dans tout un tas de cultures et de mythologies, y-compris sur certaines églises chrétiennes. Mais sur la page anglaise, c'est encore plus complet puisque la culture celte est très présente au Royaume-Uni...
Or, on y apprend que même dans la culture chrétienne, la représentation de cet Homme Vert est parfois associée à celle de Jésus Christ, ce qui m'a particulièrement troublé car, comme je l'évoquais concernant "Easter Theatre", Partridge établit un parallèle entre la tradition chrétienne de Pâques et certaines traditions païennes liées à l'équinoxe de printemps, le tout lié à ce concept de renaissance qui correspond effectivement à des problématiques que Partridge lui-même rencontrait dans sa vie personnelle, exprimées ça et là dans d'autres textes de "Apple Venus" de façon plus ou moins explicites.
C'est génial! Je me rends compte au fur et à mesure que ce petit voyage dans l'univers de XTC promet d'être tout aussi passionnant et éclairant culturellement, spirituellement et philosophiquement que dans celui de Madââââme... chose que je n'avais pas envisagée a priori...
Je voulais juste partager ça avec toi Maxence car je te sais tout aussi curieux que moi sur cet aspect des choses. Ca peut - qui sait?- peut-être déclencher chez toi un déclic qui te permettra de te pencher sur un autre groupe dont le propos saura t'intéresser...

Là, je n'ai pas le temps, mais une fois débarrassé de toutes ces contingences si concrètes liées à ce déménagement, je sens que je vais sérieusement me pencher sur le cas de ce groupe pour pouvoir ouvrir ce sujet XTC...

Pierre a écrit:Mais Maxence, je connais déjà assez bien Talking Heads et les ai beaucoup écoutés il y a un bon moment déjà, quand j'avais trouvé cette anthologie chronologique en plusieurs cds et 1 dvd...

Je n'aime pas les compils, car même si ça ne semble pas réellement être le cas de celle-ci, sortir des chansons de leur contexte, sélectionnées au dépens d'autres (des choix pas toujours judicieux d'ailleurs), casse la dynamique d'un album pourtant pensé comme un ensemble, une unité, en plus d'empêcher, comme tu le dis toi-même, de se rendre compte de l'évolution d'un artiste. Après ce n'est que mon avis, et je sais que des compilations sympas existent. Mais ce que je veux dire, c'est qu'il ne faut pas se limiter à l'idée qu'elle renvoie, qui n'est pas forcément représentative de leur œuvre. De plus, cette anthologie semble gigantesque, et je sais que les titres peuvent parfois se retrouver "noyés" par ceux qui suivront ou qui précèdent... Malgré ça je respecte ton point de vue, surtout si elle n'a déclenché en toi aucune curiosité particulière. Je dis juste de faire attention, tu peux peut-être passer à côté de quelque chose d'intéressant...

Pierre a écrit:Fais-moi confiance: dès la première écoute du 1er "Apple Venus" (album "coup de foudre" en ce qui me concerne, que Renaud m'avait fait connaître il y a TRES longtemps...), tu comprendras ce que j'essaie de faire passer. Ca n'a absolument rien à voir avec "Drums & Wires". Pour te donner un ,ordre d'idée, ce serait comme mettre en parallèle "Garlands" et "Victorialand" de Cocteau Twins... Laughing

J'écouterai avec plaisir ta recommandation car je te fais confiance, comme je l'ai toujours fait pour chacune de tes recommandations, et je te dirai ce que j'en ai pensé. En plus, tu m'as convaincu avec cette histoire de Greenman...

Autre album découvert fin mars, Kaleidoscope de Siouxsie and the Banshees, sorti en 1980.



J'avais écouté cet album il y a très longtemps sous les conseils de Pierre, mais il m'avait à l'époque laissé indifférent. Ayant récemment adoré Scream, leur debut-album de 1978, ma curiosité m'a poussé à donner une autre chance à ce groupe phare du Royaume-Uni... Et j'ai plutôt adhéré à Kaleidoscope, même si je ne suis pas très surpris : les goûts évoluent avec l'âge ( ), et les mélodies m'étaient déjà familières. L'évolution par rapport à Scream est assez intéressante, on constate l'incursion d'instruments électroniques, notamment sur l'incroyable Red Light. Cependant, je crois encore préférer leur premier album pour l'instant, les mélodies me sont plus mémorables... Je vais poursuivre avec les Banshees, je pense que ce groupe est amené à me plaire de plus en plus.

Maxence a écrit:Je n'aime pas les compils, car même si ça ne semble pas réellement être le cas de celle-ci, sortir des chansons de leur contexte, sélectionnées au dépens d'autres (des choix pas toujours judicieux d'ailleurs), casse la dynamique d'un album pourtant pensé comme un ensemble, une unité, en plus d'empêcher, comme tu le dis toi-même, de se rendre compte de l'évolution d'un artiste. Après ce n'est que mon avis, et je sais que des compilations sympas existent. Mais ce que je veux dire, c'est qu'il ne faut pas se limiter à l'idée qu'elle renvoie, qui n'est pas forcément représentative de leur œuvre. De plus, cette anthologie semble gigantesque, et je sais que les titres peuvent parfois se retrouver "noyés" par ceux qui suivront ou qui précèdent... Malgré ça je respecte ton point de vue, surtout si elle n'a déclenché en toi aucune curiosité particulière. Je dis juste de faire attention, tu peux peut-être passer à côté de quelque chose d'intéressant...

Je partage complètement ton point de vue concernant les compils qui sont, la plupart du temps, une gigantesque opération commerciale de la part des maisons de disques qui n'a pas d'autre but que celui de vendre un produit à un public qui se limite à la production la plus connue et commerciale d'un artiste dans l'espoir de l'hameçonner pour acheter le reste. J'ai dû mal m'exprimer (mais il me semble pourtant avoir été clair... ). L'objet auquel je faisais référence n'est en aucun cas une compil, mais une anthologie. S'il s'agit effectivement d'une sélection (plus vaste cependant au sein d'un album), elles sont la plupart du temps réalisées avec la collaboration des artistes dans le but, justement d'opérer un tri qui correspond davantage à ce qui leur paraît plus intéressant dans leur démarche en évitant de se limiter à ce que les gens connaissent déjà. Par exemple, pour chaque album, il y a au moins 5 titres, parfois plus, parfois moins selon l'évaluation qu'ils ont eux-mêmes de leurs propres albums, sans compter les titres inédits ou des B-Sides. Ce n'est donc en aucun cas quelque-chose qu'on puisse comparer à une compil, mais ce qu'ils jugent, eux comme la quintessence de leur oeuvre. Avec cette anthologie, on a donc une idée assez précise de ce qu'ils jugent comme leur meilleur travail. C'est un peu comme un coffret dont ils auraient expurgé ce qu'ils jugent comme secondaire ou anecdotique. En tout, 54 titres tirés de leurs 8 albums studios, de live albums ou des prises inédites jamais publiées. Sans parler de toutes leurs vidéos promotionnelles compilées sur un dvd et un gros livret dans lequel chaque membre et d'autres partenaires dressent un historique et un bilan. Le tout conditionné sous la forme d'un très beau bouquin qui ressemble à un petit objet d'art.
Il est possible que je passe à côté d'un truc qui me paraîtrait intéressant, mais je fais confiance à leur propre sélection déjà assez vaste.
Je ne dirais pas que ça n'a pas déclenché de curiosité particulière car si j'ai acheté cette anthologie, c'est que la curiosité était bel et bien présente, mais elle a suffi à me rendre compte que je n'avais pas d'appétence supplémentaire, alors qu'avec d'autres artistes, je ne me serais pas limité. Je viens justement de m'en rendre compte avec XTC, alors que pendant des années, je me suis limité à 6 de leurs albums, dont 1 seul qui m'avait totalement convaincu. Et puis ça a basculé... Qui sait ce que l'avenir me réserve avec Talking Heads. Mais pour l'instant, je jette mon dévolu sur d'autres choses dont certaines à ma plus grande surprise...

Maxence a écrit:J'écouterai avec plaisir ta recommandation car je te fais confiance, comme je l'ai toujours fait pour chacune de tes recommandations, et je te dirai ce que j'en ai pensé. En plus, tu m'as convaincu avec cette histoire de Greenman...

Je te remercie de ta confiance, ça me touche beaucoup sans réellement me flatter car je n'ai pas l'impression de prendre un gros risque et n'y mets aucun orgueil. Je suis certain qu'au moins avec "Apple Venus", tu vas y trouver ton compte, sans-doute dès la première écoute (Essaie cependant de lui accorder assez de temps avant de passer à un autre, c'est vraiment très riche.). Et si ce n'était pas le cas, insiste un peu car avec certains albums, plusieurs écoutes ont été nécessaires pour remettre en cause des a priori qui dataient de plusieurs années. Comme quoi il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Je suis vraiment ravi d'avoir su revenir sur mes propres failles car toutes ces écoutes répétées ont été nécessaires et déterminantes.C'est parfois une question de temps ou de circonstances... Mais je suis prêt à parier que tu vas adorer cet album! Et ça, ça me fera vraiment plaisir! Tout comme je savais bien que cette histoire de Greenman serait une bonne accroche potentielle.
Essaie de l'écouter dans les conditions sonores optimales pour toi car le travail sur le son est vraiment superbe!

Là, comme aujourd'hui j'ai décidé de m'accorder un "day-off" pour me changer les idées de ces histoires de déménagement, je reviens sur:



Album avec lequel j'ai vraiment une drôle de relation, très variable selon les circonstances...

Et puis, tout l'inverse avec :



pour lequel, au contraire, ça a été immédiat et reste hyper stable. C'est vraiment hyper intéressant et tellement barré! Ca part vraiment dans tous les sens et j'adore ça!

Maxence a écrit:Autre album découvert fin mars, Kaleidoscope de Siouxsie and the Banshees, sorti en 1980.



J'avais écouté cet album il y a très longtemps sous les conseils de Pierre, mais il m'avait à l'époque laissé indifférent. Ayant récemment adoré Scream, leur debut-album de 1978, ma curiosité m'a poussé à donner une autre chance à ce groupe phare du Royaume-Uni... Et j'ai plutôt adhéré à Kaleidoscope, même si je ne suis pas très surpris : les goûts évoluent avec l'âge ( ), et les mélodies m'étaient déjà familières. L'évolution par rapport à Scream est assez intéressante, on constate l'incursion d'instruments électroniques, notamment sur l'incroyable Red Light. Cependant, je crois encore préférer leur premier album pour l'instant, les mélodies me sont plus mémorables... Je vais poursuivre avec les Banshees, je pense que ce groupe est amené à me plaire de plus en plus. " />

Peut-être avant de passer à "Kaleidoscope" aurais-tu dû te pencher sur son prédécesseur:



surtout si tu as tellement aimé "The Scream". Il est du même creuset, à la fois témoin d'une évolution intéressante et aussi un peu régressif car ils reviennent aux racines avec ce "Lord's Prayer" qui est leur tout premier titre, très radical dans la punkitude, à la limite du supportable, mais pour le reste on entre déjà dans une dimension gothique, vraiment sombre (un titre est hérité d'un conte d'Edgar Allan Poe) et une expérimentation assez perturbante sur fond de boîte à musique. J'aime beaucoup "Join Hands" alors que parmi les critiques, il est loin de faire l'unanimité (le coup du syndrome du 2e album après un 1er album culte et référentiel).
Pour Siouxsie, il vaut mieux, au contraire, respecter la chronologie car il y a toute une histoire expliquant leur évolution.
"Join Hands", c'est toujours le groupe initial. Mais un schisme assez violent et subit apparaît en son sein qui marque une fracture définitive lors de la tournée qui suit la sortie de l'album.

Avec "Kaleidoscope", c'est un peu comme le "Treasure" de Cocteau Twins. Siouxsie n'a plus qu'un Banshee et doit en trouver d'autres. Budgie et John Mc Geoch sont pris à l'essai et Robert Smith de The Cure assure un remplacement qu'il sait temporaire. C'est donc un album particulier, davantage de tentatives pop convaincantes, d'expérimentations électroniques avec un aspect parfois glacial (qui voit apparaître sa réputation d'"Ice Queen"), parfois incandescent. Il faut peut-être un peu de temps avant de t'y faire car ça part dans plusieurs directions tout en conservant une cohérence. C'est avec le suivant, "Juju" qu'un équilibre et une identité "définitive" seront trouvés. On peut qualifier "Kaleidoscope" d'album charnière, sans que ça nuise à la qualité de la démarche. C'est un de mes préférés alors qu'objectivement, je ne le considère pas comme un des meilleurs. Mais compte-tenu des circonstances de sa création, il inspire le respect et démontre que S&tB était déjà un groupe majeur. Grand succès commercial et critique à l'époque alors que rien ne l'aurait prédestiné à ça. Donne-toi du temps Maxence, tu vas très bien t'y faire, j'en suis sûr! " />

Juliette parle beaucoup d'elle sur cet album, et elle le fait si bien!

Moins brillante car juste interprète, mais quand-même... Ca faisait un bail que je n'avais pas écouté Amélie Morin, sorte de Kate Bush française avec sa petite voix d'enfant (la voix de Candy, c'était elle...   ), ses cheveux gauffrés, son univers rafraîchissant, un peu facétieux et poétique, cette fausse innocence qui dénonce bien des choses avec une sorte d'ironie parfois un peu perverse ainsi qu'une dramaturgie victimaire ( il lui arrive de drôles de trucs...) un chouïa féministe mais plutôt amusante. Bon, on n'était pas au même niveau que Madââââme, mais on ne pouvait s'empêcher d'y penser. Un premier album très réussi et surprenant qui avait décroché le prix Charles Cros, récompense prestigieuse de la chanson française à l'époque:



et un gros succès avec la chanson-titre, même si beaucoup de gens l'avaient prise pour une idiote...

Celle-ci me faisait bien ricaner:



Puis un second album, déjà moins intéressant, avec encore quelques petites perles, mais ça commençait à sentir la "formule". Dommage... Et puis, Amélie a disparu des radars comme elle était venue...



Youtube a compilé l'intégrale (+ quelques bonus) sous format playlist. Pour le 1er album que j'aime beaucoup, ce sont les 10 premières, mais ça continue après:

Pierre a écrit:

Peut-être avant de passer à "Kaleidoscope" aurais-tu dû te pencher sur son prédécesseur:



surtout si tu as tellement aimé "The Scream". Il est du même creuset, à la fois témoin d'une évolution intéressante et aussi un peu régressif car ils reviennent aux racines avec ce "Lord's Prayer" qui est leur tout premier titre, très radical dans la punkitude, à la limite du supportable, mais pour le reste on entre déjà dans une dimension gothique, vraiment sombre (un titre est hérité d'un conte d'Edgar Allan Poe) et une expérimentation assez perturbante sur fond de boîte à musique. J'aime beaucoup "Join Hands" alors que parmi les critiques, il est loin de faire l'unanimité (le coup du syndrome du 2e album après un 1er album culte et référentiel).
Pour Siouxsie, il vaut mieux, au contraire, respecter la chronologie car il y a toute une histoire expliquant leur évolution.
"Join Hands", c'est toujours le groupe initial. Mais un schisme assez violent et subit apparaît en son sein qui marque une fracture définitive lors de la tournée qui suit la sortie de l'album.

Avec "Kaleidoscope", c'est un peu comme le "Treasure" de Cocteau Twins. Siouxsie n'a plus qu'un Banshee et doit en trouver d'autres. Budgie et John Mc Geoch sont pris à l'essai et Robert Smith de The Cure assure un remplacement qu'il sait temporaire. C'est donc un album particulier, davantage de tentatives pop convaincantes, d'expérimentations électroniques avec un aspect parfois glacial (qui voit apparaître sa réputation d'"Ice Queen"), parfois incandescent. Il faut peut-être un peu de temps avant de t'y faire car ça part dans plusieurs directions tout en conservant une cohérence. C'est avec le suivant, "Juju" qu'un équilibre et une identité "définitive" seront trouvés. On peut qualifier "Kaleidoscope" d'album charnière, sans que ça nuise à la qualité de la démarche. C'est un de mes préférés alors qu'objectivement, je ne le considère pas comme un des meilleurs. Mais compte-tenu des circonstances de sa création, il inspire le respect et démontre que S&tB était déjà un groupe majeur. Grand succès commercial et critique à l'époque alors que rien ne l'aurait prédestiné à ça. Donne-toi du temps Maxence, tu vas très bien t'y faire, j'en suis sûr! " />

Je ne savais pas s'il était digne d'intérêt, il semblait ne susciter qu'un intérêt très mineur, mais je l'écouterai aussi car après tout, beaucoup de second album prétendument raté n'en sont pas. Il faudra juste attendre un peu, car je prévois de nombreuses autres écoutes avant de revenir à des classiques plus anciens... Si ça peut te rassurer, je n'enchaîne pas les albums comme des verres (), je prends vraiment le temps de les écouter pour qu'ils trouvent un écho en moi. En moyenne, j'écoute un album trois ou quatre fois avant d'en découvrir un autre, même quand ça me gonfle, car je veux être sûr de ne pas passer à côté de quelque chose. Pour les Banshees, j'avais écouté Scream en novembre si je ne dis pas de bêtises... Il était temps de passer à la suite ! Mais pour l'instant je vais me contenter de celui-là et de Kaleidoscope.

Pierre, connais-tu cet album ? C'est ma grande découverte du mois de mars. Si ce n'est pas le cas, je pense que tu pourrais y découvrir quelque chose d'intéressant.

Maxence a écrit: Down on the Road by the Beach par Steve Hiett, sorti en 1983.



Steve Hiett est un photographe british, davantage connu pour ses photos de mode ou de Jimi Hendrix que pour sa musique. En effet, Down on the Road by the Beach est son unique travail musical, accompli sur demande pour une exposition au Japon. En dehors de ce pays, il sera impossible, jusqu'à il y a quelques années, de se procurer un exemplaire de cet album très mystérieux à la genèse et à la production encore nébuleuses... Suspect On sait cependant que Steve Hiett joue lui-même la quasi-totalité des instruments, de la guitare à la basse en passant par la batterie, en collaboration avec le guitariste Elliott Randall. Il ajoute à ses savoirs musicaux ses talents photographiques, accompagnant la musique d'une somptueuse pochette et d'un joli clip-vidéo ci-dessous.



Dès ma première écoute, l'album m'a impressionné.   Je dirai que c'est le travail fait sur le son et les instruments qui m'a le plus stupéfait. Tout est très flottant, pur et indolent, comme la recréation sonore d'un après-midi d'été en bord de mer. Et quand je dis ça, je n'exagère pas, on croirait presque que l'album a été littéralement enregistré sous l'eau tant les résonances aquatiques sont parfaitement reproduites sur certains titres. C'est flagrant sur le titre By the Pool, dont le clip est plus haut. Assez inexplicable. En ce sens, ce disque est une expérience à part entière, entre le rêve et la réalité, où viennent s'alterner des morceaux d'ambient et des titres pops. L'expérimentation ne se fait jamais au détriment de la mélodie ou (encore moins) de la beauté, tout est toujours très moelleux et apaisant, et c'est ce qui rend l'écoute si agréable : les parties plus conventionnelles apparaissent comme des parenthèses à ces instants très atmosphériques qui peuvent friser avec le psychédélisme. En plus d'être épanouissant sur le plan émotionnel, il est saisissant quant à sa modernité...   Je sais que je peux dire cela souvent, mais sur cet album, c'est encore plus le cas. Les albums mentionnés dans mon post précédent restaient ancrés dans des courants propres à leur époque (le glam-rock, le post-punk), et pouvaient faire preuve d'un certain avant-gardisme, mais dans le cas de ce disque, il est totalement impossible de deviner sa période de production. Tout sonne terriblement frais et novateur.
Ecoutez ce petit bijou musical les yeux fermés, à la fois parce qu'il est magnifique, mais aussi pour profitez d'un voyage sur les îles sans bouger de chez vous...  

Maxence a écrit:Pierre, connais-tu cet album ? C'est ma grande découverte du mois de mars. Si ce n'est pas le cas, je pense que tu pourrais y découvrir quelque chose d'intéressant.

J'avais déjà lu ton message et écouté l'extrait ce matin...
Non, jamais entendu parler, et l'extrait ne m'a pas du tout "parlé", désolé... En plus, cette pochette ne suscite rien d'engageant en ce qui me concerne.
Je crains de ne pouvoir être très réceptif aux découvertes les 2/3 mois à venir Maxence, hélas... J'ai une nouvelle vie à préparer à l'autre bout de la France, ce n'est pas une mince affaire à gérer seul... Même si, pour l'instant, j'ai eu une chance inouïe...
Aujourd'hui était un jour un peu exceptionnel, demain je m'y recolle...

Maxence a écrit:Je ne savais pas s'il était digne d'intérêt

Aucun album de S&tB n'est pour moi indigne d'intérêt (peut-être, éventuellement "Superstition" pour des raisons de production principalement). Tout particulièrement "Join Hands" en ce qui me concerne. Je l'explique sur ce sujet casse-tête.

Maxence a écrit:JSi ça peut te rassurer, je n'enchaîne pas les albums comme des verres (Laughing)

Euh... non, ça ne me rassure pas que tu enchaines des verres... Trêve de plaisanterie:

Maxence a écrit: je prends vraiment le temps de les écouter pour qu'ils trouvent un écho en moi. En moyenne, j'écoute un album trois ou quatre fois avant d'en découvrir un autre, même quand ça me gonfle, car je veux être sûr de ne pas passer à côté de quelque chose.

Oui, je sais que tu es très sérieux dans ton approche, peut-être un peu trop... Laisse-toi aller à tes intuitions et tes envies. Le plaisir que tu en retires est essentiel. Je trouve que tu t'"imposes" beaucoup de choses (et j'en rajoute avec mes conseils... ). Ton approche est hyper structurée, un peu comme si tu suivais un plan de la discothèque idéale, par époques. Mais je sais que certaines personnes éprouvent beaucoup de plaisir à s'imposer des choses (j'en connais parmi mes plus proches...). Si c'est ton fonctionnement et que tu y trouves ton compte, continue.
Moi, même si j'intellectualise beaucoup passées certaines étapes, je pense me laisser d'abord guider par des intuitions et je ne m'impose rien. Si ça ne fonctionne pas, je n'insiste pas car j'ai compris que ça pouvait réapparaître des années, voire des décennies plus tard... J'ai appris à faire confiance à mes intuitions car elles me trompent rarement. Et en plus c'est durable. J'éprouve beaucoup le besoin de ressasser, quitte à faire l'impasse sur beaucoup de choses. C'est pourquoi je ne ne m'autorise pas trop l'erreur. J'investis dans l'avenir! Mon intuition doit être la bonne!

Je rebondis sur le post de Maxence et sa présentation de l'album de Steve Hiett.
Inconnu au bataillon mais c'est le genre de truc qui pourrait me plaire.
Je vais donc écouter, j'ai tout mon temps en ce moment (5 semaines de convalescence).

Renaud a écrit:Je rebondis sur le post de Maxence et sa présentation de l'album de Steve Hiett.
Inconnu au bataillon mais c'est le genre de truc qui pourrait me plaire.
Je vais donc écouter, j'ai tout mon temps en ce moment (5 semaines de convalescence).

Je ne sais pas ce qui t'es arrivé Renaud, mais j'espère qu'il n'y a rien de grave... Cinq semaines, c'est quand même beaucoup ! Quoiqu'il en soit, je te souhaite un très bon rétablissement et t'envoie pleins d'ondes positives...
Je suis également très content que Steve Hiett ait piqué ta curiosité.  Down on the Road by The Beach est un album très reposant, il devrait te convenir. Mais je pense qu'il faut vraiment l'écouter dans les meilleures conditions sonores possibles pour se rendre compte de toute sa beauté, et de tout le travail incroyable fait sur la musique. Je l'avais écouté avec le son de ma télé un jour, pensant que ça suffirait, et c'était médiocre... Par contre, en connectant les grosses enceintes, ça déboitait tout de suite. Elles faisaient vraiment honneur à cette atmosphère flottante et indolente qui plane tout au long de l'album, et qui est si importante pour l'apprécier à sa juste valeur.
Tu me diras ce que tu en as pensé !

Pierre a écrit: En plus, cette pochette ne suscite rien d'engageant en ce qui me concerne.

Ca me fait penser à un pote de la fac mélomane à qui j'ai montré la pochette de Never for Ever, et qui m'a répondu "bof". J'ai cru que j'allais hurler.
No offense bien sûr, on est tous libre d'aimer ou non un visuel, mais je réalise de plus en plus, avec beaucoup d'étonnement, à quel point les pochettes peuvent être un sujet encore plus clivant que la musique en elle-même. Tant de gens m'ont présenté des pochettes en me disant "c'est la MEILLEUREEE pochette de TOUS LES TEMPS", alors que je les trouvais proprement HIDEUSES... A l'inverse, des visuels que je trouve absolument parfaits, semblent déplaire à certains. C'est amusant car c'est réellement aléatoire, et ça permet d'éveiller des discussions intéressantes.

Pierre a écrit:Oui, je sais que tu es très sérieux dans ton approche, peut-être un peu trop... Wink Laisse-toi aller à tes intuitions et tes envies. Le plaisir que tu en retires est essentiel. Je trouve que tu t'"imposes" beaucoup de choses (et j'en rajoute avec mes conseils... Laughing ). Ton approche est hyper structurée, un peu comme si tu suivais un plan de la discothèque idéale, par époques. Mais je sais que certaines personnes éprouvent beaucoup de plaisir à s'imposer des choses (j'en connais parmi mes plus proches...). Si c'est ton fonctionnement et que tu y trouves ton compte, continue. Wink
Moi, même si j'intellectualise beaucoup passées certaines étapes, je pense me laisser d'abord guider par des intuitions et je ne m'impose rien. Si ça ne fonctionne pas, je n'insiste pas car j'ai compris que ça pouvait réapparaître des années, voire des décennies plus tard... J'ai appris à faire confiance à mes intuitions car elles me trompent rarement. Et en plus c'est durable. Laughing J'éprouve beaucoup le besoin de ressasser, quitte à faire l'impasse sur beaucoup de choses. C'est pourquoi je ne ne m'autorise pas trop l'erreur. J'investis dans l'avenir! Laughing Mon intuition doit être la bonne! Suspect

C'est complètement vrai, mais j'essaie de me construire une culture musicale, donc je m'impose des contraintes pour aller au-delà de ce que je connais déjà. Je sais que sans, le risque serait d'écouter continuellement la même chose, le même genre ou le même type d'artistes. En ouvrant mes oreilles à des époques que je négligeais, j'ai découvert des artistes excellents et j'ai élargi mes goûts. Pour chaque album écouté, il y a une vraie envie, une vraie curiosité de découvrir, je ne m'impose que rarement un truc qui ne m'attire pas (quand je le fais, c'est vraiment parce que c'est un classique et je n'ai pas envie de mourir bête, mais pour certains, je m'en serai bien dispensé (je vous vise, Scott Walker, Elliott Smith ou Leonard Cohen). Aujourd'hui, je sais à peu près ce qui me plaît et ce qui ne me plaît pas : ça me permet de faire le tri dans mes sélections. Cependant, il y a parfois d'agréables surprises et des révélations. La musique de Björk était un repoussoir pour moi pendant une éternité, mais après quelques temps, je l'ai finalement adoré. Et il semblerait que Siouxsie and the Banshees ait une destiné similaire. En fait, je réécoute surtout les albums pour lesquels je ne sais pas quoi penser, qui m'indiffèrent ou ne me font pas ressentir grand chose à la première écoute. Quand je n'aime vraiment pas, je ne me casse pas la tête. J'accepte que certaines choses ne soient pas faites pour moi à l'instant T, mais le seront peut-être dans quelques années, ou jamais. D'une façon générale, je devrai aussi écouter un album dès qu'il me tente, mais il y en a beaucoup trop. Actuellement, j'ai peut-être une trentaine de disques dans ma liste d'attente, ça m'oblige à organiser tout ça. Le meilleur moyen que j'ai trouvé pour allier plaisir et cohérence et d'écouter par époque, ça me permet d'être conscient de l'évolution musicale, même si ça créé un peu de frustration. De toute façon, quand ce "système" me gonflera, j'arrêterai et je passerai à autre chose.

Pierre a écrit:Euh... non, ça ne me rassure pas que tu enchaines des verres... Wink Laughing

Oui c'était une petite plaisanterie ahah

Maxence a écrit:

Pierre a écrit: En plus, cette pochette ne suscite rien d'engageant en ce qui me concerne.

Ca me fait penser à un pote de la fac mélomane à qui j'ai montré la pochette de Never for Ever, et qui m'a répondu "bof". J'ai cru que j'allais hurler.
No offense bien sûr, on est tous libre d'aimer ou non un visuel, mais je réalise de plus en plus, avec beaucoup d'étonnement, à quel point les pochettes peuvent être un sujet encore plus clivant que la musique en elle-même. Tant de gens m'ont présenté des pochettes en me disant "c'est la MEILLEUREEE pochette de TOUS LES TEMPS", alors que je les trouvais proprement HIDEUSES... A l'inverse, des visuels que je trouve absolument parfaits, semblent déplaire à certains. C'est amusant car c'est réellement aléatoire, et ça permet d'éveiller des discussions intéressantes.

A vrai-dire, je confesse avoir manqué d'honnêteté sur ce coup-là... En réalité, j'ai péché par euphémisme.  Quand j'ai vu cette pochette, avant-même de lire le commentaire et d'écouter l'extrait, je l'ai trouvée hideuse, mochissime et quelque-peu ringarde. Et je pense qu'inconsciemment, ça a guidé mon opinion quant à l'écoute de l'extrait (même si je maintiens ce que j'en ai ressenti...). A celà, plusieurs raisons:

*L'esthétique tropicale palmiers et plages de sable fin, j'ai toujours détesté et ça ne m'a jamais fait rêver... Je me souviens, dans les années 70, de cette grande mode des posters Scandecor qui pouvaient couvrir un mur entier de plages tropicales de ce type, quand, horreur ultime, ce n'était pas sur fond de couchers de soleil... Bref, dès que je vois une photo de ce type, ça me ramène immédiatement à ça.

*Je n'aime pas trop, de façon générale, les oppositions brutales de deux couleurs, à plus forte raison l'opposition bleu/blanc (qu'on rencontre souvent dans les paysages grecs) qui me donnent souvent une impression d'"à plat". Je préfère la nuance, les camaïeux et les atmosphères plus mystérieuses et multidimensionnelles. C'est pourquoi j'aime beaucoup la gravure (Gustave Doré est pour moi un génie!), les estampes, certaines aquarelles (pas les pots de fleurs, mais quelqu'un comme Gustave Moreau -décidément, les Gustaves- en a fait qq-chose de tout à fait exceptionnel!) et de façon générale la peinture car j'y trouve plus de relief et de profondeur. Ce qui explique que des pochettes comme celles de "Treasure" (en fait, toutes les pochettes de Cocteau Twins), "Lionheart" ou "Never for Ever" me paraissent tout à fait admirables.

*Je déteste la technique des photographes de mode (détail que tu précises dans ta description de l'artiste en question) car je trouve ça glacial, fonctionnel et souvent prévisible, car soumise à des codes bien précis. De façon générale, je ne suis pas très sensible à la photo comme technique iconographique.

*J'ai trouvé que cette pochette ne fonctionnait pas du tout en tant que pochette de disque. Je n'y ai vu qu'une photo, par ailleurs pas très bien composée, qui aurait davantage sa place dans une expo photo ou dans un magazine. En plus, le coup de la nana en plein milieu (il n'a pas poussé le vice de la mettre à poil, mais l'esprit y est...) avec cette ombre débile, sans trop savoir pourquoi, je l'ai ressenti comme sexiste. Evidemment, ça n'engage que ma psyché tortueuse, je te l'accorde...

Bref, j'ai tenté d'argumenter pour que tu ne penses pas que ma remarque était gratuite.
Du coup, je reconnais que l'écoute de l'extrait était déjà conditionnée par ce rejet, mais du coup, ce que j'en ai tiré m'a semblé tout à fait cohérent. Non pas que j'ai trouvé ça naze. Je n'ai simplement aucune opinion sur cet extrait musical car tout est là pour que ça ne me touche pas. Comme la photo, j'ai trouvé ça sans âme et sans réelle individualité, un peu comme de la musique d'ascenseur.

Donc voilà, j'aggrave encore mon cas... Mais comme je trouvais que ta conclusion ouvrait davantage de portes qu'elle n'en fermait et que je me sentais parfaitement en accord (on ne peut pas tous ressentir la même chose, fort heureusement!). Au même titre que j'ai appris à ne pas détenir LA Vérité malgré des avis en apparence assez tranchés et péremptoires (c'est mon côté sincère et passionné, et peut-être une forme de protection contre un avis qui s'opposerait au mien), je considère que des gens tout à fait estimables (ou que je peux même évaluer comme "supérieurs") sont à même de ne pas ressentir les choses comme moi sans pour autant considérer qu'ils ont tort. Par exemple, j'ai toujours compris et accepté que KB ne pouvait faire l'unanimité et que certains, comme tu l'évoques, puissent trouver la pochette de "Never for Ever" un peu moche ou anecdotique, ou "bof" comme l'a exprimé ton pote.

Et puis, comme je le disais, les avis peuvent évoluer... Par exemple, dans un premier temps, je n'ai pas aimé la pochette du "Blitz" de Daho. Finalement, je la trouve très belle (il faut la voir dans sa version vinyle). Le meilleur exemple est sans-doute celui du premier album de Roxy Music:



Je l'ai, pendant des décennies, trouvée hideuse et hyper sexiste, super ringarde! Mais en découvrant l'album et en achetant le cd:



j'ai fini par la trouver si décalée par-rapport au contenu qu'elle m'est apparue comme vraiment intéressante, puis très belle. J'aime l'idée que le recto ne soit qu'une partie de l'ensemble et qu'en dépliant la pochette, on a accès à une image qui remet complètement en cause la notion "carrée" d'une pochette. On change de dimension. C'est aussi le cas de "Born to run" de Springsteen:





Il y a tant de choses à dire sur notre rapport aux pochettes de disques qu'il faudrait vraiment investir un peu plus le sujet qui lui est consacré...

Très contraignant, certes (il faut se lever à chaque chanson...), je ne l'écouterai pas trop souvent sous cette forme... Mais l'objet est tellement beau et en plus, au niveau de l'ordre des chansons, l'album n'est pas organisé de la même façon, du coup on l'aborde un peu différemment. Je ne me lasse pas de ce "Blitz", album superbe!

Hier, la contrainte du coffret de Daho m'a donné envie de tester pour la première fois cette petite merveille. Bon, je ne vais pas tout m'enfiler parce-que c'est quand-même très chiant de se lever toutes les 3 mns, mais je sélectionne quelques B-sides comme "The Empty Bullring" ou "Dreamtime et quelques singles avec des mixages un peu différents comme "Breathing" ou "TMWTCIHE" (je ne comprendrai d'ailleurs jamais pourquoi, à la sortie des remasters,  elle n'a pas pris la décision de remplacer la version initiale par celle du single avec cette intro si magique... au lieu d'affubler "HoL" de ce mixage débile pour "The Big Sky"), ou encore "Delius" non mixée avec la fin de "Babooshka".
Mais j'éviterai à l'avenir de me servir de ce coffret pour qu'il conserve son état impeccable.

Cet album de Juliette est vraiment une petite merveille. Je l'écoute beaucoup finalement...

Pour me faire pardonner la sévérité de mon avis concernant Steve Hiett, je rebondis sur ce post de Maxence qui avait fait écho de façon un peu curieuse car il faisait un peu figure de "coïncidence troublante":

Maxence a écrit:

"A Wizard/A True Star", Todd Rundgren (1973)

Une révélation ! Un disque flamboyant, excentrique, d'une grande diversité, avec une multitude de sons et de mélodies explosant de toutes parts, comme un rêve psychédélique. La voix de Todd Rundgren est impressionnante et expressive, presque théâtrale. Cet album a dû considérablement influencer la scène glam-rock et new-wave... Se dire qu'il est sorti il y a 50 ans est assez fou, il n'a pas pris une ride d'après moi ! Sa densité de titres peut faire peur, mais il n'est pas long du tout. En plus, impossible de s'ennuyer, on passe vraiment d'une mélodie à l'autre !

Je ne connais rien du travail personnel de Todd Rundgren, mais il est étrangement lié à 2 albums importants de ma discothèque, très différents l'un de l'autre mais qui ont produit en moi une réaction assez similaire, à la fois de rejet et de grand intérêt et pour lesquels j'ai beaucoup de mal à avoir un avis tranché et stable. C'est lui qui a produit les deux albums en question et ce qui est troublant, c'est que je leur reproche à peu près la même chose alors que leurs styles respectifs et le travail de production n'ont absolument rien à voir: j'ai tendance à penser que l'intervention de Todd Rundgren a, en quelque-sorte, détourné les artistes en question de leur démarche habituelle en y apportant à la fois une certaine richesse stylistique et une espèce de "banalisation commercialisante" les rendant plus accessibles, mais moins singuliers. Les 2 albums en question sont:





Pour "Skylarking" de XTC, je me suis beaucoup exprimé récemment sur ce qu'il suscitait en moi, et pour "Wave" de Patti Smith, ça m'est arrivé à plusieurs reprises, sur ce forum comme sur les précédents. Même constat: il m'est impossible d'avoir un avis stable sur ces 2 albums que je considère comme "à part" dans les discographies respectives de leurs auteurs. Ce qui est amusant, c'est que ces derniers ont vécu cette expérience de production avec Rundgren de façons totalement opposées: Dans mon souvenir, pour Patti Smith, ça correspondait à un choix revendiqué dont elle s'était déclaré très satisfaite ( malgré une réception critique divisée) alors que pour "Skylarking" (un des albums les plus plébiscités de XTC si ce n'est celui considéré comme leur meilleur album), le travail de Rundgren (imposé au groupe par le label pour relancer une carrière en perte d'intérêt) avait suscité un rejet de la part d'Andy Partridge et provoqué des conflits grandissants entre lui et Todd Rundgren.
Dans cette vidéo, Todd Rundgren revient sur cette collaboration en mi-teintes:



Ce qui est intéressant, c'est que je suis plutôt d'accord avec lui concernant le regard qu'il porte sur "The Big Wheel" et l'évolution de XTC à l'époque.

Ce parallèle un peu troublant me donne donc envie de me pencher sur cet album que tu évoques Maxence, d'autant plus que, pour le coup, cette fois, je trouve la pochette très belle! Et ce que tu en dis me paraît, a priori, assez justifié en regard de l''aspect aventureux de "Wave" et Skylarking". En revanche, ce n'est vraiment pas le moment pour moi de faire cette découverte. Il faudra donc que je m'en souvienne ou que tu me le rappelles à partir du mois de juin...

En tout cas, je l'ai trouvé en flac dans sa version remasterisée (19 titres quand-même... C'est un double album?), j'y jetterai peut-être un coup d'oreille dans la journée entre deux cartons... Histoire de faire connaissance...

Je n'ai pas encore eu le temps de suivre le conseil de Maxence pour Todd Rundgren.
Mais je n'oublie pas d'écouter...

Je viens donc d'écouter ce "A Wizard/A True Star" de Todd Rundgren et je pense qu'il m'est très difficile d'en avoir une opinion après une seule écoute... Indubitablement, c'est intéressant et effectivement assez "barré" dans la mesure où ça part dans tout un tas de directions qui donnent une impression de manque total de cohérence, et pourtant, bizarrement, ça fonctionne. En tout cas, ce côté totalement hétérogène ne me dérange pas en soi (puisque je crois être assez habitué à ça avec certains des artistes que j'apprécie. C'est même quelque-chose que je pense rechercher). En revanche, toutes les options déployées ne me conviennent pas forcément. Parfois, je trouve ça assez "décousu", expérimental pour sonner "expérimental", parfois très conforme à ce qu'on pouvait entendre dans certaines séries américaines des années 70, chose qui apparaît aussi parfois chez Laura Nyro (certains morceaux m'ont fait penser à elle à plusieurs reprises, quand le piano est très en avant), parfois un peu foutraque/psyché, dans le genre qu'on peut trouver dans les deux productions parallèles de XTC The Dukes of Stratosphear et c'est là qu'on comprend ce qui a pu intéresser Rundgren pour produire "Skylarking". D'ailleurs, avec le premier titre, on fait immédiatement le lien avec XTC mais ça disparaît par la suite, sauf pour les moments Dukes of Stratosphear". Il m'est aussi arrivé de penser ça et là, grâce à certains accords, à Rufus Wainwright, curieusement... et un titre m'a aussitôt évoqué des trucs de Bowie. En revanche, le lien avec Patti Smith me semble très nébuleux...
Donc pas vraiment d'opinion arrêtée après cette première écoute. Je pense que des écoutes répétées me permettront de me situer davantage dans cet album singulier, très américain mais probablement aussi inspiré de choses qui se passaient en Angleterre à l'époque... Ni enthousiasme ni rejet, mais la perspective de m'y recoller quand je me sentirai plus disponible est loin de me rebuter, donc je m'y remettrai un peu plus tard...

Sans transition, je suis passé à:



Vraiment, je ne comprends pas les préventions de pas mal d'admirateurs de XTC à l'encontre de cet album qui fait partie de mon peloton de tête personnel pour tout un tas de raisons. Album très pop anglaise, donc très accessible et homogène, ce qui ne l'empêche pas de s'aventurer vers des choses très intéressantes et personnelles. Ca sonne très XTC/Partridge, mais sans errances. On y sent un grand besoin de cohérence et d'adhésion immédiate. C'est peut-être l'album que je conseillerais le plus volontiers aux néophytes avec "Apple Venus" pour des raisons d'efficacité. J'aime vraiment beaucoup "Oranges & Lemons" et je trouve cette pochette vraiment splendide, surtout dans sa version vinyle. Le grand format la rend vraiment impressionnante graphiquement!

Et après, j'ai bien envie de ressortir mon édition limitée/Record Store Day de ce petit bijou qu'est:

C'est terrible, un album de Siouxsie, pour moi, en appelle forcément un autre, quand ce n'est pas plusieurs... J'ai jeté mon dévolu sur un autre excellent cru:



Et dans mon souvenir, celui qui a donné lieu à la plus belle tournée à laquelle j'ai assisté au niveau de la mise en scène (changements de décors, costumes...) et de l'interprétation. C'était splendide!

En plus d'être un excellent album, la pochette est sublime.
J'imagine qu'en vinyle ça claque un max !!!

Renaud a écrit:En plus d'être un excellent album, la pochette est sublime.
J'imagine qu'en vinyle ça claque un max !!!

Je n'avais pas acheté l'édition originale en vinyle, seulement la réédition de 2018 (mais les rééditions sont toutes très soignées!). Ce n'est pas ma préférée de S&tB, mais elle est réussie, c'est vrai, avec cet effet argenté. Ce que je trouve dommage, ce sont ces bandeaux latéraux qui cassent un peu le design. Et puis le verso en négatif, c'est un peu paresseux je trouve. En revanche, la pochette intérieure avec les portraits des 4 Banshees est plutôt jolie. J'aime beaucoup celles de "Join Hands" et "Kaleisdoscope" (pour la pochette intérieure) et "Tinderbox" aussi.
Pour moi, la plus réussie des albums est "Through the Looking Glass". Je n'ai jamais vu celle de "Superstition" en vinyle, mais elle doit bien jeter aussi.

Celle de "A Kiss in the Dreamhouse" aurait dû être tellement plus réussie quand on voit ce qui avait été fait pour les maxis et les singles de cette période, très inspiré de peintures de Klimt. C'était vraiment très beau!