Accueil
Dernières images
Rechercher
S'enregistrer
ConnexionClassement préférentiel des 10 albums
+3
Renaud
Jean-Marc
Pierre
7 participants
Le Monde secret de Kate Bush :: Forum :: Autour de Kate Bush :: "This Woman's Work" actualités, oeuvre...
Page 2 sur 2
Page 2 sur 2 • 
1, 2
Re: Classement préférentiel des 10 albums
Pierre Ven 4 Aoû - 14:13
Merci Emma d'avoir enfin trouvé le temps d'avoir mis en forme ce "casse-tête"... 
J'avoue que, pour l'instant, c'est ton classement qui me surprend le plus... J'attends que Maxence ait terminé pour commenter certaines petites choses. En tous cas, au vu des résultats, je trouve que c'était plutôt intéressant de confronter nos perceptions. Merci à tous!
J'avoue que, pour l'instant, c'est ton classement qui me surprend le plus... J'attends que Maxence ait terminé pour commenter certaines petites choses. En tous cas, au vu des résultats, je trouve que c'était plutôt intéressant de confronter nos perceptions. Merci à tous!
_________________
The sight of bridges and balloons makes calm canaries irritable
Pierre- Admin
- Messages : 4483
Date de naissance : 30/08/1962
Date d'inscription : 29/05/2014
Localisation : Paris 14
Re: Classement préférentiel des 10 albums
Maxence Sam 5 Aoû - 1:47
4) The Kick Inside
Mon premier vinyle... J'étais si heureux et tout fier de rentrer chez moi avec ça. Je crois avoir observé la pochette, captivé, pendant une demi-heure.
C'était l'album de la rencontre. L’album où j’ai véritablement rencontré la musique de Kate Bush, où j’ai découvert son style, son originalité, et son univers théâtral et littéraire. Ce n’est peut-être pas l’album le plus consistant de sa carrière, mais il dépasse les précédents albums de ce classement quand on découvre que toutes ces mélodies et ces textes si sophistiqués viennent de l’esprit d’une jeune fille prodige débarquant tout juste dans l’industrie musicale.
Beaucoup d’artistes ont parfois besoin de deux/trois albums pour véritablement s’affirmer musicalement et trouver leur voie, alors que Kate Bush, dès le début, donne le ton et convainc par ses talents évidents et surprenants, mais aussi par son originalité et son intransigeance.
"Wuthering Heights" en est l'illustration la plus frappante. Ma chanson préférée de tout son répertoire. J'ai été charmé dès le départ, littéralement, c'est-à-dire hypnotisé, envoûté par cette voix et par cette danse bizarre. Wuthering Heights semblait venir d'un autre monde. Et au même titre que la voix ou les paroles, extrêmement bien pensées, la musique instrumentale est à tomber par terre. Merci Ian Bairnson pour ce solo de guitare transcendant.
Je ne vais même pas essayer de m’étaler plus longuement, je dirai simplement que c'est la plus belle chanson "pop" de tous les temps d'après moi. Et puis, parfois et très étonnamment, la simplicité et le minimalisme de certains titres me frappent davantage que d'autres, comme le magnifique "Feel It". C'est "juste" Kate Bush à son piano, mais sa personnalité de dingue et sa sensibilité si particulière viennent donner une épaisseur phénoménale à la musique. Les paroles sont belles et sans prétentions, et sa voix est sublime. Et c'est cette capacité à toucher si facilement mon cœur qui fera la grande qualité de ce disque.
C'est un album touchant, qui m'a fait ressentir tellemeeeent de choses.
Je me rappelle encore de mes premières réactions à l'écoute du premier titre, "Moving", et d'à quel point ce fut un amour instantané.
Ces premières notes de piano si belles, puis cette étrange voix qui surgit. L'effet de surprise, l'enchantement.
J'avais 13 ou 14 ans quand je l'ai entendu pour la première fois, et je n'avais rien entendu de pareil auparavant. Je mettais souvent The Kick Inside lorsque j’étais seul la nuit pour écrire mon roman. Ça me permettait de rompre le silence et la solitude. La voix de Kate Bush m'accompagnait pendant la rédaction des aventures de mes personnages, et c'était un ressenti très agréable. Je me souviens même m'être dit "c'est elle, c'est elle que j'ai attendu pendant tout ce temps". Je découvrais enfin une artiste qui me parlait de A à Z. Je m'identifiais et me reconnaissais énormément dans son univers et dans ce qu'elle partageait, et c'était une première, donc les ressentis étaient très forts. Elle portait sa voix jusqu'à une autre dimension, théâtrale. Elle faisait une musique qui jonglait entre la pop, le rock et le baroque. Et par-dessus tout, elle aimait la littérature et y faisait référence.
Après "Wuthering Heights", la chanson titre est mon autre morceau préféré de cet album. C'est une chanson déchirante, presque de la musique classique.
C'est aussi la raison pour laquelle cet album est si haut dans mon classement. Ces émotions instantanées et cet émerveillement découlent d'une qualité immédiatement perçue, et les effets profonds que cette découverte a engendrés sur moi sont indissociables de la façon dont je le perçois encore aujourd'hui.
3) Never for Ever !!!
Rien que la pochette… Pour ça, . Elle est exceptionnelle et parfaitement annonciatrice de la grandeur de cet album. J’aime les créatures bizarres qui sont dessinées et l’aspect enfantin et rêveur qui m’évoque les illustrations d’Arthur Rackham. Au dos, les photos de Kate en chauve-souris sont géniales. A l’intérieur du vinyle, j’adore l’idée que des monstres viennent perforer la pochette. Globalement, le visuel de cet album est magnifique.
Tout est très beau, c’est merveilleux et inquiétant à la fois. Mais surtout, c’est très cohérent avec l’album en lui-même, qui jongle entre des ambiances oniriques et cauchemardesques, mais présente aussi une succession d’histoires, comme seule Kate Bush sait les raconter.
C’est un album très innovant par rapport aux deux précédents, qui signe un vrai bond en avant dans son travail. Elle explore ici des territoires sonores radicalement différents de ceux appartenant à The Kick Inside et à Lionheart, beaucoup plus consistants et complexes aussi. L’instrumentation est vraiment éclectique, ce qui offre de beaux voyages inattendus (Egypt, qui est tout simplement extraordinaire, en est la preuve) et les ambiances s’élargissent, changeant d’un titre à l’autre et explorant des émotions différentes. Aucune chanson ne se ressemble ou peut être confondue. C’est très inspiré et sophistiqué. On peut entendre les prémices de The Dreaming à travers des expérimentations vraiment intéressantes, mais ces expérimentations ne prennent jamais le dessus sur le mélodieux et l’enchantement. Il y a un équilibre parfait qui est très agréable, et qui le distingue beaucoup de The Dreaming dans son énergie et dans ce qu’il dégage.
J’adore le très lumineux “All we Ever Look For” qui résume assez bien ma pensée : une atmosphère étrange qui me donne l’impression d’être dans la salle des portes d’Alice au Pays des Merveilles, et une rencontre entre des sonorités plus “folk”, et d’autres plus électroniques. L’originalité de Kate Bush se retrouve encore dans ses textes, qui sont provocateurs mais passionnants. “The Infant Kiss” est l’un des sommets de ce disque d’après moi. Un titre très sous-estimé, mais que j’aime profondément. Il est malsain et effrayant.
On parle souvent des paroles, mais ce qui me stupéfait à chaque fois, c’est la musique. Les violons qui entourent la voix dramatique de Kate, et qui montent progressivement en intensité, créent un sentiment anxiogène qui colle parfaitement à l’histoire dont est inspirée la chanson. Ce sont toujours des images de grandes demeures victoriennes avec candélabres et tout le tralala qui me viennent en tête quand j’écoute The Infant Kiss, et j’adore ça... 
L’histoire racontée par les paroles de “The Wedding List” est géniale aussi, j’aime à quel point ce titre incarne à lui tout seul la dimension théâtrale omniprésente dans l’œuvre de Kate. La prestation faite à la BBC fait partie de mes vidéos préférées de sa carrière.
Et puis bien sûr, on retrouve Breathing… Ma chanson préférée de l’album. Une petite symphonie d'exception, où la voix de Kate, poignante, se déploie jusqu’à atteindre des niveaux phénoménaux. J’aime chaque effet ajouté, chaque émotion injectée. La structure est fascinante, assurément l’une de ses plus grandes compositions.
En dehors de “Violin” qui est l’une des rarissimes chansons de Kate Bush que je n’ai jamais réussi à vraiment aimer, cet album est pour moi un sans faute. “Babooshka” est sensationnel, avec ses bruits de verre inventifs et ses “SHE SIGNED YOUR LETTER, ALL YOUUUURS” iconiques. “Delius” est d’une beauté éthérée, comme une promenade dans une forêt au milieu du printemps, du proto-Cocteau Twins. “Army Dreamers” est émouvant et doux en dépit de la gravité de son sujet, une boîte à musique captivante. “Blow Away” est magnifique également.
Never for Ever est un album varié et étonnant. Kate se montre vraiment espiègle dans ses compositions et fait preuve d’une innovation impressionnante. Ce serait mon album préféré de sa discographie si elle n’avait pas sorti “The Dreaming” ou “Hounds of Love”... Reste à savoir lequel de ces deux-là sera le premier. 
Mon premier vinyle... J'étais si heureux et tout fier de rentrer chez moi avec ça. Je crois avoir observé la pochette, captivé, pendant une demi-heure.
C'était l'album de la rencontre. L’album où j’ai véritablement rencontré la musique de Kate Bush, où j’ai découvert son style, son originalité, et son univers théâtral et littéraire. Ce n’est peut-être pas l’album le plus consistant de sa carrière, mais il dépasse les précédents albums de ce classement quand on découvre que toutes ces mélodies et ces textes si sophistiqués viennent de l’esprit d’une jeune fille prodige débarquant tout juste dans l’industrie musicale.
Beaucoup d’artistes ont parfois besoin de deux/trois albums pour véritablement s’affirmer musicalement et trouver leur voie, alors que Kate Bush, dès le début, donne le ton et convainc par ses talents évidents et surprenants, mais aussi par son originalité et son intransigeance.
"Wuthering Heights" en est l'illustration la plus frappante. Ma chanson préférée de tout son répertoire. J'ai été charmé dès le départ, littéralement, c'est-à-dire hypnotisé, envoûté par cette voix et par cette danse bizarre. Wuthering Heights semblait venir d'un autre monde. Et au même titre que la voix ou les paroles, extrêmement bien pensées, la musique instrumentale est à tomber par terre. Merci Ian Bairnson pour ce solo de guitare transcendant.
Je ne vais même pas essayer de m’étaler plus longuement, je dirai simplement que c'est la plus belle chanson "pop" de tous les temps d'après moi. Et puis, parfois et très étonnamment, la simplicité et le minimalisme de certains titres me frappent davantage que d'autres, comme le magnifique "Feel It". C'est "juste" Kate Bush à son piano, mais sa personnalité de dingue et sa sensibilité si particulière viennent donner une épaisseur phénoménale à la musique. Les paroles sont belles et sans prétentions, et sa voix est sublime. Et c'est cette capacité à toucher si facilement mon cœur qui fera la grande qualité de ce disque.C'est un album touchant, qui m'a fait ressentir tellemeeeent de choses.
Je me rappelle encore de mes premières réactions à l'écoute du premier titre, "Moving", et d'à quel point ce fut un amour instantané.
Ces premières notes de piano si belles, puis cette étrange voix qui surgit. L'effet de surprise, l'enchantement.
J'avais 13 ou 14 ans quand je l'ai entendu pour la première fois, et je n'avais rien entendu de pareil auparavant. Je mettais souvent The Kick Inside lorsque j’étais seul la nuit pour écrire mon roman. Ça me permettait de rompre le silence et la solitude. La voix de Kate Bush m'accompagnait pendant la rédaction des aventures de mes personnages, et c'était un ressenti très agréable. Je me souviens même m'être dit "c'est elle, c'est elle que j'ai attendu pendant tout ce temps". Je découvrais enfin une artiste qui me parlait de A à Z. Je m'identifiais et me reconnaissais énormément dans son univers et dans ce qu'elle partageait, et c'était une première, donc les ressentis étaient très forts. Elle portait sa voix jusqu'à une autre dimension, théâtrale. Elle faisait une musique qui jonglait entre la pop, le rock et le baroque. Et par-dessus tout, elle aimait la littérature et y faisait référence.
Après "Wuthering Heights", la chanson titre est mon autre morceau préféré de cet album. C'est une chanson déchirante, presque de la musique classique.
C'est aussi la raison pour laquelle cet album est si haut dans mon classement. Ces émotions instantanées et cet émerveillement découlent d'une qualité immédiatement perçue, et les effets profonds que cette découverte a engendrés sur moi sont indissociables de la façon dont je le perçois encore aujourd'hui.
3) Never for Ever !!!
Rien que la pochette… Pour ça,
. Elle est exceptionnelle et parfaitement annonciatrice de la grandeur de cet album. J’aime les créatures bizarres qui sont dessinées et l’aspect enfantin et rêveur qui m’évoque les illustrations d’Arthur Rackham. Au dos, les photos de Kate en chauve-souris sont géniales. A l’intérieur du vinyle, j’adore l’idée que des monstres viennent perforer la pochette. Globalement, le visuel de cet album est magnifique. Tout est très beau, c’est merveilleux et inquiétant à la fois. Mais surtout, c’est très cohérent avec l’album en lui-même, qui jongle entre des ambiances oniriques et cauchemardesques, mais présente aussi une succession d’histoires, comme seule Kate Bush sait les raconter.
C’est un album très innovant par rapport aux deux précédents, qui signe un vrai bond en avant dans son travail. Elle explore ici des territoires sonores radicalement différents de ceux appartenant à The Kick Inside et à Lionheart, beaucoup plus consistants et complexes aussi. L’instrumentation est vraiment éclectique, ce qui offre de beaux voyages inattendus (Egypt, qui est tout simplement extraordinaire, en est la preuve) et les ambiances s’élargissent, changeant d’un titre à l’autre et explorant des émotions différentes. Aucune chanson ne se ressemble ou peut être confondue. C’est très inspiré et sophistiqué. On peut entendre les prémices de The Dreaming à travers des expérimentations vraiment intéressantes, mais ces expérimentations ne prennent jamais le dessus sur le mélodieux et l’enchantement. Il y a un équilibre parfait qui est très agréable, et qui le distingue beaucoup de The Dreaming dans son énergie et dans ce qu’il dégage.
J’adore le très lumineux “All we Ever Look For” qui résume assez bien ma pensée : une atmosphère étrange qui me donne l’impression d’être dans la salle des portes d’Alice au Pays des Merveilles, et une rencontre entre des sonorités plus “folk”, et d’autres plus électroniques. L’originalité de Kate Bush se retrouve encore dans ses textes, qui sont provocateurs mais passionnants. “The Infant Kiss” est l’un des sommets de ce disque d’après moi. Un titre très sous-estimé, mais que j’aime profondément. Il est malsain et effrayant.
On parle souvent des paroles, mais ce qui me stupéfait à chaque fois, c’est la musique. Les violons qui entourent la voix dramatique de Kate, et qui montent progressivement en intensité, créent un sentiment anxiogène qui colle parfaitement à l’histoire dont est inspirée la chanson. Ce sont toujours des images de grandes demeures victoriennes avec candélabres et tout le tralala qui me viennent en tête quand j’écoute The Infant Kiss, et j’adore ça... L’histoire racontée par les paroles de “The Wedding List” est géniale aussi, j’aime à quel point ce titre incarne à lui tout seul la dimension théâtrale omniprésente dans l’œuvre de Kate. La prestation faite à la BBC fait partie de mes vidéos préférées de sa carrière.
Et puis bien sûr, on retrouve Breathing… Ma chanson préférée de l’album. Une petite symphonie d'exception, où la voix de Kate, poignante, se déploie jusqu’à atteindre des niveaux phénoménaux. J’aime chaque effet ajouté, chaque émotion injectée. La structure est fascinante, assurément l’une de ses plus grandes compositions.
En dehors de “Violin” qui est l’une des rarissimes chansons de Kate Bush que je n’ai jamais réussi à vraiment aimer, cet album est pour moi un sans faute. “Babooshka” est sensationnel, avec ses bruits de verre inventifs et ses “SHE SIGNED YOUR LETTER, ALL YOUUUURS” iconiques. “Delius” est d’une beauté éthérée, comme une promenade dans une forêt au milieu du printemps, du proto-Cocteau Twins. “Army Dreamers” est émouvant et doux en dépit de la gravité de son sujet, une boîte à musique captivante. “Blow Away” est magnifique également.
Never for Ever est un album varié et étonnant. Kate se montre vraiment espiègle dans ses compositions et fait preuve d’une innovation impressionnante. Ce serait mon album préféré de sa discographie si elle n’avait pas sorti “The Dreaming” ou “Hounds of Love”...
Reste à savoir lequel de ces deux-là sera le premier. 
Maxence- Messages : 246
Date de naissance : 27/03/2005
Date d'inscription : 22/08/2020
Localisation : Au-delà de l'arc-en-ciel
Re: Classement préférentiel des 10 albums
Maxence Sam 5 Aoû - 1:53
Emma a écrit:Bon, je me prête au jeu mais c'est un peu compliqué... à part pour les extrêmes
Ceux que je n'écoute jamais en entier
10- DIRECTOR'S CUT
A part l'excellente reprise de "Never be mine", presque tout est à jeter. Je ne l'écoute jamais.
Pas compris l'intérêt de sa sortie et son statut d'album à part entière... Si quelques titres ont bénéficié d'un joli lifting (NBM, The Song of Solomon, Lily...), pour d'autres cela a été la cata totale
9- THE RED SHOES
Quelques titres fabuleux perdus au milieu d'un vide artistique. Je n'aime pas cet album, je ne l'ai jamais caché et cela ne change pas. Je sauverai sûrement The song of Solomon, Big Stripey Lie, Lily.
Pour le reste .... cela va du "bof (You're the one) à "au secours" (Constellation of the heart)
A partir de cette partie du classement, je peux écouter les albums en entier (ou presque)
8- NEVER FOR EVER
Je pense que le positionnement de cet album dans mon classement tient uniquement par son entrée avec Babooshka, que l'on a trop entendue en France. Le "Souvenez- vous, Babooshka" de Drucker résonne encore en ma mémoire. J'en pouvais plus.Le reste est de la pure magie dès Delius... et Breathing est un de mes titres favoris tout album confondu.
7- THE KICK INSIDE
C'est le premier album que j'ai acheté sur le marché de Cambridge et il n'y a rien à jeter sur cet album mais... je ne l'écoute plus beaucoup.
Le chant des baleines en entrée est fabuleux, les titres sont très variés. Une véritable claque en pleine figure (pas seulement parce que j'ai eu le malheur de demander Kate Beush
6 - THE SENSUAL WORLD
Le fabuleux "The fog" , le visionnaire "Deeper understanding, le très inspiré "The sensual world" , le jouissif "Rocket's tail et le touchant "This woman's work" méritent de lui accorder un petit détour... Ok on se passerait bien du "between a man and a woman" mais on ne peut pas tout avoir
5 - LIONHEART
Mon album chouchou... Boudé, on ne comprend pas pourquoi. Il s'écoute aisément. In the warm room est juste un des titres où sa voix est la plus belle
4 - 50 WORDS FOR SNOW
Cela me fait drôle de ne le mettre qu'à la 4e place car cet album est une pure merveille... sur ses trois premiers titres et ses deux derniers. Pour le reste, j'ai un avis mitigé. le duo avec Elton ne m'a pas convaincue et "Wild man" ne me donne pas plus de frissons...
3- AERIAL
Je ne peux pas placer cet album en dehors du podium. C'est grâce à lui que j'ai pu donner un nom à ma société avec les symboles adéquats :
- La vue d'avion ... une base pour un consultant conseil
- la présence de la nature, le chant du merle...
Bizarrement un des albums dont je me sens le plus proche. Ce n'est pas un hasard si mon choix de nom s'est posé sur lui (en partie).
On est d'accord, ce n'est pas le meilleur, mais il me parle plus que les autres. Bien évidemment la partie Sky a mes faveurs mais il y a des bijoux sur la partie Sea...
2- HOUNDS OF LOVE
Un petit regret que "Under the ivy" ne soit qu'une B side de cet album.
Certes, sur la partie "hounds of love" pure, j'ai tendance à écouter et préférer les versions remixées (RUTH, HOL,Big Sky, CloudBursting) aux versions d'albums originales ... mais the Ninth Wave est un petit trésor inestimmable (Watching you without me, Hello earth,The morning fog...)
1 - THE DREAMING
Cet album OVNI est pour moi indétronable. Audacieux, tant dans les rythmes que dans les mots... il semble que vous y faites tous allusion mais le "Get out of my house " est LE TITRE qui me fait le plus vibrer sur ce chef-d'oeuvre... mais j'y ajoute très vite "Leave it open", "Night of a swallow", "Houdini"... Rien que d'en parler j'ai envie de le mettre dans mes oreilles. C'est peu dire
J'apprécie bien ce classement Emma !!! J'aime bien voir Aerial et 50 Words for Snow aussi haut, ce sont des albums que je trouve très sous-estimés, surtout le dernier. Une beauté incomprise ?
En revanche, pas trop d'accord pour Never for Ever, même si je peux comprendre pourquoi "The Kick Inside" n'est pas très haut. Comme le dit Pierre, c'est intéressant de voir les points de vue se confronter.
Maxence- Messages : 246
Date de naissance : 27/03/2005
Date d'inscription : 22/08/2020
Localisation : Au-delà de l'arc-en-ciel
Re: Classement préférentiel des 10 albums
Pierre Dim 13 Aoû - 17:26
JM, je reprends ton post sur un autre sujet:
Ce n'est pas vraiment surprenant... Moi je reste plutôt en accord avec mon classement (il faut dire que ça m'avait bien pris le chou...
)à part ce cas de conscience concernant "TKI" qui perdure, mais si je suis objectif, je m'y tiens à part que je le mettrais probablement ex-aequo avec "Lionheart". Il n'y a pas longtemps, en écoutant "TKI", je m'en suis un peu voulu, mais dans la foulée, j'ai écouté "Lionheart" et j'étais plutôt emmerdé car tout de même, il n'y a pas de "Wuthering Heights" sur "Lionheart"... Mais il y a "Coffee Homeground" qui est vraiment barrée elle aussi. En fait, EMI aurait dû lui faire sortir un double-album pour son baptême, ça aurait eu de la gueule! Mais j'aime bien le fait que les deux albums aient des identités distinctes. L'aspect un peu "journal intime d'une jeune-fille de bonne famille" du premier suivi par cette volonté de paraître un peu moins "lisse" avec un album encore plus baroque, théâtral et possiblement polémique, du genre "je ne suis pas celle que vous croyez"...
Je ne pense pas que l'un soit meilleur que l'autre en fait, les deux ont des qualités bien spécifiques et je suis bien content qu'ils existent tous les deux et qu'ils se soient succédés si rapidement.
Rien n'est gravé dans le marbre... Fais-nous part de tes cas de conscience. Je trouve ça plutôt intéressant que ça puisse évoluer. Mais en cas de changement, laisse tout de même ton post initial. et fais-nous part des raisons qui te poussent à modifier le cas échéant...
Jean-Marc a écrit:Une fois de plus, je me dis que le classement que j'ai publié est bien fragile et mouvant...
Ce n'est pas vraiment surprenant... Moi je reste plutôt en accord avec mon classement (il faut dire que ça m'avait bien pris le chou... )à part ce cas de conscience concernant "TKI" qui perdure, mais si je suis objectif, je m'y tiens à part que je le mettrais probablement ex-aequo avec "Lionheart". Il n'y a pas longtemps, en écoutant "TKI", je m'en suis un peu voulu, mais dans la foulée, j'ai écouté "Lionheart" et j'étais plutôt emmerdé car tout de même, il n'y a pas de "Wuthering Heights" sur "Lionheart"... Mais il y a "Coffee Homeground" qui est vraiment barrée elle aussi. En fait, EMI aurait dû lui faire sortir un double-album pour son baptême, ça aurait eu de la gueule! Mais j'aime bien le fait que les deux albums aient des identités distinctes. L'aspect un peu "journal intime d'une jeune-fille de bonne famille" du premier suivi par cette volonté de paraître un peu moins "lisse" avec un album encore plus baroque, théâtral et possiblement polémique, du genre "je ne suis pas celle que vous croyez"... Je ne pense pas que l'un soit meilleur que l'autre en fait, les deux ont des qualités bien spécifiques et je suis bien content qu'ils existent tous les deux et qu'ils se soient succédés si rapidement.Rien n'est gravé dans le marbre... Fais-nous part de tes cas de conscience. Je trouve ça plutôt intéressant que ça puisse évoluer. Mais en cas de changement, laisse tout de même ton post initial. et fais-nous part des raisons qui te poussent à modifier le cas échéant...
_________________
The sight of bridges and balloons makes calm canaries irritable
Pierre- Admin
- Messages : 4483
Date de naissance : 30/08/1962
Date d'inscription : 29/05/2014
Localisation : Paris 14
Re: Classement préférentiel des 10 albums
Jean-Marc Lun 14 Aoû - 8:09
Pierre a écrit:
Rien n'est gravé dans le marbre... Fais-nous part de tes cas de conscience. Je trouve ça plutôt intéressant que ça puisse évoluer. Mais en cas de changement, laisse tout de même ton post initial. et fais-nous part des raisons qui te poussent à modifier le cas échéant...
Je ne vais pas le modifier car sinon il faudrait que je le modifie à chaque écoute...
De toutes façons il n'y aurait pas de bouleversement mais quelques switchs.
L'exemple type c'est le "duel" TD vs HoL
Le dernier que j'écoute est vainqueur!!
Donc je laisse comme ça...
Jean-Marc- Messages : 1785
Date de naissance : 25/12/1966
Date d'inscription : 29/05/2014
Localisation : Bordeaux-Mérignac
Re: Classement préférentiel des 10 albums
Renaud Lun 14 Aoû - 10:46
En ce qui me concerne, voici pourquoi The Kick Inside passe devant Lionheart :
Comme l'a dit Pierre, il n'y a pas de Wuthering Heights sur Lionheart. Mais pas que.
A part Wuthering Heights (envoûtant), il n'y a pas non plus de Moving (aérien et planant) , de The Man with the Child in his Eyes (la pureté absolue), de The Kick Inside (noir, romantique et déchirant).
C'est bien simple, ces 4 titres me donnent toujours des frissons à chaque fois, émotion que je ne retrouve pas sur Lionheart.
Je trouve que KB a tout donné sur son 1er album, malgré son inexpérience de l'industrie musicale. Certes elle a été très bien entourée et sans doute conseillée, orientée mais sans que cela nuise à l'originalité, l'audace et la force de ses compositions.
A l'évidence, l'effet de surprise était moins présent sur Lionheart, même si le travail reste remarquable dans son ensemble.
Au final, pour moi ce sont 2 très bons albums mais le 1er me touche beaucoup plus.
Comme l'a dit Pierre, il n'y a pas de Wuthering Heights sur Lionheart. Mais pas que.
A part Wuthering Heights (envoûtant), il n'y a pas non plus de Moving (aérien et planant) , de The Man with the Child in his Eyes (la pureté absolue), de The Kick Inside (noir, romantique et déchirant).
C'est bien simple, ces 4 titres me donnent toujours des frissons à chaque fois, émotion que je ne retrouve pas sur Lionheart.
Je trouve que KB a tout donné sur son 1er album, malgré son inexpérience de l'industrie musicale. Certes elle a été très bien entourée et sans doute conseillée, orientée mais sans que cela nuise à l'originalité, l'audace et la force de ses compositions.
A l'évidence, l'effet de surprise était moins présent sur Lionheart, même si le travail reste remarquable dans son ensemble.
Au final, pour moi ce sont 2 très bons albums mais le 1er me touche beaucoup plus.
_________________
This will be my monument, this will be your beacon when I'm gone...
Renaud- Messages : 1556
Date de naissance : 24/09/1964
Date d'inscription : 29/05/2014
Localisation : Campagne Normande
Re: Classement préférentiel des 10 albums
Pierre Lun 14 Aoû - 18:32
Renaud a écrit:En ce qui me concerne, voici pourquoi The Kick Inside passe devant Lionheart :
Comme l'a dit Pierre, il n'y a pas de Wuthering Heights sur Lionheart. Mais pas que.
A part Wuthering Heights (envoûtant), il n'y a pas non plus de Moving (aérien et planant) , de The Man with the Child in his Eyes (la pureté absolue), de The Kick Inside (noir, romantique et déchirant).
Je partage ces arguments (je minore cependant pour "TMWTCIHE", certes très belle, mais, pour moi, pas exceptionnelle... En revanche, pour les 3 autres, c'est évident!).
Mais sur "Lionheart", il y a "Coffee Homeground", "Wow" et "In the warm room".
Renaud a écrit:C'est bien simple, ces 4 titres me donnent toujours des frissons à chaque fois, émotion que je ne retrouve pas sur Lionheart.
Effectivement, si on ne fait intervenir que les émotions, plus l'effet de surprise de la découverte pour "TKI", comme je l'avais dit dans mon classement, il se retrouvait en tête pour moi. Mais il y a un aspect, pour moi très important dans le travail de KB, ce sont les textes, et pour moi, ils sont supérieurs globalement sur "Lionheart", tant sur les thèmes abordés que dans la construction. Je trouve aussi que pour la production et l'instrumentation, plus de soin a été accordé à "Lionheart", et le son est, de surcroît, tout à fait superbe. Il y a aussi une plus grande variété de styles, chose à laquelle je suis particulièrement sensible. "TKI" me paraît plus uniforme. Sans parler de la qualité de la voix, indiscutablement plus travaillée sur "Lionheart" (on sait qu'elle a davantage travaillé ses pistes vocales, même Powell en avait un peu marre de cette multitude de prises...
), nuancée et expressive. C'est particulièrement flagrant sur les titres de la 2e face. Et pareil pour le jeu de piano, bien plus intéressant sur "Lionheart".Comme je l'avais expliqué, je m'étais fixé des critères visant à l'objectivité. C'était donc assez compliqué...
Renaud a écrit:Je trouve que KB a tout donné sur son 1er album, malgré son inexpérience de l'industrie musicale.
Ce sera mon seul point de désaccord avec ton argumentation Renaud. Je pense que pour "TKI", elle s'est davantage laissée guider, alors que pour "Lionheart", elle a mis un point d'honneur à exprimer ses envies, voire ses désaccords avec Powell. En gros, elle a fait sa chieuse, ce qui n'est pas pour me déplaire...
La seule chose qu'on peut, à mon avis, reprocher à "Lionheart", c'est la volonté probable de Powell de se faire plaisir en occultant sans-doute les demandes de Madââââme pour saupoudrer son savoir faire (c'est assez net dans "Coffee Homeground", "Hammer Horror" ou "Oh England my Lionheart" avec ces instrumentations assez baroques).
Mais bon, je crois que l'élément qui m'a poussé à favoriser "Lionheart", c'est le sentiment d'injustice révoltante qu'ont toujours suscité en moi ces mauvaises critiques et ce procès d'intention qui consistait à penser qu'il y avait eu un calcul de reproduire la même formule, avec des titres de "seconde main". Ca m'a toujours révolté. (Un peu comme "HoL" généralement considéré comme supérieur à "The Dreaming"). C'était ma façon de rétablir un équilibre...
Mais objectivement, je n'arrive vraiment pas à les départager car il y a des arguments en faveur des 2._________________
The sight of bridges and balloons makes calm canaries irritable
Pierre- Admin
- Messages : 4483
Date de naissance : 30/08/1962
Date d'inscription : 29/05/2014
Localisation : Paris 14
Re: Classement préférentiel des 10 albums
Jean-Marc Mer 16 Aoû - 11:19
A propos du "duel" TKI vs LH, j'aime énormément TKI. Il y a des titres qui me renversent à chaque fois : The kick inside, L'amour looks..., Moving pour n'en citer que 3.
J'avoue que Wuthering Heights a un effet Babooshka sur moi: trop entendu.
LH a pour moi autant de titres qui me font chavirer: Symphony in blue, In search of Peter Pan, Wow, Oh England.
Et puis, les 3 derniers titres laissent sentir ce qu'elle fera par la suite. C'est comme ça que je le ressent.
Donc après des centaines d'écoutes, c'est LH qui a fini par l'emporter!
Lors de mon dernier marathon KB, j'ai été surpris par TSW.
Je l'avais un peu négligé depuis quelques années et bien qu'il ne soit pas parfait il est vraiment remonté dans mon affection.
J'avoue que Wuthering Heights a un effet Babooshka sur moi: trop entendu.
LH a pour moi autant de titres qui me font chavirer: Symphony in blue, In search of Peter Pan, Wow, Oh England.
Et puis, les 3 derniers titres laissent sentir ce qu'elle fera par la suite. C'est comme ça que je le ressent.
Donc après des centaines d'écoutes, c'est LH qui a fini par l'emporter!
Lors de mon dernier marathon KB, j'ai été surpris par TSW.
Je l'avais un peu négligé depuis quelques années et bien qu'il ne soit pas parfait il est vraiment remonté dans mon affection.
Jean-Marc- Messages : 1785
Date de naissance : 25/12/1966
Date d'inscription : 29/05/2014
Localisation : Bordeaux-Mérignac
Re: Classement préférentiel des 10 albums
Renaud Mer 16 Aoû - 11:57
Jean-Marc a écrit:
J'avoue que Wuthering Heights a un effet Babooshka sur moi: trop entendu.
Je vous demande pardon très cher ????
_________________
This will be my monument, this will be your beacon when I'm gone...
Renaud- Messages : 1556
Date de naissance : 24/09/1964
Date d'inscription : 29/05/2014
Localisation : Campagne Normande
Re: Classement préférentiel des 10 albums
Jean-Marc Mer 16 Aoû - 16:11
Je savais que tu allais hurler 
.
Je ne les mets pas sur le même plan. L'image était pour me faire comprendre mais oui j'ai fait une petite overdose
.Je ne les mets pas sur le même plan. L'image était pour me faire comprendre mais oui j'ai fait une petite overdose
Jean-Marc- Messages : 1785
Date de naissance : 25/12/1966
Date d'inscription : 29/05/2014
Localisation : Bordeaux-Mérignac
Re: Classement préférentiel des 10 albums
Emma Sam 16 Sep - 13:49
Renaud a écrit:Jean-Marc a écrit:
J'avoue que Wuthering Heights a un effet Babooshka sur moi: trop entendu.
Je vous demande pardon très cher ????
j’adore la comparaison. Combien je te comprends JM!Pour en revenir à mon propre classement, la première à avoir été surprise de son contenu est moi-même. Autant pour d’autres artistes, il peut être facile de faire un classement… autant là.
Pour le côté « mouvant » des choix, je peux comprendre également. Je ne cache pas avoir tourné mes choix dans tous les sens avant d’avoir placé les albums dans l’ordre qui me semble le plus juste par rapport à une réalité : quels albums j’écoute encore le plus facilement ?
Dans la réalité, en dehors des deux derniers, indétronable en queue de classement
, et le premier indétronable en tête du classement, l’écart entre tous les autres est très faible. Quelques semaines après m’être décidée, je reste sur les choix que j’ai indiqués … et continuerai d’écouter les 8 premiers albums avec autant de plaisir
Emma- Messages : 1262
Date de naissance : 26/07/1964
Date d'inscription : 30/05/2014
Localisation : Paris
Re: Classement préférentiel des 10 albums
Pierre Lun 9 Oct - 10:15
Maxence a écrit: Ce serait mon album préféré de sa discographie si elle n’avait pas sorti “The Dreaming” ou “Hounds of Love”...
Ben justement Maxence... LEQUEL??? On attend le verdict (en tout cas, moi...). J'ai trouvé tous tes commentaires absolument passionnants (que je sois en accord ou pas) et j'ai bien envie de les intégrer dans chaque sujet afin de (peut-être) susciter en chacun de nous l'envie d'exprimer tout ce qu'on a à dire sur chaque album. La différence entre toi et les autres membres, c'est qu'on s'est tous exprimés là-dessus sur les forums précédents et qu'on aurait probablement l'impression de se répéter, même si on n'a jamais réellement dit tout ce qu'on avait à dire.
En plus, j'attends que tu aies terminé ton classement pour réagir à quelques petites choses afin de parvenir à un débat (non sur l'ordre que je ne peux contester, c'est très personnel, mais sur certaines affirmations, pas plus contestables mais matière à discussion tout de même...).
Je sais que tu visites le forum très régulièrement et je m'étonne de ton silence, toi si prolixe habituellement.... J'imagine que tu es au centre d'une tonne de choses passionnantes et prenantes en ce moment, mais je suis tout de même curieux de connaître la fin de ce classement et surtout de lire ce que tu as à en dire car je trouve ça super intéressant, d'autant plus que tu appartiens à une génération vraiment différente (et je m'intéresse vraiment aux personnes de ta génération parce-qu'elle est déterminante dans l'avenir de notre société, plus qu'aucune autre je le crains...) et "l'éclairage" que tu apportes me paraît très rassurant. Allez Maxence, un p'tit effort, tu n'as pas terminé tes devoirs! (merde, je me rends compte qu'il n'y a pas le smiley "fouet"...).
_________________
The sight of bridges and balloons makes calm canaries irritable
Pierre- Admin
- Messages : 4483
Date de naissance : 30/08/1962
Date d'inscription : 29/05/2014
Localisation : Paris 14
Re: Classement préférentiel des 10 albums
Maxence Ven 13 Oct - 4:09
Pierre a écrit:Ben justement Maxence... LEQUEL??? On attend le verdict (en tout cas, moi...). J'ai trouvé tous tes commentaires absolument passionnants (que je sois en accord ou pas) et j'ai bien envie de les intégrer dans chaque sujet afin de (peut-être) susciter en chacun de nous l'envie d'exprimer tout ce qu'on a à dire sur chaque album. La différence entre toi et les autres membres, c'est qu'on s'est tous exprimés là-dessus sur les forums précédents et qu'on aurait probablement l'impression de se répéter, même si on n'a jamais réellement dit tout ce qu'on avait à dire. En plus, j'attends que tu aies terminé ton classement pour réagir à quelques petites choses afin de parvenir à un débat (non sur l'ordre que je ne peux contester, c'est très personnel, mais sur certaines affirmations, pas plus contestables mais matière à discussion tout de même...).
Je sais que tu visites le forum très régulièrement et je m'étonne de ton silence, toi si prolixe habituellement.... J'imagine que tu es au centre d'une tonne de choses passionnantes et prenantes en ce moment, mais je suis tout de même curieux de connaître la fin de ce classement et surtout de lire ce que tu as à en dire car je trouve ça super intéressant, d'autant plus que tu appartiens à une génération vraiment différente (et je m'intéresse vraiment aux personnes de ta génération parce-qu'elle est déterminante dans l'avenir de notre société, plus qu'aucune autre je le crains...) et "l'éclairage" que tu apportes me paraît très rassurant. Allez Maxence, un p'tit effort, tu n'as pas terminé tes devoirs! (merde, je me rends compte qu'il n'y a pas le smiley "fouet"...).Laughing Wink
Cet enthousiasme fait plaisir, merci beaucoup Pierre !
En effet, l'année universitaire a commencé pour moi, et embarqué dans ce tourbillon effectivement passionnant, je n'ai plus pris le temps qu'il méritait pour finir ce que j'avais commencé tel qu'il se doit... Jusqu'au weekend dernier (hasard du calendrier, tu as publié ton message le lendemain), où j'ai repris l'écriture du classement. Je viens de le finir. Il est 4 heures du matin, pfiouuuu ! 
J'ai un peu les yeux explosés, mais il est là, il est désormais complet, et tu vas pouvoir le découvrir ! Il est vrai que je publie rarement, parce que je justement, ce forum est pour moi un lieu d'expression, et je ne me vois pas m'exprimer autrement sur des sujets qui me passionnent que par de très très longs paragraphes infinis (je ne sais pas faire autrement), donc ça nécessite du temps que je n'ai pas toujours avec moi. Mais quand je le fais, je le fais !
Brefouille.
Passons à ce fameux classement.
ROULEMENT DE TAMBOUUUUUUUUUURS
Maxence- Messages : 246
Date de naissance : 27/03/2005
Date d'inscription : 22/08/2020
Localisation : Au-delà de l'arc-en-ciel
Re: Classement préférentiel des 10 albums
Maxence Ven 13 Oct - 4:18
Attention, ce qui va suivre est très long, mais au moins, on ne pourra pas dire que c'est impersonnel. C'est vraiment la restitution fidèle de ce que je ressens à l'égard des albums, sans "coupure" ou abréviations. 
2) The Dreaming :
Un album qui m’a montré à quel point la bizarrerie pouvait conduire aux miracles.
Je l’ai écouté à une période de ma vie où je me questionnais beaucoup, et j’ai trouvé en lui les réponses que je cherchais. The Dreaming m’a fait comprendre que nos différences ne devaient pas être refoulées, mais devaient être assumées voire célébrées, car c’est ce qui faisait notre singularité. C’est le premier album expérimental ou vraiment différent que j’ai pu entendre, et je me rappelle comment j’avais été perturbé par cette étrangeté, une étrangeté qui m’attirait malgré tout vers lui. C’est un album aux sonorités surprenantes et imprévisibles, très éloignées de ce que l’on peut entendre habituellement, qui propose une recherche musicale si intéressante et audacieuse ! Les multiples couches sonores présentes sur les pistes conduisent à une explosion d’images et d’interprétations possibles, et à un feu d’artifice de sons qui créent en moi un sentiment d’infinité.
Les explorations électroniques de Kate sur cet album sont fascinantes, car elles me paraissent quasiment imperceptibles, tant elles s'imprègnent bien avec le reste. On n’entend pas de sons de “machine”, froids ou métalliques. Tout me semble ou presque très “humain”, chaleureux, voire tribal. A mon sens, elle parvient à se faire confondre les instruments organiques avec ses nouveaux joujous électroniques, et à composer une musique très intelligente et maline. En effet, les titres, dans leurs résonances et dans leurs instruments, restituent extrêmement bien leurs propos et forment une cohérence parfaite très admirable. C’est parfaitement audible sur “Get out of My House”, où la conjugaison de la voix enragée de Kate et des instruments saccadés et sauvages me donnent l’impression de parcourir une maison biscornue en train de se disloquer sous mes pas, avec des portes qui claquent toutes seules et des murs qui tremblent.
Get out of my House est vraiment mon titre préféré de cet album pour toutes ces raisons.
Je pourrais dire la même chose de l’exceptionnel “Pull out the Pin”, qui, avec cette profusion de sons, convoque dans mon esprit de vieilles images du Vietnam, de jungles sauvages et moites, et de soldats à l’allure déshumanisante. La façon dont Kate Bush elle-même parle de cette chanson rend l’absence de clip ahurissante. C’est pourtant si cinématographique !
Et le caractère expérimental de l’album qui me plaît beaucoup, se retrouve aussi dans ses performances vocales. Alors qu’elle est souvent réduite à sa voix haut-perchée de fée, elle montre avec The Dreaming à quel point elle peut encore aller plus loin que ça. Elle pousse sa voix hors de ses retranchements et voit jusqu’où elle peut la mener. Même si c’est une démarche déjà observable à partir de Lionheart, je pense qu’elle élève sa recherche vocale à un niveau bien plus supérieur sur The Dreaming. Elle vocifère, chuchote, transforme sa voix, la duplique de partout, va dans les très graves, puis subitement dans les très hauts, ouvre sa gorge à des possibilités insoupçonnées. Le premier titre, “Sat in Your Lap”, est un joyeux bordel qui illustre vraiment ce que je veux dire, car ce qu’elle fait de sa voix me stupéfait. “Houdini” est très impressionnant aussi sur le refrain, avec ces cris douloureux d’une maîtrise saisissante. Sur “Leave it Open”, un titre que j’adore, sa voix est même effrayante. Elle est gutturale, vicieuse et énigmatique, et sert d’instrument à part entière à la musique, comme des percussions. On croirait entendre une folle enfermée dans sa cellule, et j’aime quand ses performances l’ammènent à dépasser sa propre personne et à apprivoiser d’autres personnages. Un autre sommet vocal de cet album, est “Night of the Swallow”, mon autre titre préféré de The Dreaming après Get out of my house. L’instrumentation irlandaise est épique et donne envie de parcourir le monde pour surmonter tous les obstacles. La musique nous fait passer de la mer aux cieux, comme dans les paroles qui sont géniales.
The Dreaming est un disque qui m’emmène dans le monde de l’inconscient. Il explore ce qui nous échappe et nous dépasse, et nous montre les aspects les plus sombres de la personnalité humaine, de la dépression à la frustration, en passant par les pulsions de violence et la paranoïa menant à la folie, sans jamais être déprimant et lourd, mais toujours avec optimisme et espoir.
Et avec tout ça, je n’ai même pas cité le phénoménal “Suspended in Gaffa”, cette valse baroque que j’écoute quotidiennement, ou le sublime “All the Love” qui préfigure les voix de “Waking the Witch”, ni le maladroit et amusant “There goes a Tenner”, que j’aime pourtant beaucoup (bien qu’il puisse être un peu inférieur aux autres)...
Le fait qu’il n’ait pas bénéficié d’un succès aussi retentissant que ses précédents albums à sa sortie est pour moi très révélateur de qui est vraiment Kate Bush. Aujourd’hui, le vent à tourné, et son audace folle, son esprit d’indépendance, et son avant-gardisme ont inauguré quelque chose de fort. The Dreaming est indéniablement reconnu, et est très souvent cité par de grands artistes d’horizons différents, prouvant que Kate Bush avait montré la voie et initié un courant, que des oreilles trop peu attentives à l’époque n’auraient pu soupçonner...
2) The Dreaming :
Un album qui m’a montré à quel point la bizarrerie pouvait conduire aux miracles.
Je l’ai écouté à une période de ma vie où je me questionnais beaucoup, et j’ai trouvé en lui les réponses que je cherchais. The Dreaming m’a fait comprendre que nos différences ne devaient pas être refoulées, mais devaient être assumées voire célébrées, car c’est ce qui faisait notre singularité. C’est le premier album expérimental ou vraiment différent que j’ai pu entendre, et je me rappelle comment j’avais été perturbé par cette étrangeté, une étrangeté qui m’attirait malgré tout vers lui. C’est un album aux sonorités surprenantes et imprévisibles, très éloignées de ce que l’on peut entendre habituellement, qui propose une recherche musicale si intéressante et audacieuse ! Les multiples couches sonores présentes sur les pistes conduisent à une explosion d’images et d’interprétations possibles, et à un feu d’artifice de sons qui créent en moi un sentiment d’infinité.
Les explorations électroniques de Kate sur cet album sont fascinantes, car elles me paraissent quasiment imperceptibles, tant elles s'imprègnent bien avec le reste. On n’entend pas de sons de “machine”, froids ou métalliques. Tout me semble ou presque très “humain”, chaleureux, voire tribal. A mon sens, elle parvient à se faire confondre les instruments organiques avec ses nouveaux joujous électroniques, et à composer une musique très intelligente et maline. En effet, les titres, dans leurs résonances et dans leurs instruments, restituent extrêmement bien leurs propos et forment une cohérence parfaite très admirable. C’est parfaitement audible sur “Get out of My House”, où la conjugaison de la voix enragée de Kate et des instruments saccadés et sauvages me donnent l’impression de parcourir une maison biscornue en train de se disloquer sous mes pas, avec des portes qui claquent toutes seules et des murs qui tremblent.
Get out of my House est vraiment mon titre préféré de cet album pour toutes ces raisons.
Je pourrais dire la même chose de l’exceptionnel “Pull out the Pin”, qui, avec cette profusion de sons, convoque dans mon esprit de vieilles images du Vietnam, de jungles sauvages et moites, et de soldats à l’allure déshumanisante. La façon dont Kate Bush elle-même parle de cette chanson rend l’absence de clip ahurissante. C’est pourtant si cinématographique !
Et le caractère expérimental de l’album qui me plaît beaucoup, se retrouve aussi dans ses performances vocales. Alors qu’elle est souvent réduite à sa voix haut-perchée de fée, elle montre avec The Dreaming à quel point elle peut encore aller plus loin que ça. Elle pousse sa voix hors de ses retranchements et voit jusqu’où elle peut la mener. Même si c’est une démarche déjà observable à partir de Lionheart, je pense qu’elle élève sa recherche vocale à un niveau bien plus supérieur sur The Dreaming. Elle vocifère, chuchote, transforme sa voix, la duplique de partout, va dans les très graves, puis subitement dans les très hauts, ouvre sa gorge à des possibilités insoupçonnées. Le premier titre, “Sat in Your Lap”, est un joyeux bordel qui illustre vraiment ce que je veux dire, car ce qu’elle fait de sa voix me stupéfait. “Houdini” est très impressionnant aussi sur le refrain, avec ces cris douloureux d’une maîtrise saisissante. Sur “Leave it Open”, un titre que j’adore, sa voix est même effrayante. Elle est gutturale, vicieuse et énigmatique, et sert d’instrument à part entière à la musique, comme des percussions. On croirait entendre une folle enfermée dans sa cellule, et j’aime quand ses performances l’ammènent à dépasser sa propre personne et à apprivoiser d’autres personnages. Un autre sommet vocal de cet album, est “Night of the Swallow”, mon autre titre préféré de The Dreaming après Get out of my house. L’instrumentation irlandaise est épique et donne envie de parcourir le monde pour surmonter tous les obstacles. La musique nous fait passer de la mer aux cieux, comme dans les paroles qui sont géniales.
The Dreaming est un disque qui m’emmène dans le monde de l’inconscient. Il explore ce qui nous échappe et nous dépasse, et nous montre les aspects les plus sombres de la personnalité humaine, de la dépression à la frustration, en passant par les pulsions de violence et la paranoïa menant à la folie, sans jamais être déprimant et lourd, mais toujours avec optimisme et espoir.
Et avec tout ça, je n’ai même pas cité le phénoménal “Suspended in Gaffa”, cette valse baroque que j’écoute quotidiennement, ou le sublime “All the Love” qui préfigure les voix de “Waking the Witch”, ni le maladroit et amusant “There goes a Tenner”, que j’aime pourtant beaucoup (bien qu’il puisse être un peu inférieur aux autres)...
Le fait qu’il n’ait pas bénéficié d’un succès aussi retentissant que ses précédents albums à sa sortie est pour moi très révélateur de qui est vraiment Kate Bush. Aujourd’hui, le vent à tourné, et son audace folle, son esprit d’indépendance, et son avant-gardisme ont inauguré quelque chose de fort. The Dreaming est indéniablement reconnu, et est très souvent cité par de grands artistes d’horizons différents, prouvant que Kate Bush avait montré la voie et initié un courant, que des oreilles trop peu attentives à l’époque n’auraient pu soupçonner...
Maxence- Messages : 246
Date de naissance : 27/03/2005
Date d'inscription : 22/08/2020
Localisation : Au-delà de l'arc-en-ciel
Re: Classement préférentiel des 10 albums
Maxence Ven 13 Oct - 4:33
TATATAAAAAAA : Faites sonnez les trompettes !!!
1) Hounds of Love :
J’aurai donc été le seul de ce forum à placer Hounds of Love au sommet de mon classement… Qu’il en soit ainsi ! Pour moi, c’est le plus bel ensemble musical qu’il m’ait été donné d’entendre. Un véritable chef-d’oeuvre, qui me vient immédiatement à l’esprit quand je pense à toutes ces musiques que l’on pourrait qualifier de “somptueuses” ou de “grandioses”, tant ça le décrit bien. Sa densité et sa richesse le rend vraiment obsédant et captivant, si bien que c’est l’album de Kate que j’écoute le plus depuis que je la connais. A chaque écoute, je suis transporté par la production vraiment magnifique, immaculée et éthérée, qui m’impressionne aussi par son modernisme. Sérieusement, à l’exception des trois premiers titres, ça ne sonne comme aucune autre sortie des années 80, c’est si frais, si novateur, si futuriste ! Ce disque contraste vraiment avec les autres grands succès de la même année, beaucoup plus clinquants. “Hounds of Love” pourrait être sorti la semaine dernière, ça ne me choquerait pas du tout… Savoir qu’il a presque 40 ans est assez déstabilisant, et prouve son immense talent de productrice et son merveilleux usage des technologies. La première partie est constituée de très belles chansons passionnelles.
Elle s’ouvre sur un Running up That Hill épique au synthétiseur étincelant, qui pose l’atmosphère nocturne et éthérée si caractéristique de l’album, avant d’enchaîner sur Hounds of Love.
Jusqu’à très récemment, la chanson-titre de cet album me laissait indifférent et ne m’intéressait pas. Or, une attention toute particulière sur ce morceau m’a fait saisir tout son charme. Aujourd’hui, c’est évident pour moi. Sa voix mélodramatique est insufflée d’une telle passion extrême, qu’une fois entourée de ces violons mélodieux et luxuriants, elle me fait complètement chavirer. Quand elle hurle “Take my shoes off, and throoooooow them in the laaaake” je succombe, on croirait qu’elle lance des fléchettes ! Et pour le coup, c’est moi qu’elle devait viser…
Ce que je veux dire avec cet aparté sur ce morceau, c’est qu’Hounds of Love (l’album), malgré des centaines d’écoutes, ne cesse de me surprendre et de remettre en question ce que je croyais considérer comme acquis. Plus le temps passe, et plus j’aime cet album, plus encore que je ne l’ai jamais aimé, alors que je l’ai presque toujours considéré comme mon préféré.
A la suite, il y a le génialissime The Big Sky, titre qui déchire grave où elle se libère totalement et laisse son excentricité se déchaîner, en s’éclatant comme une folle. On décolle avec elle, pour gagner un ciel coloré où s’éclatent mille et un feu d’artifices. C’est joyeux et délirant, ça fuse de partout.
Alors d’accord, c’est de la pop. Mais Kate Bush nous montre avec ces trois premiers titres, à quel point la pop peut être belle quand elle est faite avec tant de soin et d’émotions.
Et même si Dieu sait que j’aime ces trois premiers morceaux, ce sont les deux derniers de ce premier disque qui feront sa suprématie, étant donné que l’enchanteur “Mother Stands for Comfort” suit... Je n’ai jamais compris pourquoi ce titre était si peu valorisé par la plupart des fans. J’aime les résonances industrielles et froides de la musique, les lignes de basse graves, et ce son de verre brisé qui guide la mélodie est innovant et très intéressant. La voix de Kate est obsédante, surtout vers la fin, lorsque surgissent ses hurlements déstructurés et spectraux qui oscillent à mes oreilles.
Et enfin, il y a Cloudbusting… La plus belle chanson d’Hounds of Love, si ce n’est la plus belle chanson de Kate Bush (si Wuthering Heights n’existait pas!). La chanson qui a scellé la vision que j’avais de l’artiste. La ferveur injectée dans la voix nous transporte dans ces sentiments viscéraux si présents dans le texte, racontant une histoire onirique et pleine d’espoir. Les cordes épousent les percussions pour une mélodie orchestrale et martiale aux harmonies magnifiques. La progression, très intense, fait passer une chanson délicieusement rêveuse, voire enfantine, à un hymne de guerre transcendant où mugissent des chœurs amoureux qui m’infectent constamment de ces putains de frissons inévitables. Cette chanson est un chef-d’œuvre, et le clip qui l’accompagne est comme un petit film.
Cela m'amène à dire que “Hounds of Love” ne constitue nullement, pour moi, une régression musicale ou stylistique par rapport à son prédécesseur. Au contraire, j’ai la sensation qu’elle est parvenue à affiner certains des sons bruts et sauvages de “The Dreaming” pour créer des résonances plus douces, gracieuses et romantiques, qui surpassent très largement une certaine idée du “beau” qu’elle cherchait probablement à atteindre avec ce cinquième album plus cohérent et consistant.
Et comme l’annonce Cloudbusting, “I just know that something good is gonna happen”, comme pour préfigurer l’arrivée impressionnante de “The Ninth Wave”.
Alors que cette première partie frappait déjà très fort, Kate Bush se surpasse avec cette suite de chansons qui demeure la plus bouleversante qu’elle ait pu réaliser à ce jour. Si jusque-là son travail se concentrait principalement sur la recherche sonore et l'innovation, avec son cinquième album, elle fait triompher son amour pour les histoires, et allie musique et narration sur un format plus long, ce qui lui permet d’épancher son talent et d’aller encore plus loin dans le concept. L’une des raisons pour lesquelles Kate Bush a immédiatement trouvé grâce à mes yeux, est que je la vois depuis le début comme une sorte de barde, de conteuse. Elle fait résonner en moi mon amour pour les mythes, les légendes et les contes. Et même si elle n’a pas inventé l’idée d’album-concept, composer une suite musicale à partir d’une seule histoire me fait tourner la tête. The Ninth Wave est à la hauteur de ce que j’espérais. C’est une odyssée épique qui nous fait voguer sur une mer menaçante, entre rêve et cauchemar. Il y a quelques jours, j’ai écouté la Face B du vinyle seul chez moi, allongé et dans le noir complet. La musique envahissait la grande pièce, prenait la forme des murs, et chargeait le lieu d’une amplitude intimidante, si bien que j’ai vécu cette nuit-là une réelle expérience...
Je me suis vu abandonné au milieu de l’eau comme cette naufragée qui nous chante And Dream of Sheep, j’ai frémi comme à la présence d’un fantôme quand j’ai senti Under Ice répandre son souffle glacial et redoutable dans l’air, je me suis fait tout petit quand les voix démoniaques et les sortilèges de Waking the Witch ont tonitrué au-dessus de moi, comme avides de mon âme, et ai senti la maison entière trembler quand un hélicoptère a fait retentir son passage. J’ai vu danser mille et un fantômes de marins à travers la pièce, au rythme de Jig of Life, traversés par des chevaux légendaires au galop qui frappaient le sol de leurs sabots. Je me suis cru en train de flotter avec Watching you Without Me, quand ma maison semblait se battre contre une tempête avec Hello Earth. Et enfin, après ces multiples péripéties, j’ai senti cette plénitude et cette énergie rassurante remplir mon environnement quand le sautillant “Morning Fog” est venu calmer l’orage.
Dans le noir complet, on s’abandonne à tous nos autres sens, et nos émotions sont décuplées. La musique devient le seul guide auquel on peut se rattacher, notre unique lanterne, alors elle prend une forme surpuissante. C’est vraiment ce que j’ai ressenti ce soir-là, montrant le potentiel sensoriel sans limite de The Ninth Wave, où tant d’images et de personnages se succèdent dans mon esprit. Une suite musicale qui parvient à se doter de qualités cinématographiques impressionnantes sans jamais n’avoir une seule photo imposée pour contrarier mon imagination.
Comme un saut en pleine mer, on plonge directement dans l’histoire avec And Dream of Sheep, qui nous parle de noyade avec beaucoup de poésie. J’aime sa délicatesse, et cette voix désespérée qui nous emmène sur ce piano langoureux, avec ces cordes subtiles mais émouvantes. Le milieu de la chanson nous donne carrément l’impression d’être avalé par une gigantesque vague. Puis il y a le cauchemardesque Under Ice, une histoire que personne n’aimerait vivre. J’admire comment Kate Bush est parvenue à restituer l’atmosphère glaciale qui est si saisissable : des chœurs funèbres, des sons hivernaux distillés tout au long du morceau, et surtout, des violons angoissants qui reproduisent le mouvement régulier et répétitif des patins à glace conduisant à la mort. La sensation de sombrer au fond de ce lac. Il y a aussi le fabuleux Jig of Life, cette intense ode à la vie, où s’harmonisent tous ces instruments irlandais et où la voix épique de Kate Bush nous pousse au sursaut et à la résilience. Le poème final de John Carder Bush est comme le symbole de toutes ces voix retenues prisonnières au fond de la mer, je l’adore. Un morceau digne de la grande aventure fantastique qu’est The Ninth Wave.
Ensuite, je compte parmi mes préférés le mystique Watching you Without Me. Le son y est pur, net et brillant, et illustre à lui seul les immenses talents de productrice de Kate Bush. La basse gémit et me donne l’illusion d’être dans la maison grinçante des protagonistes, alors qu’au même moment, des bidouillages électroniques, métaphores de cette présence surnaturelle, semblent envoyer des signaux de détresse, dans des voix inaudibles et déstructurées. Tout est conçu avec une telle intelligence et une telle subtilité, de la musique aux paroles, si bien pensées (You don't hear me come in - You won't hear me leaving) ! La voix de Kate Bush, vers la fin, est semblable à celle d’une sorcière nordique qui lancerait des incantations à la mer depuis son rocher, c’est merveilleux. Mais mon titre préféré de cette deuxième face, celui qui accompagne Cloudbusting au sommet de cet album, est bien Waking the Witch, un pur bijou de la musique électronique. Il s’ouvre sur cette introduction nébuleuse, succession de voix et de visages, de rêves et de souvenirs qui s’entremêlent, accompagnée d’une très belle composition au piano. Les notes rencontrent de sublimes créatures marines qui tournent autour, poussant des cris extraordinaires, à l’ordre d’une Kate mystérieuse leur soufflant un “Little light” (est-ce des poissons lanternes ??? Je n’ai aucune idée du bruit que peuvent faire ces animaux fascinants, je devrais peut-être rebrancher National Geographic). Puis, on nous annonce l’arrivée de l’inquisiteur, par cette effroyable phrase aux accents sectaires qui fait froid dans le dos : Don’t you know you’ve kept him waiting ? Look who’s here to see you… Et c’est là que les choses s’emballent... Le doux rêve tranquille vire au cauchemar, et on est traînés jusqu’à une salle de torture, à l’ère où les femmes étaient noyées pour sorcellerie, et où la peur du Diable était dans tous les esprits. Pierre connaît déjà ma grande passion pour le personnage de la sorcière, et je trouve que Kate est vraiment parvenue à capturer l’angoisse des femmes qui étaient persécutées. On a les cris tourmentés, la voix démoniaque du prêtre, les instruments se fracassent les uns contre les autres, et engendrent une atmosphère anxiogène et lourde. On voit des flashs, des images déchirées et enflammées, et ci-et-là, l’horreur se fait entendre. Les cloches grondent le glas. Les prières d’exorcisme palpitent. La foule vocifère les accusations. Et Kate Bush s’échappe en oiseau… Alors qu’au même moment, un hélicoptère annonce la présence des secours. Waking the Witch est comme un petit film d’horreur auditif. Sortir, en 1985, une musique aussi radicalement moderne relève de l’avant-garde de premier ordre. C’est fou, rien ne semblait être du même acabit à l’époque en termes de technique, de style et d’ingéniosité.
Hounds of Love est un réel voyage au sens strict du terme, on passe d’un état à l’autre, d’une émotion à l’autre, et on part sur une mer hostile pour se confronter à des créatures surnaturelles, et ainsi mieux se trouver, se comprendre, et pour mieux appréhender la noirceur du monde. Comme une quête initiatique. Kate Bush nous montre que même dans les moments les plus sinistres et quand on croit avoir tout perdu, il faut continuer de se battre et de garder espoir. Après tout, “"Tiefer, tiefer. Irgendwo in der Tiefe Gibt es ein licht”. Cet album est mon préféré de Kate Bush, car il représente tout ce que j’aime chez elle, et semble être l’apothéose de son travail. Il est pour moi la quintessence des années 80 dans ce qu’elles avaient de plus belles, créatives, audacieuses, aventurières, mais aussi festives, légères et délirantes, et est aujourd’hui souvent considéré comme l’un des meilleurs albums de tous les temps, montrant que sa résonance est particulièrement forte. Je ne sais pas si j’écouterai encore Kate Bush à 50 ou 60 ans, mais une chose est certaine, cet album, avec The Dreaming, aura eu une immense influence sur ma personne. J’apprends encore de ce disque, découvre des sons nouveaux à chaque fois, et me perds des heures durant dans ces nombreux paysages sonores qui semblent ne jamais s’épuiser. Merci Kate Bush pour ce si beau travail. <3
1) Hounds of Love :
J’aurai donc été le seul de ce forum à placer Hounds of Love au sommet de mon classement…
Qu’il en soit ainsi ! Pour moi, c’est le plus bel ensemble musical qu’il m’ait été donné d’entendre. Un véritable chef-d’oeuvre, qui me vient immédiatement à l’esprit quand je pense à toutes ces musiques que l’on pourrait qualifier de “somptueuses” ou de “grandioses”, tant ça le décrit bien. Sa densité et sa richesse le rend vraiment obsédant et captivant, si bien que c’est l’album de Kate que j’écoute le plus depuis que je la connais. A chaque écoute, je suis transporté par la production vraiment magnifique, immaculée et éthérée, qui m’impressionne aussi par son modernisme. Sérieusement, à l’exception des trois premiers titres, ça ne sonne comme aucune autre sortie des années 80, c’est si frais, si novateur, si futuriste ! Ce disque contraste vraiment avec les autres grands succès de la même année, beaucoup plus clinquants. “Hounds of Love” pourrait être sorti la semaine dernière, ça ne me choquerait pas du tout… Savoir qu’il a presque 40 ans est assez déstabilisant, et prouve son immense talent de productrice et son merveilleux usage des technologies. La première partie est constituée de très belles chansons passionnelles. Elle s’ouvre sur un Running up That Hill épique au synthétiseur étincelant, qui pose l’atmosphère nocturne et éthérée si caractéristique de l’album, avant d’enchaîner sur Hounds of Love.
Jusqu’à très récemment, la chanson-titre de cet album me laissait indifférent et ne m’intéressait pas. Or, une attention toute particulière sur ce morceau m’a fait saisir tout son charme. Aujourd’hui, c’est évident pour moi. Sa voix mélodramatique est insufflée d’une telle passion extrême, qu’une fois entourée de ces violons mélodieux et luxuriants, elle me fait complètement chavirer. Quand elle hurle “Take my shoes off, and throoooooow them in the laaaake” je succombe, on croirait qu’elle lance des fléchettes ! Et pour le coup, c’est moi qu’elle devait viser…
Ce que je veux dire avec cet aparté sur ce morceau, c’est qu’Hounds of Love (l’album), malgré des centaines d’écoutes, ne cesse de me surprendre et de remettre en question ce que je croyais considérer comme acquis. Plus le temps passe, et plus j’aime cet album, plus encore que je ne l’ai jamais aimé, alors que je l’ai presque toujours considéré comme mon préféré.
A la suite, il y a le génialissime The Big Sky, titre qui déchire grave où elle se libère totalement et laisse son excentricité se déchaîner, en s’éclatant comme une folle. On décolle avec elle, pour gagner un ciel coloré où s’éclatent mille et un feu d’artifices. C’est joyeux et délirant, ça fuse de partout.
Alors d’accord, c’est de la pop. Mais Kate Bush nous montre avec ces trois premiers titres, à quel point la pop peut être belle quand elle est faite avec tant de soin et d’émotions.
Et même si Dieu sait que j’aime ces trois premiers morceaux, ce sont les deux derniers de ce premier disque qui feront sa suprématie, étant donné que l’enchanteur “Mother Stands for Comfort” suit... Je n’ai jamais compris pourquoi ce titre était si peu valorisé par la plupart des fans. J’aime les résonances industrielles et froides de la musique, les lignes de basse graves, et ce son de verre brisé qui guide la mélodie est innovant et très intéressant. La voix de Kate est obsédante, surtout vers la fin, lorsque surgissent ses hurlements déstructurés et spectraux qui oscillent à mes oreilles.
Et enfin, il y a Cloudbusting… La plus belle chanson d’Hounds of Love, si ce n’est la plus belle chanson de Kate Bush (si Wuthering Heights n’existait pas!). La chanson qui a scellé la vision que j’avais de l’artiste. La ferveur injectée dans la voix nous transporte dans ces sentiments viscéraux si présents dans le texte, racontant une histoire onirique et pleine d’espoir. Les cordes épousent les percussions pour une mélodie orchestrale et martiale aux harmonies magnifiques. La progression, très intense, fait passer une chanson délicieusement rêveuse, voire enfantine, à un hymne de guerre transcendant où mugissent des chœurs amoureux qui m’infectent constamment de ces putains de frissons inévitables. Cette chanson est un chef-d’œuvre, et le clip qui l’accompagne est comme un petit film.
Cela m'amène à dire que “Hounds of Love” ne constitue nullement, pour moi, une régression musicale ou stylistique par rapport à son prédécesseur. Au contraire, j’ai la sensation qu’elle est parvenue à affiner certains des sons bruts et sauvages de “The Dreaming” pour créer des résonances plus douces, gracieuses et romantiques, qui surpassent très largement une certaine idée du “beau” qu’elle cherchait probablement à atteindre avec ce cinquième album plus cohérent et consistant.
Et comme l’annonce Cloudbusting, “I just know that something good is gonna happen”, comme pour préfigurer l’arrivée impressionnante de “The Ninth Wave”.
Alors que cette première partie frappait déjà très fort, Kate Bush se surpasse avec cette suite de chansons qui demeure la plus bouleversante qu’elle ait pu réaliser à ce jour. Si jusque-là son travail se concentrait principalement sur la recherche sonore et l'innovation, avec son cinquième album, elle fait triompher son amour pour les histoires, et allie musique et narration sur un format plus long, ce qui lui permet d’épancher son talent et d’aller encore plus loin dans le concept. L’une des raisons pour lesquelles Kate Bush a immédiatement trouvé grâce à mes yeux, est que je la vois depuis le début comme une sorte de barde, de conteuse. Elle fait résonner en moi mon amour pour les mythes, les légendes et les contes. Et même si elle n’a pas inventé l’idée d’album-concept, composer une suite musicale à partir d’une seule histoire me fait tourner la tête. The Ninth Wave est à la hauteur de ce que j’espérais. C’est une odyssée épique qui nous fait voguer sur une mer menaçante, entre rêve et cauchemar. Il y a quelques jours, j’ai écouté la Face B du vinyle seul chez moi, allongé et dans le noir complet. La musique envahissait la grande pièce, prenait la forme des murs, et chargeait le lieu d’une amplitude intimidante, si bien que j’ai vécu cette nuit-là une réelle expérience...
Je me suis vu abandonné au milieu de l’eau comme cette naufragée qui nous chante And Dream of Sheep, j’ai frémi comme à la présence d’un fantôme quand j’ai senti Under Ice répandre son souffle glacial et redoutable dans l’air, je me suis fait tout petit quand les voix démoniaques et les sortilèges de Waking the Witch ont tonitrué au-dessus de moi, comme avides de mon âme, et ai senti la maison entière trembler quand un hélicoptère a fait retentir son passage. J’ai vu danser mille et un fantômes de marins à travers la pièce, au rythme de Jig of Life, traversés par des chevaux légendaires au galop qui frappaient le sol de leurs sabots. Je me suis cru en train de flotter avec Watching you Without Me, quand ma maison semblait se battre contre une tempête avec Hello Earth. Et enfin, après ces multiples péripéties, j’ai senti cette plénitude et cette énergie rassurante remplir mon environnement quand le sautillant “Morning Fog” est venu calmer l’orage. Dans le noir complet, on s’abandonne à tous nos autres sens, et nos émotions sont décuplées. La musique devient le seul guide auquel on peut se rattacher, notre unique lanterne, alors elle prend une forme surpuissante. C’est vraiment ce que j’ai ressenti ce soir-là, montrant le potentiel sensoriel sans limite de The Ninth Wave, où tant d’images et de personnages se succèdent dans mon esprit. Une suite musicale qui parvient à se doter de qualités cinématographiques impressionnantes sans jamais n’avoir une seule photo imposée pour contrarier mon imagination.
Comme un saut en pleine mer, on plonge directement dans l’histoire avec And Dream of Sheep, qui nous parle de noyade avec beaucoup de poésie. J’aime sa délicatesse, et cette voix désespérée qui nous emmène sur ce piano langoureux, avec ces cordes subtiles mais émouvantes. Le milieu de la chanson nous donne carrément l’impression d’être avalé par une gigantesque vague. Puis il y a le cauchemardesque Under Ice, une histoire que personne n’aimerait vivre. J’admire comment Kate Bush est parvenue à restituer l’atmosphère glaciale qui est si saisissable : des chœurs funèbres, des sons hivernaux distillés tout au long du morceau, et surtout, des violons angoissants qui reproduisent le mouvement régulier et répétitif des patins à glace conduisant à la mort. La sensation de sombrer au fond de ce lac. Il y a aussi le fabuleux Jig of Life, cette intense ode à la vie, où s’harmonisent tous ces instruments irlandais et où la voix épique de Kate Bush nous pousse au sursaut et à la résilience. Le poème final de John Carder Bush est comme le symbole de toutes ces voix retenues prisonnières au fond de la mer, je l’adore. Un morceau digne de la grande aventure fantastique qu’est The Ninth Wave.
Ensuite, je compte parmi mes préférés le mystique Watching you Without Me. Le son y est pur, net et brillant, et illustre à lui seul les immenses talents de productrice de Kate Bush. La basse gémit et me donne l’illusion d’être dans la maison grinçante des protagonistes, alors qu’au même moment, des bidouillages électroniques, métaphores de cette présence surnaturelle, semblent envoyer des signaux de détresse, dans des voix inaudibles et déstructurées. Tout est conçu avec une telle intelligence et une telle subtilité, de la musique aux paroles, si bien pensées (You don't hear me come in - You won't hear me leaving) ! La voix de Kate Bush, vers la fin, est semblable à celle d’une sorcière nordique qui lancerait des incantations à la mer depuis son rocher, c’est merveilleux. Mais mon titre préféré de cette deuxième face, celui qui accompagne Cloudbusting au sommet de cet album, est bien Waking the Witch, un pur bijou de la musique électronique. Il s’ouvre sur cette introduction nébuleuse, succession de voix et de visages, de rêves et de souvenirs qui s’entremêlent, accompagnée d’une très belle composition au piano. Les notes rencontrent de sublimes créatures marines qui tournent autour, poussant des cris extraordinaires, à l’ordre d’une Kate mystérieuse leur soufflant un “Little light” (est-ce des poissons lanternes ???
Je n’ai aucune idée du bruit que peuvent faire ces animaux fascinants, je devrais peut-être rebrancher National Geographic). Puis, on nous annonce l’arrivée de l’inquisiteur, par cette effroyable phrase aux accents sectaires qui fait froid dans le dos : Don’t you know you’ve kept him waiting ? Look who’s here to see you… Et c’est là que les choses s’emballent... Le doux rêve tranquille vire au cauchemar, et on est traînés jusqu’à une salle de torture, à l’ère où les femmes étaient noyées pour sorcellerie, et où la peur du Diable était dans tous les esprits. Pierre connaît déjà ma grande passion pour le personnage de la sorcière, et je trouve que Kate est vraiment parvenue à capturer l’angoisse des femmes qui étaient persécutées. On a les cris tourmentés, la voix démoniaque du prêtre, les instruments se fracassent les uns contre les autres, et engendrent une atmosphère anxiogène et lourde. On voit des flashs, des images déchirées et enflammées, et ci-et-là, l’horreur se fait entendre. Les cloches grondent le glas. Les prières d’exorcisme palpitent. La foule vocifère les accusations. Et Kate Bush s’échappe en oiseau… Alors qu’au même moment, un hélicoptère annonce la présence des secours. Waking the Witch est comme un petit film d’horreur auditif. Sortir, en 1985, une musique aussi radicalement moderne relève de l’avant-garde de premier ordre. C’est fou, rien ne semblait être du même acabit à l’époque en termes de technique, de style et d’ingéniosité.Hounds of Love est un réel voyage au sens strict du terme, on passe d’un état à l’autre, d’une émotion à l’autre, et on part sur une mer hostile pour se confronter à des créatures surnaturelles, et ainsi mieux se trouver, se comprendre, et pour mieux appréhender la noirceur du monde. Comme une quête initiatique. Kate Bush nous montre que même dans les moments les plus sinistres et quand on croit avoir tout perdu, il faut continuer de se battre et de garder espoir. Après tout, “"Tiefer, tiefer. Irgendwo in der Tiefe Gibt es ein licht”.
Cet album est mon préféré de Kate Bush, car il représente tout ce que j’aime chez elle, et semble être l’apothéose de son travail. Il est pour moi la quintessence des années 80 dans ce qu’elles avaient de plus belles, créatives, audacieuses, aventurières, mais aussi festives, légères et délirantes, et est aujourd’hui souvent considéré comme l’un des meilleurs albums de tous les temps, montrant que sa résonance est particulièrement forte. Je ne sais pas si j’écouterai encore Kate Bush à 50 ou 60 ans, mais une chose est certaine, cet album, avec The Dreaming, aura eu une immense influence sur ma personne. J’apprends encore de ce disque, découvre des sons nouveaux à chaque fois, et me perds des heures durant dans ces nombreux paysages sonores qui semblent ne jamais s’épuiser. Merci Kate Bush pour ce si beau travail. <3
Maxence- Messages : 246
Date de naissance : 27/03/2005
Date d'inscription : 22/08/2020
Localisation : Au-delà de l'arc-en-ciel
Re: Classement préférentiel des 10 albums
Jean-Marc Ven 13 Oct - 8:04
Détrompe-toi Maxence, je l'ai mis aussi en tête .
Même si c'est toujours le combat avec TD...
.Même si c'est toujours le combat avec TD...
Jean-Marc- Messages : 1785
Date de naissance : 25/12/1966
Date d'inscription : 29/05/2014
Localisation : Bordeaux-Mérignac
Re: Classement préférentiel des 10 albums
Pierre Ven 13 Oct - 11:11
Maxence a écrit:Il est vrai que je publie rarement, parce que je justement, ce forum est pour moi un lieu d'expression, et je ne me vois pas m'exprimer autrement sur des sujets qui me passionnent que par de très très longs paragraphes infinis (je ne sais pas faire autrement), donc ça nécessite du temps que je n'ai pas toujours avec moi. Mais quand je le fais, je le fais !
Effectivement, c'est impressionnant! Il n'y avait cependant pas une telle urgence pour t'imposer une nuit sans sommeil... En tout cas, merci et bravo pour tant d'éloquence! Je pense que tout y est, tu as bien vidé ton sac et je suis ravi de constater que le "fossé des générations" nous permet de nous rejoindre dans nos perceptions musicales car même si nos classements nous différencient un tantinet (normal après tout...), nos "ressentis" sont finalement assez semblables. Après, je continue de croire que tu n'es sans-doute pas très représentatif de ta génération...
Prends-le comme un compliment, car je trouve très rassurant, mais pas si surprenant, de constater que Madâââââme continue de susciter non seulement de l'intérêt mais aussi des passions, ce qui me conforte dans la possibilité d'une postérité possible concernant son oeuvre.Comme je te le disais, j'inclurai tes posts dans chacun des sujets consacrés à tous les albums car je crois que ça pourra non seulement les enrichir, mais peut-être servir de base à d'éventuelles discussions.
Je vais aussi m'amuser à faire une moyenne des avis exprimés afin d'établir un classement global. Ca ne sert à rien, mais je suis tout de même curieux de voir le résultat...
Bon, mon cher Maxence, il ne te reste donc plus qu'à découvrir "The Red Shoes" en espérant que tu ne te laisseras pas décourager par un certain consensus. Il y a tout de même de belles choses et des occasions de te surprendre. Comme je t'envie à l'idée qu'il te reste à découvrir quelques petites choses concernant la Dame.
Bon courage pour ta première année universitaire, en espérant que ta curiosité y trouvera son compte.
Encore merci à toi! _________________
The sight of bridges and balloons makes calm canaries irritable
Pierre- Admin
- Messages : 4483
Date de naissance : 30/08/1962
Date d'inscription : 29/05/2014
Localisation : Paris 14
Re: Classement préférentiel des 10 albums
Maxence Ven 13 Oct - 18:03
Pierre a écrit:Il n'y avait cependant pas une telle urgence pour t'imposer une nuit sans sommeil...
Oui mais ce n'était en aucun cas une corvée, c'était très stimulant et intéressant. Alors certes, ce classement a pris du temps à se faire, surtout vers la fin, mais il fallait que je trouve les mots adaptés pour traduire ce que je ressentais, et ce n'était pas chose aisée, surtout pour Hounds of Love. Jusqu'à la semaine dernière, je n'avais pas encore d'inspi.
Pierre a écrit:Je pense que tout y est, tu as bien vidé ton sac et je suis ravi de constater que le "fossé des générations" nous permet de nous rejoindre dans nos perceptions musicales car même si nos classements nous différencient un tantinet (normal après tout...), nos "ressentis" sont finalement assez semblables.
D'ailleurs, il ne faut vraiment pas hésiter, tous, à intervenir pour souligner des désaccords ou des approbations, la discussion et le partage m'intéressent assez sur ce sujet de classement !
Sa postérité est incontestable, Pierre, sois rassuré. Kate Bush est immensément populaire auprès des forums de musique en ligne, des cercles de "music nerds" et des sphères musicales des réseaux sociaux, où elle est encensée par toutes générations (les boomers sont très loins d'être les seuls à l'écouter, je dirai même que ce sont principalement les vingtenaires qui le font, du moins ceux qui sont vraiment intéressés par la musique). Le fait qu'elle soit autant citée par des artistes indépendants actuels poussent leurs jeunes fans à se pencher sur son travail et à la découvrir. Le phénomène Stranger Things a bien sûr renforcé cela, mais ça faisait déjà si longtemps que son œuvre était commentée par de plus jeunes générations... Il suffit de faire un tour sur les réseaux sociaux pour réaliser à quel point elle est intergénérationnelle. Elle est franchement reconnue comme une très grande référence musicale et comme une précurseuse, au même titre que David Bowie ou Björk. Sur le site "Rate Your Music" (que je n'aime plus vraiment pour de multiples raisons, mais qui reste excellent pour découvrir de la nouvelle musique et avoir un indicateur de la "qualité"), elle est la seule femme, avec Björk, à avoir deux albums dans le top 100 des meilleurs albums de tous les temps (on peut trouver cela bien évidemment contestable, mais le fait qu'elle ait été choisie avec Björk parmi toutes les musiciennes du monde est révélateur de l'aura qu'elle dégage). Ce site recense toute la musique parue à ce jour, et permet à des milliers d'utilisateurs passionnés par la musique, de donner leur avis ou de noter des albums. Kate Bush y est vraiment très haut, ce qui permet aussi de faire parler d'elle à ceux qui seraient curieux d'étendre leurs connaissances musicales.Pierre a écrit:Prends-le comme un compliment, car je trouve très rassurant, mais pas si surprenant, de constater que Madâââââme continue de susciter non seulement de l'intérêt mais aussi des passions, ce qui me conforte dans la possibilité d'une postérité possible concernant son oeuvre.
C'est justement pour ça que je le garde en réserve, j'aime tellement cette idée de ne pas encore avoir tout découvert ! Le jour où elle dira ou fera comprendre que c'est officiellement terminé, j'écouterai The Red Shoes intégralement et regarderai ce petit film qu'elle a réalisé. Ce sera un moyen de me consoler !Pierre a écrit:Bon, mon cher Maxence, il ne te reste donc plus qu'à découvrir "The Red Shoes" en espérant que tu ne te laisseras pas décourager par un certain consensus. Il y a tout de même de belles choses et des occasions de te surprendre. Comme je t'envie à l'idée qu'il te reste à découvrir quelques petites choses concernant la Dame.
Je vis ma meilleure vie en lettres, pour la première fois, je me sens vraiment épanoui à l'école. On étudie des auteurs que j'adore, j'en découvre d'autres qui me plaisent beaucoup, et je rencontre des gens intéressés par des sujets similaires. J'ai même sympathisé avec une fille fan des Rita Mitsouko !!! Tu vois Pierre, la bonne musique a toujours de la postérité.Pierre a écrit: Bon courage pour ta première année universitaire, en espérant que ta curiosité y trouvera son compte. Very Happy Encore merci à toi! Wink
Je terminerai en disant que mon professeur de littérature comparée, qui ne doit pas dépasser 30 ans, a vu mon T-shirt de Kate Bush et m'a dit qu'il l'adorait, que c'était une très bonne artiste et qu'elle avait précédé toute la pop actuelle ! C'était rigolo et agréable d'avoir cette discussion avec lui.
Maxence- Messages : 246
Date de naissance : 27/03/2005
Date d'inscription : 22/08/2020
Localisation : Au-delà de l'arc-en-ciel
Re: Classement préférentiel des 10 albums
Pierre Ven 13 Oct - 18:04
Je me suis donc amusé à faire le bilan de ce classement pour en établir un qui résumerait l'ensemble. Pour calculer, j'ai accordé 1 point pour l'album considéré comme le plus faible jusqu'à 10 pour le plus fort, ce pour chacun des participants (6) sauf pour Maxence qui n'a pas pris en compte "TRS" (donc pour lui, ça allait de 1 à 9). J'ai ensuite tout additionné et divisé par 6 (sauf pour "TRS" par 5 pour la raison évoquée précédemment).
Voici donc le palmarès reflétant l'ensemble de nos "votes", toujours du "moins bon" au "meilleur. Pour le "trio" de queue, ça reflète bien l'avis général avec des moyennes assez (voire très) basses:
10-
(unanimement avec une moyenne de 1pt)
09-
(encore unaniment. Moyenne:2)
08-
(moyenne: 3,99)
Ensuite, c'est plus serré, consécutivement à des avis parfois très différenciés:
07-
(moyenne: 5,1)
06-
(moyenne: 5,3)
05-
(moyenne: 6)
Et le quarté gagnant (puisqu'il y a 2 ex-aequo à la 3e place):
03-
(moyenne: 6,16)
03-
(moyenne: 6,16)
02-
(moyenne nettement plus haute: 8,8 )
Et enfin... TADAAAAAAAAAAAAA, à la première place du podium, d'une courte tête:
01-
(moyenne: 9,16)
Perso, je ne suis pas très surpris de ce résultat collectif qui reflète assez bien ce qui se dit de façon générale, sauf peut-être pour "TSW" qui a de nombreux défenseurs, en particulier aux USA (le fait que "Lionheart" le précède peut cependant paraître surprenant et peu conforme à l'avis général) et bien-sûr "Hounds of Love", considéré généralement comme le chef-d'oeuvre. Mais on sait que les très grands admirateurs de la 1ère heure ont tendance à lui préférer "The Dreaming" ou ont de grosses difficultés à les départager comme JM. Ca se joue d'ailleurs à très peu de chose. "50 WFS" est collectivement plutôt bien mieux placé que je ne l'aurais imaginé.
Encore merci de vos participations!
Maxence, je te répondrai un peu plus tard, car il y a beaucoup de choses...
Voici donc le palmarès reflétant l'ensemble de nos "votes", toujours du "moins bon" au "meilleur. Pour le "trio" de queue, ça reflète bien l'avis général avec des moyennes assez (voire très) basses:
10-
(unanimement avec une moyenne de 1pt)09-
(encore unaniment. Moyenne:2)08-
(moyenne: 3,99)Ensuite, c'est plus serré, consécutivement à des avis parfois très différenciés:
07-
(moyenne: 5,1)06-
(moyenne: 5,3)05-
(moyenne: 6)Et le quarté gagnant (puisqu'il y a 2 ex-aequo à la 3e place):
03-
(moyenne: 6,16)03-
(moyenne: 6,16)02-
(moyenne nettement plus haute: 8,8 )Et enfin... TADAAAAAAAAAAAAA, à la première place du podium, d'une courte tête:
01-
(moyenne: 9,16)Perso, je ne suis pas très surpris de ce résultat collectif qui reflète assez bien ce qui se dit de façon générale, sauf peut-être pour "TSW" qui a de nombreux défenseurs, en particulier aux USA (le fait que "Lionheart" le précède peut cependant paraître surprenant et peu conforme à l'avis général) et bien-sûr "Hounds of Love", considéré généralement comme le chef-d'oeuvre. Mais on sait que les très grands admirateurs de la 1ère heure ont tendance à lui préférer "The Dreaming" ou ont de grosses difficultés à les départager comme JM. Ca se joue d'ailleurs à très peu de chose. "50 WFS" est collectivement plutôt bien mieux placé que je ne l'aurais imaginé.
Encore merci de vos participations!
Maxence, je te répondrai un peu plus tard, car il y a beaucoup de choses...
_________________
The sight of bridges and balloons makes calm canaries irritable
Pierre- Admin
- Messages : 4483
Date de naissance : 30/08/1962
Date d'inscription : 29/05/2014
Localisation : Paris 14
Page 2 sur 2 • 1, 2
Le Monde secret de Kate Bush :: Forum :: Autour de Kate Bush :: "This Woman's Work" actualités, oeuvre...
Page 2 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum