Classement préférentiel des 10 albums

J'ai souvent lu ou vu des classements des albums de Madâââme du "pire" au "meilleur", et je ne me suis jamais senti en accord ou ai toujours eu tendance à trouver ça un peu trop "convenu" (genre "Hounds of Love" forcément 1er et "Lionheart" parmi les pires... ). Là, je viens de tomber sur un classement que j'ai trouvé très intéressant, plutôt original, discutable, certes, mais les arguments du type sont toujours entendables. Déjà, en introduction, je partage absolument ce qu'il déclare sur l'ensemble de l'oeuvre de KB, en particulier cet argument qui consiste à penser qu'elle n'a jamais sorti un "mauvais album", certains nous plaisent plus que d'autres, mais perso, comme lui, je suis enclin à penser que même les moins bons sont des albums de qualité. Par ailleurs, je partage complètement son "tiercé perdant" dans le même ordre et pour les mêmes raisons (je pense d'ailleurs que nous serons plusieurs à établir le même constat).
Sinon, je ne suis pas forcément d'accord avec l'ordre des albums qui restent, mais j'ai trouvé son argumentation vraiment intéressante (je suis néanmoins plus réservé sur ses conclusions concernant "The Dreaming") et tout à fait défendable.
Du coup, je me suis dit que ça pourrait être un point de départ intéressant pour tenter (sans doute la plupart d'entre-nous avons déjà au moins tenté de relever le défi sur un des forums) d'effectuer un classement du bas vers le haut, soit en utilisant des critères subjectifs assumés (de celui que j'aime le moins à celui que je préfère) ce qui peut sembler, a priori, plus simple, soit en essayant (arguments à l'appui), le plus objectivement possible, de définir ce qui les différencie selon des critères qualitatifs, en gros, du moins bon au meilleur. La seule contrainte, c'est de nous limiter aux seuls albums studio (donc pas "Before the Dawn") en éliminant d'emblée "The Whole Story" (compilation pure et simple). En revanche, on considère que "Director's Cut" fait partie de la sélection car Madââââme l'a toujours défendu comme un album à part entière. Donc 10 albums à classer!  

Je vous mets la vidéo qui, j'en suis sûr, sera probablement un bon moyen de commencer à vous poser la question:



Prenez votre temps, je sais que ça ne sera facile pour personne...   .

Perso, j'opterai pour la seconde solution (la tentative d'objectivité) parce-que je me sens absolument incapable d'établir un ordre préférentiel (trop d'éléments contradictoires ou contextuels entreraient en jeu: "The Kick Inside" aurait de fortes chances d'être au sommet alors qu'objectivement, je sais que ce n'est pas celui que je juge parmi les meilleurs). Mais même dans ce cas, je sais que la tâche sera rude... En tout cas, pour les 3 derniers, ça c'est très facile

Réfléchissez bien et tentez de jouer le jeu... quitte à changer d'avis la semaine d'après... C'est le danger le plus envisageable, je le crains... Bon courage les amis! Il va me falloir un peu de temps...

Pierre a écrit:Réfléchissez bien et tentez de jouer le jeu... quitte à changer d'avis la semaine d'après... C'est le danger le plus envisageable, je le crains... Bon courage les amis! Il va me falloir un peu de temps...

Ca évidemment que l'on va changer d'avis!! Du moins en ce qui me concerne c'est sûr

Je n'aurai aucun problème à classer le "meilleur" et les 3 "moins bons" !
Par contre, de la 2ème à le 7ème place, cela s'annonce être un vrai casse-tête !

Ben moi, pour l'instant, pour "le meilleur", j'hésite entre plusieurs... Non, vraiment, en ce qui me concerne, ça va être compliqué, mais ce sera encore pire si je dois faire un choix "préférentiel" car ça change tout le temps... Par exemple, "Never for Ever" me pose un véritable problème! C'est probablement l'album avec lequel je me sens le plus instable. Et "Lionheart", pas simple non plus... Non, je sens que je vais devoir établir pas mal de critères pour départager tout ça... C'est pour ça que j'ai trouvé cette vidéo intéressante, avec des choix parfois surprenants, du moins pas convenus par-rapport à ce qu'on a l'habitude d'entendre. Et j'ai bien aimé ses arguments, même si je ne les partageais pas ("The Dreaming"), mais c'était entendable.

Allez je me lance!!

10-Director's cut
Je le mets en dernier car je trouve qu'il n'y a pas beaucoup de titres où elle propose quelque chose de nouveau.
Le choix de certains titres aussi. J'attendais plus.

9- The red shoes
C'est le seul qui contient des titres qui ne m'intéressent pas.
Je réessaie de temps en temps... Mais non.
Pourtant, il y en que j'aime énormément.

8-50 words for snow
Là je commence à être un peu embêté!
Ca me gêne de le mettre si bas mis il faut faire un choix.
C'est son côté moins "flamboyant" qui me fait le mettre en 8. C'est un album vers lequel je vais le moins facilement.
Pourtant quand je l'écoute, je ne le regrette jamais.

7-The sensual world
J'ai longtemps hésité à inverser avec "50WFS"...
Albums que j'aime beaucoup, il y a vraiment des titres qui m'emportent.
Mais ceux qui suivent dans le classement l'emporte sur celui-là.

6-Never for ever
5-The kick inside
4-Lionheart
En fait, j'ai déjà eu l'occasion de le dire mais à 14 ans j'ai acheté ces 3 albums en même temps le même jour.
Lionheart a été celui que j'ai le moins aimé à l'époque et petit à petit il s'est imposé et a surclassé TKI.
Pour moi, il fait le lien entre TKI et NFE: quelque chose de plus "apaisé" (je ne sais pas comment le dire) que TKI et avec les 2 derniers titres il tend la main vers NFE.
Contrairement à LH, TKI et NFE n'ont jamais évolué dans ma perception.
C'est une sorte de triptyque pour moi.

3-Aerial
Parce que je me souviens de la joie de ce come-back et un retour qui ne déçoit pas, bien au contraire.
Et puis quand elle propose quelque chose comme "A sky of honey", j'achète!! (Tout comme "The ninth wave")

2-The dreaming"
C'est album a été un choc à sa sortie pour moi.
J'ai écouté ça des milliers de fois et je retrouve à chaque les mêmes émotions.
Émotions différentes à chaque titre. Je continue à chanter (beugler?) chaque fois que je le mets!

1-Hounds of love
Bon, c'est classique comme choix.
Je le mets en tête par rapport à "TD" parce qu'en fait il est plus "aimable".
Et puis c'est un album fantastique!

Bon, je l'ai fait mais c'est pas forcément super limpide pour moi.........

Voilà le classement auquel j'arrive d'après mon "ressenti actuel"… mais ça peut varier à plusieurs endroits selon les jours et l'humeur ! 

10 - Director's Cut
Certaines de ces nouvelles versions sont réussies (Deeper Understanding, This Woman's Work), d'autres sont juste sympa et d'autres sont lourdingues (Flower of the Mountain). Mais en tant qu'album, l'ensemble n'a pas vraiment de sens ! Pourquoi KB n'a-t-elle pas mis ces morceaux en suppléments dans des rééditions de The Sensual World et The Red Shoes ? Elle a peut-être eu peur que ça passe inaperçu ?

9 - The Red Shoes
En 1993, je l'ai beaucoup apprécié. C'était la première fois que j'achetais un album de KB dès sa sortie, j'écoutais beaucoup de rock indépendant, et TRS est ce qui s'approche le plus d'un "rock FM" dans sa discographie. Il m'a fallu dix ans pour réaliser que cet album était le moins inspiré de sa carrière. Mais parfois, j'aime toujours réécouter Rubberband Girl, Moments of Pleasure, Lily et The Red Shoes.

8 - Lionheart
Je regrette vraiment de le mettre si bas dans le classement, mais je reviens assez peu à cet album depuis une vingtaine d'années… Pour moi, il souffre de la comparaison avec The Kick Inside et Never for Ever, son atmosphère grandiloquente me parle moins… alors qu'objectivement, il a de grandes qualités ! J'aime toujours beaucoup Symphony in Blue et In Search of Peter Pan.

7 - The Sensual World
J'ai énormément apprécié cet album pendant quelques années, je n'y trouvais pas de gros défauts, à part la lourdingue Between a Man and a Woman. Comme avec The Red Shoes, il m'a fallu plus de temps. J'ai ainsi "dévalué" Reaching Out et l'atmosphère générale qui me semble à présent trop "guimauvesque"... Il n'empêche que les morceaux The Sensual World et Rocket's Tail restent fantastiques !

6 - 50 Words for Snow
Dès les premières écoutes, j'ai trouvé cet album absolument étonnant, d'une lenteur parfois extrême mais assez envoûtante, avec de sacrées bizarreries comme le morceau 50 WFS. Il manque la "dinguerie extravertie" que KB avait jusqu'à Aerial et qu'ici, elle étouffe vraiment. Pendant des années, je l'aurais sans doute mis plus haut dans le classement…

5 - The Kick Inside
Un premier album incroyable, rempli de pépites, qui ne vieillit que très peu avec les décennies. Difficile d'imaginer meilleur démarrage… mais KB a fait encore bien mieux par la suite (sauf que Wuthering Heights ne peut être dépassée) ! Dans ma tête, ces chansons sont devenues indissociables de leurs splendides mises en scène à l'Hammersmith Odeon (d'une inventivité vraiment dingue).

4 - Aerial
Un choc immense quand j'ai écoute ce double album en 2005 : je l'ai alors considéré comme une merveille quasi-absolue (seule Joanni me semblait un peu moins réussie) ! Mon ressenti global a un peu évolué, mais je trouve toujours la suite A Sky of Honey fantastique. Quant à A Sea of Honey, on y trouve les joyaux Mrs. Bartolozzi et A Coral Room, ainsi que l'étonnante et osée Pi. C'était un sacré retour pour KB !

3 - Never for Ever
Une affection particulière pour cet album, car j'ai été impressionné dès 1980 par Babooshka (mon frère avait le 45 tours). Et je reste ébloui par l'atmosphère et la production de tous les morceaux, qui me semblent très difficiles à départager dans leurs niveaux, sauf Breathing, à mon avis l'une des meilleures chansons de la carrière de KB. La pochette est tellement belle, en plus ! Ah, s'il n'y avait pas "le duo de tête"…

2 - Hounds of Love
Pour moi, le seul vrai défaut de cet album est RUTH (au niveau de la musique). Même The Big Sky garde mes faveurs, c'est pour dire (surtout la version remix)… La suite The Ninth Wave reste un chef d'œuvre absolu, même si KB n'était pas loin de l'égaler avec A Sky of Honey.

1 - The Dreaming
Est-on en présence d'un chef d'œuvre intégral ? Difficile de l'affirmer, évidemment… mais difficile aussi de trouver ici le moindre "vrai défaut" ! Un album qu'il est presque impossible de ne pas écouter entièrement quand on le commence, c'est assez rare. 40 ans en septembre prochain !

Ca y est, après une longue réflexion et maintes hésitations, contradictions et prises de tête (je m'étais imposé bcp de critères qui s'entrechoquaient parfois), je pense être parvenu à un classement qui me satisfait assez et me paraît (auto-)cohérent ainsi que durable (disons fiable, mais je ne dirai pas définitif). Comme je l'avais évoqué, il ne s'agit pas d'un classement préférentiel car j'en serais incapable (sauf pour les 3 derniers qui seraient les mêmes), de plus il serait perpétuellement instable.
Je me suis donc attelé à établir des critères qui se voulaient les plus objectifs possibles, qualtitatifs (exploration ou prises de risque esthétiques, intérêt des textes et des thèmes développés, cohérence globale-y-compris dans le design de la pochette, élément essentiel pour moi, compos, qualité de la voix, de l'instrumentation,pertinence des intervenants, j'en passe et des meilleures) , quantitatifs(le nombre de chansons que je rejette ou que je trouve inférieurs), mais deux éléments assez subjectifs venaient perpétuellement foutre le bordel dans mes tentatives: l'effet de surprise (Hé oui, c'est pour moi un élément déterminant dans mes choix) et surtout l'originalité, ce qui fait que ce que j'écoute me fait penser le moins possible à quiconque. Il faut dire que concernant KB, c'est un peu une gageure, l'ensemble de son oeuvre faisant tout de même exemple pour toute sa profession. Mais tout de même, il faut avouer que certains de ses albums paraissent plus banals que d'autres ou semblent soumis à des influences plus évidentes. Alors, voilà ce que ça donne, parfois à ma plus grande surprise. En tout cas, l'exercice s'est révélé assez passionnant. Du "pire" au "meilleur" donc:

10-

Contrairement à ce qu'en dit Madâââââme, je ne considèrerai jamais "D'sC" comme un "nouvel album à part entière, mais comme une sorte de compil' qui a nécessité beaucoup trop de travail pour un résultat, certes, intéressant, parfois surprenant ou plus satisfaisant, mais ça ne justifiait aucunement 6 ans d'attente! En plus, je ne l'écoute pratiquement jamais, et je trouve le design plutôt moche de façon générale.

09-

Même si j'ai fini par m'y attacher et le trouver vraiment touchant et personnel, c'est le seul album dans lequel il y a des titres que je n'aime vraiment pas, trop que je trouve "moyens", et de façon globale, je trouve que"The Red Shoes" manque d'inspiration et de cohérence. De plus, je pense que certains textes sont moins bien écrits, les participations trop envahissantes voire incohérentes (Eric Clapton en particulier, Bulgarka moins fascinantes que dans "TSW", Jeff Beck, bof, Gary Brooker de même). En plus, je trouve qu'elle "gueule" sur beaucoup de titres. En revanche, j'adore "The Line, the Cross & the Curve" et en faire un truc aussi inattendu, spirituel et cohérent à partir d'éléments aussi disparates relève du génie! C'est pour moi la grande réussite de cet album frustrant.

08-

Le souvenir de mon énorme déception lors de ma 1ère écoute de "The Sensual World" a été déterminante dans sa position de ce classement. Et même si certaines pièces de cet album font partie, pour moi, de ses plus grandes chansons, il y a trop de disparité de qualité entre les chansons, certains textes me broutent un peu, trop de thèmes me semblent relever d'une certaine banalité ou de préoccupations prosaïques. Certains en tirent peut-être satisfaction, mais moi, si j'aime le travail de KB, c'est parce-qu'il me transporte "ailleurs", parfois très loin. Là où habituellement j'ai la sensation de regarder un chef-d'oeuvre cinématographique, pour "TSW", j'ai trop souvent l'impression d'un bon téléfilm avec des moments de brillance qui n'y ont pas leur place ("Rocket's Tail" en est l'exemple le plus saisissant.
C'est après que c'est devenu bien plus compliqué...

07-

Je sais que pas mal de gens ici seront surpris de retrouver "Aerial" si bas dans le classement. J'en ai été surpris moi-même... (un peu comme JM avec "50 WFS")
Alors oui, s'il s'était agi de faire intervenir des critères émotionnels, "Aerial" se serait probablement retrouvé plus haut, tout particulièrement en faveur de cette merveilleuse aventure collective qui a réuni plusieurs d'entre-nous sur le forum de Swann, c'est un souvenir particulièrement cher à mon coeur: toutes ces rencontres, cette excitation graduelle après 12 ans de doutes, d'interrogations, d'angoisses (pour certains, moi, je savais que "TRS" ne pourrait servir de testament!), ces échanges virtuels passionnels à n'en plus finir... Bref, la sortie d'"Aerial" représente à mes yeux un très beau moment. Mais je me souviens aussi de cette sensation diffuse de frustration lors de la 1ère écoute de l'objet (que j'avais réussi à trouver chez un disquaire spécialisé dans Madonna et autres divas pop du Marais quelques jours avant la sortie officielle!). Déjà, la pochette m'avait moyennement branché pour la 1ère fois, ensuite la voix m'avait paru altérée, du moins pas aussi "travaillée". Puis "A Sea of Honey" m'avait semblé inégal (ma perception a évolué depuis, même si ça reste un peu vrai), et pour "A Sky of Honey", j'avais trouvé le propos bien plus intéressant que le rendu. Depuis, j'ai appris à vraiment aimer cet album vraiment réussi, mais je ne l'écoute que dans des circonstances particulières, quand je sens queje ressentirai à son écoute un véritable enthousiasme (ce qui ne manque jamais d'arriver). Mais si je suis honnête, je pense qu'après 12 années interminables, je crois que je m'attendais à quelque-chose de bien plus... brillant, qui "claque la chatte" comme dit si bien Alexis...

06-

La plus grande surprise de mon propre classement! S'il ne s'agissait que de critères préférentiels ou sentimentaux, "The Kick Inside" serait très probablement à la 1ère place car J'ADORE cet album pour toutes les raisons possibles et imaginables. Parce-que je n'ai écouté que lui pendant DES MOIS, plusieurs fois par jour, à fond (au grand désespoir de ma mère qui plusieurs fois m'a menacé hystériquement de m'encadrer la tronche dans mon vinyle et qui n'a jamais compris que mon obsession était que le monde entier entende cet album!). Je ne tenterai même pas de justifier les raisons qui expliquent pourquoi "TKI" se retrouve en 6e position, dans mon esprit c'est justifié, mais je ne peux m'empêcher de m'en vouloir à mort. Et ce sera encore pire la prochaine fois que je déciderai de l'écouter. Vite, qu'on m'apporte un fouet!

05-

Ben oui   "Lionheart" se retrouve devant "The Kick Inside" parce-qu'objectivement, je trouve qu'il représente une progression dans tous les domaines. La production, c'est toujours Andrew Powell (une des raisons objectives pour laquelle ces 2 albums ne peuvent pas être placés plus haut), mais il s'est surpassé en matière d'originalité, de recherche instrumentale et stylistique, tout est parfaitement en place (y-compris l'ordre des titres), c'est luxuriant, foisonnant, surprenant, excitant, parfaitement maîtrisé et surtout délicieusement grotesque (dans le sens artistique du terme): Franchement, "Coffee Homeground", il fallait oser. Par ailleurs, je considère que vocalement, c'est l'enregistrement de KB le plus maîrtisé et hallucinant, cette voix est magistralement, démoniaquement belle! Quant aux textes, c'est tellement plus varié, engagé, profond et surprenant que dans "TKI". Et pour ne rien gâcher, la pochette est sublime! Elément subjectif que je n'ai pu évacuer: j'ai attendu 5 mois après sa sortie pour pouvoir l'écouter. Expérience bien plus éprouvante qu'"Aerial", je peux le certifier! Ca me rendait dingue! Bref, tout le monde ici sait que j'ai une passion singulière pour "Lionheart", c'est confirmé!

04-

Encore une fois: surpriiiiiiiiise! Alors que très longtemps j'ai considéré "Never for Ever" comme un album de transition préfigurant "The Dreaming", une sorte de "brouillon" néanmoins génial, il se trouve que depuis un bon moment, c'est l'album vers lequel je me tourne le plus souvent, comme si besoin était de le redécouvrir pour le réhabiliter. 1er travail de production de la Dame (sacrément réussi, même si c'est en collaboration, je suis certain que rien ne lui a été imposé. Il lui manquait juste une certaine confiance pour se reposer techniquement sur un spécialiste à qui elle pouvait dire : "d'accord, mais...non!"), un vrai désir d'explorer enfin tout un tas de nouvelles pistes, les textes et les thèmes abordés sont innovants, risqués et parfois dérangeants ("The Infant Kiss", "Breathing"), la place de choix qu'elle donne à Paddy Bush pour les instrumentations est particulièrement pertinente et impressionnante, chaque chanson nous transporte dans un univers passionnant et différent. Rien à dire, rien à jeter, on passe d'une émotion à une autre avec subtilité et élégance. Si je devais décerner le titre d'album emblématique de la carrière de KB pour un néophyte, il y a fort à parier que ce serait "Never for Ever", d'autant plus que c'est le design de pochette le plus somptueux et qui la symbolise le mieux à mon avis.

Et maintenant, le top 3!!!

03-

Histoire de ne pas me conformer à cette doxa de la critique incapable de reconnaître que Kate Bush était un Génie incontestable parce-qu'ils pouvaient enfin remuer leur popotin sur une chanson rythmée et dansante avec des paroles dans lesquelles il ne leur fallait aucun effort pour se projeter (les états d'âmes des hétéros qui se retrouvent confrontés à la difficulté d'une relation sous le simple prétexte qu'ils sont de sexe différent. Désolé de vous l'apprendre, mais c'est pareil pour ceux qui partagent le même organe, vous croyez quoi? Que cette chanson vous est réservée, "Kashka from Baghdad", il y passera aussi! ).
Il leur aura donc fallu 5 albums pour prendre conscience de la suprématie d'une femme en matière de songwriting et de production sous prétexte que les 2 premières chansons vous sont enfin accessibles. Pas de bol, nous, on a tous réagi avant et dès le début, c'était flagrant. Sans ce triptyque d'introduction, l'album se retrouvait probablement numéro 1 de mon classement, mais je n'ai jamais cédé à la facilité concernant cette dame et, désolé, mais ces 3 titres m'impressionnent beaucoup moins que n'importe lequel des 3 premiers albums, du coup, j'ai toujours relativisé l'importance de "Hounds of Love". Mais il y a "The Ninth Wave", et ça, ça a été une vraie claque! J'en ai chialé la première fois que j'ai entendu ce travail d'une intelligence, d'une émotion, d'une subtilité, d'une inventivité et d'un équilibre inégalé. "La Flûte Enchantée" de la pop, un mini opéra avec la même densité narrative et spirituelle. Bref: un chef-d'oeuvre! Mais il paraît que pour être de nouveau crédible après le relatif échec de "The Dreaming", il fallait convaincre commercialement. Fuck off! Je rentre pas dans cette combine. OK, le triptyque en question est bien torché, bien produit, effectivement supérieur à ce qui se fait communément dans les charts car même si une déesse peut décider de se ranger du côté de la plèbe, ça reste une déesse... Donc rien n'est merdique sur cet album, mais pas davantage que sur les 4 précédents. 5 albums pour enfin se décider à utiliser le mot "Génie", c'est long...

02-

Ben oui... un peu surpris aussi, mais dès sa sortie, j'ai considéré que dans "50 Words for Snow", il y avait tout ce que j'ai toujours attendu de la part de Kate Bush. Effectivement, elle n'a pas son pareil pour habiller ses compos d'arrangements somptueux et inventifs, personne ne lui arrive à la cheville en matière de production de son propre travail, et je l'admire au plus haut point pour ce talent incontestable. Cependant, ce qui m'impressionne le plus, c'est quand elle est seule au piano (quitte à faire intervenir qqs petites choses pour sublimer l'ensemble). Mes titres préférés d'"Aerial" sont "Mrs Bartolozzi" , "A Coral Room" et "Prologue", haut la main! "Sunset" juste après. Alors, pour le coup, CE triptyque pour entrer dans l' album qu'elle avait présenté comme une récréation pour échapper aux contraintes de "Director's Cut", je ne m'y attendais vraiment pas. Ma première écoute m'a laissé sans voix, j'ai trouvé ça sublime! Le parti-pris du "quoi qu'il en coûte" au niveau longueur, au risque d'ennuyer (ça a marché pour certains. Tant pis pour eux!), m'a rallié à sa cause dans cette époque où tout va trop vite pour moi. Et "Lake Tahoe" m'a carrément scotché à tous points de vue. Je continue de penser que c'est son chef-d'oeuvre absolu, pour moi, on atteint la perfection à tous points de vue: le texte est incroyablement bouleversant, intelligent, sensible et musicalement, c'est l'illustration parfaite de ce que j'attendais d'elle. Et "Among Angels" qui nous ramène au point de départ de si belle façon après nous avoir balladés dans des sphères plus habituelles, histoire de nous distraire, c'est d'une cohérence absolue. Sans "Wild Man" et "50 WFS" et d'autres piano/voix à leur place, je crois que l'album se retrouvait en tête de mon classement. "50 WFS" est le très grand album que je n'attendais plus. L'effet de surprise et la prise de risque ont payé en ce qui me concerne. Du coup, il mérite sa place. Mais...

01-

Je crois que depuis sa sortie, je l'ai toujours considéré comme son chef-d'oeuvre. A chaque sortie d'album lui succédant, j'ai toujours cherché à retrouver cette sensation d'anéantissement dans la surprise, l'émerveillement, l'incompréhension et surtout de CHOC, car oui, tant d'audace et d'originalité, aux premières écoutes (il m'en a fallu plusieurs!!!) m'ont littéralement laissé sur le carreau, sans même savoir si j'aimais ou pas. Je ne m'attendais à RIEN de tout ce à quoi j'ai été confronté la première fois que j'ai entendu ce truc. Chaque titre succédant au précédent me happait. J'avais l'impression de revivre ce cauchemar récurent de mon enfance d'être poursuivi par un monstre qui courait très vite alors que moi, j'étais en mode ralenti. Je le sentais derrière moi, de plus en plus près, et au moment fatal, PAF, je me réveillais! Je n'ai retrouvé cette sensation qu'avec Björk et une B-Side de l'époque "Vespertine": "Verandi" où j'ai carrément eu une hallucination (j'étais Gulliver et une horde de Lilliputiens surgissait de toutes parts pour m'attacher au sol avec des cordes. J'étais terrassé! ). Bref, aucun autre album ne m'a autant immobilisé de surprise. En plus, j'inaugurais ma 1ère chaîne HI-FI (sorties 3 voies) avec un son ENOOOOOOOOOOORME dans un appart carrelé de partout et tès peu de meubles. Je ne vous parle pas de la résonance... Je crois que je donnerais n'importe-quoi pour revivre ce moment! J'écoute beaucoup moins "The Dreaming" maintenant car j'ai la sensation d'en avoir épuisé tous les recoins, mais ça a pris du temps (c'est d'ailleurs valable pour d'autres albums). Je n'ai même pas tenté de décrire les raisons objectives qui font que c'est toujours, pour moi, son meilleur album. J'aurais trop à dire et je n'en peux plus de ce post et c'e doit être pareil  si toutefois certains ont eu le courage d'aller au bout. Mais un moment du disque l'illustre parfaitement: quand les percus de "The Dreaming" disparaissent peu à peu pour laisser place aux cornemuses de "Night of the Swallow" qu'on entend de très loin et qui se rapprochent en les localisant parfaitement, alors que seul le didgeridoo a permis la transition. Ce moment précis, pour moi, symbolise le génie sonore de "The Dreaming". On passe d'un continent à un autre en quelques secondes, et on a la sensation de visualiser cette scène sonore. Du grand art!

Merci à ceux qui auront eu le courage d'aller jusqu'au bout. Pour les autres, je ne vous en veux pas. Je suis moi-même explosé! Même pas le courage de me relire...

Voici donc mon classement préférentiel des albums de Kate Bush.
Classement majoritairement dicté par mes émotions et mon ressenti mais j'ai essayé d'y inclure une petite dose d'objectivité, ce qui n'est pas facile !

10 - DIRECTOR'S CUT

Le bas du classement s'est imposé comme une évidence.
Inutile, dispensable, aucun titre ne sort embelli, magnifié suite à cette revisite,
Je n'aime pas sa voix pâteuse, je n'aime pas le son de cet enregistrement.
Pour moi c'est un beau gâchis de temps et d'énergie.

9 - THE RED SHOES

Ici encore, aucune hésitation.
Il n'y a aucune chanson que j'adore sur cet album.
Big Stripey Lie et Moments of Pleasure sortent du lot à mon avis mais le reste obtient tout juste la moyenne, et encore !
Dommage, car le son était plutôt très bon.

8 - THE SENSUAL WORLD

Le 1er album où j'ai réalisé que la source d'inspiration s'était tarie.
Après l'excellent Hounds of Love, Kate Bush était attendue au tournant, mais la barre était sans doute bien trop haute.
Certes, il y a Rocket's Tail qui est exceptionnel, The Sensual World, The Fog et This Woman's Work qui sont superbes, mais on trouve aussi Reaching Out et surtout l'insupportable Between a Man and a Woman.
Au final un album très inégal, ce qui lui vaut cette place.

7 - 50 WORDS FOR SNOW

Cet album mériterait sans doute un meilleur classement car il y a un gouffre entre lui et le n°8.
Les 3 premiers titres sont magnifiques, audacieux.
Un album doux et feutré comme la neige mais il me manque l'essentiel : LE CHANT !!!!
Ses acrobaties vocales me manquent cruellement sur cet album.
Un rythme (trop) lent qui peut provoquer un certain ennui.

6 - AERIAL

L'album tant espéré qui aurait pu s'appeler "L'Arlésienne" !
Une première partie (Sea) un peu frustrante : seulement 7 titres dont 2 excellents, c'est un peu juste et décevant.
Heureusement, Sky nous offre un très beau moment solaire, bucolique et poétique.
Les nappes de synthés sont très (trop ?) présentes mais renforcent l'aspect planant et aérien de la suite.
Et puis j'ai adoré la "mise en live" sur Before The Dawn. Comme j'aimerais revivre ce moment !

5 - LIONHEART

Un album boudé par Kate Bush.
Pourtant pas de quoi en avoir honte.
Sorti sans doute trop vite après TKI, il s'en rapproche beaucoup, l'effet de surprise en moins.
Magnifique pochette !

4 - NEVER FOR EVER

L'album "charnière" de la carrière de Kate Bush.
Un disque qui foisonne d'idées et d'expérimentations musicales, la découverte du Fairlight, les premiers pas de Kate Bush à la production.
Chouette pochette égaalement.

3 - HOUNDS OF LOVE

Que dire ? La quasi-perfection !
2 titres le privent de la 2ème place : Hounds of Love et The Big Sky que je trouve moyens et dont je préfère nettement les versions maxi.
Concernant The Ninth Wave, tout a déjà été dit, c'est un chef d'oeuvre.

2 - THE KICK INSIDE

Eh oui, j'ai longtemps hésité mais j'ai dû me rendre à l'évidence : TKI est l'album que j'écoute le plus avec celui qui occupe la 1ère place de mon classement.
Même si la beauté de l'album est en partie dûe  aux superbes arrangements de Andrew Powell, il n'es reste pas moins 13 compositions incroyables pour une si jeune artiste.
Envoûtant des les premières secondes avec le chant des baleines, on plonge directement dans l'univers de Kate Bush.
Cet album ne ressemble à rien d'autre, tout le génie de Kate Bush est déjà là.
Et puis il y a Wuthering Heights, la plus belle chanson de tous les temps !

1 - THE DREAMING

Voilà, une évidence pour moi, il n'y a pas à tortiller !
Un coup de massue, une grande claque !
Rien à jeter sur cet album.
Un album audacieux, courageux, fou, excentrique, hors du temps.
Du pur génie, et elle n'avait que 24 ans !
Je ne peux m'empêcher de braire comme un âne sur certains titres (mais chut, faut pas le répéter !)

Renaud a écrit:
1 - THE DREAMING

Voilà, une évidence pour moi, il n'y a pas à tortiller !
Un coup de massue, une grande claque !
Rien à jeter sur cet album.
Un album audacieux, courageux, fou, excentrique, hors du temps.
Du pur génie, et elle n'avait que 24 ans !
Je ne peux m'empêcher de braire comme un âne sur certains titres (mais chut, faut pas le répéter !)

Trop drôle moi j'ai écrit beugler (en ce qui me concerne)

C'est super intéressant de lire les perceptions de chacun (perso, je me sens un peu "frustré" que Ludo n'ait pas explicité davantage ses choix, mais si je suis sensible au fait que vous parvenez à supporter mes commentaires interminables et mes divagations, je me sens l'obligation de respecter le désir de synthèse des moins bavards... En revanche, Renaud m'a surpris, lui d'ordinaire si concis et pudique, allant à l'essentiel, là il s'est "lâché" et ça m'a fait bien plaisir!).

Je ne me sens en désaccord avec aucun des commentaires, car, d'une part, on a appris à se connaître depuis le temps et je trouve que nos choix reflètent assez bien ce que nous sommes, et d'autre-part, c'est assez juste, même subjectivement. Cependant, il y a qqs petits points sur vos analyses qui me donnent envie de réagir.
Mais j'attends d'autres classements (je sais qu'Emma est très occupée en ce moment, mais je suis curieux de ce qu'elle nous en dira . Pour Alexis, il a aussi probablement d'autres chats à fouetter, et je ne sais pas trop s'il a envie de se prêter à ce genre d'exercice... Le connaissant, j'en doute et je comprendrai. Quant à Maxence, il se sent peut-être un peu "vert" en la matière pour s'autoriser à être définitif, et en plus, il a aussi des révisions... Mais ce serait quand-même sympa d'avoir son avis un de ces jours, ne serait-ce que pour mesurer le poids intergénérationnel.).

En tout cas, merci de vous être prêtés au jeu, c'est un exercice pas si simple, en tout cas, probablement plus qu'avec d'autres artistes. Et c'était éclairant, ainsi que très sympa à lire.

Jean-Marc a écrit:Trop drôle moi j'ai écrit beugler (en ce qui me concerne)

On fait un duo ?

Pierre a écrit:C'est super intéressant de lire les perceptions de chacun (perso, je me sens un peu "frustré" que Ludo n'ait pas explicité davantage ses choix, mais si je suis sensible au fait que vous parvenez à supporter mes commentaires interminables et mes divagations, je me sens l'obligation de respecter le désir de synthèse des moins bavards... En revanche, Renaud m'a surpris, lui d'ordinaire si concis et pudique, allant à l'essentiel, là il s'est "lâché" et ça m'a fait bien plaisir!).

J'ai fait l'effort extraordinaire d'ajouter des commentaires ! Ils sont hyper courts par rapport aux tiens et ça m'a déjà presque épuisé ! 

Ludovic a écrit:J'ai fait l'effort extraordinaire d'ajouter des commentaires ! Ils sont hyper courts par rapport aux tiens et ça m'a déjà presque épuisé ! 

On s'en fout des miens (ils sont trop longs de toutes façons), c'est pas un concours... En plus, je trouve que ce n'est vraiment pas si court, tout est dit! Merci Ludo pour avoir joué le jeu, il n'y avait pas d'obligation, vraiment. Mais c'est vraiment mieux avec tes impressions, ça explicite davantage tes choix. Merci, merci, merci!

Bon, sans surprise, une constante apparaît nettement pour l'instant sur les deux derniers, et pour le 1er, c'est quasi unanime aussi. C'est amusant de constater que ça s'oppose à l'avis général: "Hounds of Love" remporte toujours les palmes, que ce soit dans la critique ou dans le public, mais on sait que parmi les admirateurs, les "puristes", "The Dreaming" est souvent plébiscité. C'est chouette car je comprends que beaucoup le trouvent déroutant. Mais je crois que l'effort d'écoutes répétées change la perspective. La question que je me pose (à mon sujet du moins), c'est: mon avis aurait-il été le même si les dates de sortie avaient été inversées?...

La chaîne YT de Classic Album Review vient de diffuser son classement (toujours du plus faible au meilleur) des albums de KB. Commentaires extrêmement fournis et précis pour chacun des albums, du bon boulot! En ce qui concerne le classement, tout se justifie, comme pour nos classements, entre désir d'objectivité et intervention inévitable d'éléments plus subjectifs. On retrouve d'ailleurs pas mal d'éléments communs à nos propres classements, ce qui prouve que le type connaît son sujet. Une vidéo qui pourra éclairer tous les "nouveaux convertis" qui ne se limiteront pasà ce buzz un peu artificiel dont KB fait actuellement l'objet. En plus le mec est super agréable à écouter: discours posé et réfléchi, rythme plutôt lent qui permet de bien assimiler la quantité d'infos qu'il dispense et accent british très agréable:

Une vidéo que j'avais vue il y a un bon moment déjà et sur laquelle je suis retombé. Du coup, je me suis dit que ça vaudrait le coup de la relayer sur ce topic. Même principe: classement de tous les albums studio dans l'ordre préférentiel inversé par une nana plutôt marrante et délirante qui part du postulat que KB serait l'artiste pop la plus intello (nerd), ce que je partage complètement (Neil Hannon vient juste après...). Globalement, beaucoup de points communs dans son classement avec les nôtres. Je vous laisse découvrir:

Encore une "ranking video", encore différente car cette fois, ils s'y mettent à deux ce qui les engage à confronter leurs perceptions mais c'est plutôt intéressant et assez proche finalement de ce que nous avons fait sur ce sujet. L'autre intérêt, c'est que (d'après ce que j'ai compris), il s'agit de deux professionnels de studio (britanniques), peut-être aussi musiciens (en tout cas, l'un des deux est dans un groupe). Et les deux types maîtrisent bien le sujet (un tout particulièrement). ATTENTION, du coup ça dure super longtemps (1h30), il faut avoir du temps devant soi. Globalement, leurs classements sont assez proches de ce qui s'est dit ici:

Pierre a écrit:
01-

Je crois que depuis sa sortie, je l'ai toujours considéré comme son chef-d'oeuvre. A chaque sortie d'album lui succédant, j'ai toujours cherché à retrouver cette sensation d'anéantissement dans la surprise, l'émerveillement, l'incompréhension et surtout de CHOC, car oui, tant d'audace et d'originalité, aux premières écoutes (il m'en a fallu plusieurs!!!) m'ont littéralement laissé sur le carreau, sans même savoir si j'aimais ou pas. Je ne m'attendais à RIEN de tout ce à quoi j'ai été confronté la première fois que j'ai entendu ce truc. Chaque titre succédant au précédent me happait. J'avais l'impression de revivre ce cauchemar récurent de mon enfance d'être poursuivi par un monstre qui courait très vite alors que moi, j'étais en mode ralenti. Je le sentais derrière moi, de plus en plus près, et au moment fatal, PAF, je me réveillais! Je n'ai retrouvé cette sensation qu'avec Björk et une B-Side de l'époque "Vespertine": "Verandi" où j'ai carrément eu une hallucination (j'étais Gulliver et une horde de Lilliputiens surgissait de toutes parts pour m'attacher au sol avec des cordes. J'étais terrassé! ). Bref, aucun autre album ne m'a autant immobilisé de surprise. En plus, j'inaugurais ma 1ère chaîne HI-FI (sorties 3 voies) avec un son ENOOOOOOOOOOORME dans un appart carrelé de partout et tès peu de meubles. Je ne vous parle pas de la résonance... Je crois que je donnerais n'importe-quoi pour revivre ce moment! J'écoute beaucoup moins "The Dreaming" maintenant car j'ai la sensation d'en avoir épuisé tous les recoins, mais ça a pris du temps (c'est d'ailleurs valable pour d'autres albums). Je n'ai même pas tenté de décrire les raisons objectives qui font que c'est toujours, pour moi, son meilleur album. J'aurais trop à dire et je n'en peux plus de ce post et c'e doit être pareil  si toutefois certains ont eu le courage d'aller au bout. Mais un moment du disque l'illustre parfaitement: quand les percus de "The Dreaming" disparaissent peu à peu pour laisser place aux cornemuses de "Night of the Swallow" qu'on entend de très loin et qui se rapprochent en les localisant parfaitement, alors que seul le didgeridoo a permis la transition. Ce moment précis, pour moi, symbolise le génie sonore de "The Dreaming". On passe d'un continent à un autre en quelques secondes, et on a la sensation de visualiser cette scène sonore. Du grand art!

Merci à ceux qui auront eu le courage d'aller jusqu'au bout. Pour les autres, je ne vous en veux pas. Je suis moi-même explosé! Même pas le courage de me relire...

MERCI mille fois Pierre d'avoir aussi bien retranscrit les sentiments étranges qui m'ont traversés le jour où j'ai entendu The Dreaming pour la première fois (perso en 1990 j'avais 15 ans...) , cette claque, ce choc, ce mélange Beauté-Rêve-Cauchemar-Folie ...
Je me sens moins seule d'un coup

Tiens, Myriam qui nous revient... Ca faisait un bail dis-donc! En plus avec un portrait tout mignon de Macca (il avait vraiment une bouille de bébé! ). J'espère que tu vas bien depuis le temps.

Bah, pour "The Dreaming", tu n'as pas à te sentir seule sur ce coup-là. 1ère ou 2e place, je crois qu'on en est tous arrivés aux mêmes conclusions, non?

Profites-en, si ça te dit ou si tu y parviens, à nous proposer ton classement...

Merci Pierre, je vais bien et j'espère que toi aussi

Oui Les Beatles période Hambourg, je craque totalement

Pourquoi pas pour le classement, il faut que je me penche sur la question.

En tout cas nous sommes d'accord sur le premier et le dernier c'est déjà énorme
Sincèrement j'ai toujours ressenti The Dreaming comme un véritable cauchemar sonore (au moins sur certains titres) alors que d'habitude les gens le définissent juste comme "Bizarre" ou "Inaccessible".
Ado, j'écoutais le titre The Dreaming et j'imaginais une veritable descente aux enfers (Allo le psy? )
Et que dire de "Leave It Open"...
Je n'ai ressenti un sentiment similaire que recemment en découvrant "Revolution 9" des Beatles.

SilentShout a écrit:Oui Les Beatles période Hambourg, je craque totalement

Moi, c'est plutôt la période tardive, à partir de "Rubber Soul", mais vraiment surtout à partir de "Sgt Pepper's...". La période studio. Mais on a tous nos périodes avec les Beatles, non?

SilentShout a écrit:Je n'ai ressenti un sentiment similaire que recemment en découvrant "Revolution 9" des Beatles.

C'est vrai que c'est presque apocalyptique ("Helter Skelter" est pas mal non plus... =. J'aime beaucoup le double-blanc parce-que ça part vraiment dans tous les sens, y'en a pour tout le monde, et Macca a vraiment fait des merveilles... Mais je trouve que malgré-tout, "The Dreaming" est plus "cohérent" dans son extrême diversité. Mais c'est un simple, c'était plus facile de ramasser les choses. Je n'ose imaginer "The Dreaming" version double-album... (je crois que j'aurais adoré!).

Pour le classement, fais comme tu le sens Myriam. C'est juste une proposition, et en plus on est proche du "casse-tête"... Sens-toi libre.

Etablir un classement préférentiel des albums nécessite une opinion durable et surtout réfléchie sur chacun d’entre eux, ce qui peut parfois être compliqué quand on sait à quel point nos ressentis peuvent évoluer et s’avérer contradictoires avec le temps...    Pour être honnête, je ne m’estimais pas assez légitime pour publier un classement, ne connaissant Kate Bush que depuis un tout petit nombre d’années par rapport à vous, et n’ayant toujours pas écouté, par choix cela dit, The Red Shoes et les morceaux de cet album revisités dans The Director’s Cut (à l'exception de trois). Peut-être est-ce aussi l’une des raisons pour lesquelles je suis le dernier du forum à poster une réponse sur ce fil…
Pour autant, le faire me tenait vraiment à cœur, car au-delà d’établir un simple “classement”, il s’agit de m’exprimer longuement sur chaque album de la Sorcière du Son, et de raconter ce qui me plaît particulièrement sur eux, individuellement… Ou me déplaît.  
J’ai donc choisi délibérément de ne pas être totalement objectif, car la façon dont je perçois les albums de Kate Bush est intrinsèquement liée au lien très personnel que je tisse avec eux, sans pour autant mettre de côté la qualité, l’évolution, et les prouesses de travail qui doivent être objectivement reconnues si l’on veut établir un classement cohérent et au plus proche possible d’une forme de “vérité”.

Mon texte étant vraiment dense, je publierai mon classement en plusieurs parties pour que cela reste digeste...  
Commençons donc logiquement par l'album que j'aime le moins, puis dirigeons-nous vers celui que je préfère.

9) Director's Cut



Je l'avoue, j’ai du mal à considérer Director’s Cut comme un album à part entière, tant le concept me paraît étrange…   Étant du même avis que Pierre, j’ai toujours vu ce disque comme une sorte de compilation. Après tout, il n’y a aucune nouvelle chanson, et les revisites sont en elles-mêmes très légères. Ce que j’ai écouté de cet album m’a franchement déplu.   Je précise que je me suis permis d’écouter “Lily”, “Rubberband Girl” et “Top of the City” pour TRS. La nouvelle production des titres arrive même à être moins bonne qu’à l’origine, car les instruments semblent vraiment étouffés. C’est comme si Kate Bush avait décidé de retirer aux chansons leur énergie et leur vitalité, comme sur Rubberband Girl. Je trouve sincèrement qu’elles sont affadies, et parfois même enlaidies, comme sur Deeper Understanding. Cette chanson est originellement si belle et si puissante, c’est un vraie déception pour moi de la voir “souillée” de cette façon sur Director’s Cut. Je trouve ces voix robotiques et dissonantes hideuses. Bien que l’idée puisse être justifiée par le propos de la chanson, ça ne marche juste pas à mon humble avis pour un refrain. La voix de Kate Bush me paraît aussi mauvaise sur certains titres, notamment sur Flower of the Mountain et Rubberband Girl, où elle est réellement désagréable à écouter pour moi.
Heureusement, tout n’est pas à jeter sur ce disque. J’aime beaucoup l’interprétation de Lily, et là pour le coup, sa voix fonctionne très bien et son énergie est communicative. Je la préfère peut-être même à l’originale, que j’ai écouté aussi il y a longtemps.
This Woman’s Work est très jolie aussi, bien qu'un peu trop léthargique. Je note qu'elle est vraiment parvenue à moderniser la production très années 80 de l’originale (qui me fait toujours penser à du Marc Lavoine... ), et à l’embellir avec ce piano rêveur et délicat.
Malgré ces deux beaux titres, le reste n’est franchement pas terrible.  
Je n’aime pas vraiment cet acharnement de Kate Bush à vouloir “imposer” aux gens les titres de ces deux albums réputés comme étant les plus faibles, à savoir The Red Shoes et The Sensual World. Cette idée d’améliorer les titres et le temps passé à le faire n’étaient pas justifiés, j’aurais préféré qu’elle fasse abstraction de ces défauts pour passer à autre chose, et proposer un tout nouvel album, un tout nouveau concept pour rebondir et justement faire oublier ces fissures. A la place, elle propose un album qui abaisse encore le niveau de ces chansons, et quelques années plus tard pour Before The Dawn, elle propose une set-list d’acte I qui exclut des albums comme Never for Ever ou The Dreaming, pourtant acclamés par les fans, mais qui fait la part belle à des morceaux d’albums moins considérés, comme TRS et TSW.  Je ne voudrais pas émettre de suppositions infondées, mais je pense que c’est son perfectionnisme qui agit, l’empêchant de se défaire de titres dont elle n’est peut-être pas forcément fière, et l’obligeant à vouloir les faire aimer au public. Je ne peux m’empêcher de trouver cela un peu triste.

8 ) The Sensual World



C’est avec un pincement au cœur que je place cet album très bas dans mon classement…   Mais la discographie de Kate Bush est si riche, que des sacrifices douloureux sont nécessaires. Même si The Sensual World est connu comme étant faible (bien qu'il soit plus apprécié par ma génération), je l’aime bien moi, cet album.   C’est un disque automnal et intimiste, où la vulnérabilité de Kate s’exprime davantage que dans ses travaux précédents. On y trouve des compositions impressionnantes de beauté, mais d’autres, il est vrai, moins intéressantes et moins sensationnelles. Par exemple, The Fog me transporte littéralement jusqu’au milieu des vagues. Les violons sont puissants et magnifiques. C’est une chanson très cinématographique qui me transcende, parmi mes préférées de Kate. Rocket’s Tail est saisissante, parfaite en tous points de vue. Le Trio Bulgarka, la guitare de Gilmour et la voix ensorcelée de Kate m’élèvent jusqu’aux cieux et m’électrise.   Rocket’s Tail fait assurément partie de mes 3 chansons préférées de Kate Bush. Derrière ces deux titres, j’apprécie aussi beaucoup The Sensual World, ses paroles poétiques et son instrumentation divine, Deeper Understanding, son propos et sa production, et Love and Anger, énergique et exaltant. Cependant, après ces 5 titres réussis, je ne trouve pas de vrais bijoux dans cet album…    Elles se laissent toutes écouter et sont appréciables, mais Kate nous a habituées à mieux, à des titres divins et pas seulement appréciables. Les morceaux sont plus accessibles et racoleurs que sur ses autres disques. Je dirais que l’on peut ressentir, à travers The Sensual World, un manque d’inspiration, et une simplicité qui le rend effectivement inférieur à ses frères et sœurs biens plus ambitieux et impressionnants.

7) Lionheart



J’ai une histoire difficile avec Lionheart… J’ai pris pas mal de temps avant d’en reconnaître la grande qualité. En effet, je n’aimais pas Oh England My Lionheart, In the Warm Room m’ennuyait, et In Search of Peter Pan ne me transportait pas beaucoup vers les étoiles… De plus, je le trouvais trop similaire à The Kick Inside.  
Aujourd’hui je le perçois très différemment, car je l’ai beaucoup écouté et ai remis en question mes critiques.
Lionheart est à mon sens un bon album injustement mis de côté, signant une évolution très rapide de Kate Bush qui est parvenue à réaliser un album finalement très différent de The Kick Inside en de nombreux points (lyrique et instrumental, aura générale), seulement six mois après la sortie de celui-ci. C’est un disque audacieux, avec des titres théâtraux et loufoques où Kate Bush joue des personnages, comme sur le délirant Coffee Homeground ou sur l’intriguant Hammer Horror (très baroque d’ailleurs), ou soulève les tabous, comme sur Kashka from Bagdad, qui montre par exemple l’évolution instrumentale fulgurante de Kate Bush. Cette multitude de nouveaux instruments, ethniques et étonnants, et cette dimension atmosphérique me font penser au rock progressif. Je peux aussi citer Full house, Don’t Push your Foot on the Heartbrake et Symphony in Blue que j’adore !
L’autre qualité de ce disque, c’est la voix de Kate Bush. Je trouve qu’elle prend une place encore supérieure, presque dominante. In the Warm Room, qui m’ennuyait il y a quelque temps, se sublima dans mon esprit le jour où j’ai ressenti, et non plus simplement écouté, la voix innocente et juste parfaite de Kate.
Mais si cet album se trouve bas malgré ses belles qualités, c’est en raison de trois titres plus faibles que je n’écoute presque jamais, et qui entachent un peu l’idée que je me fais de Lionheart. “Wow”, tout d’abord. Chanson pop sympa, mais un peu simpliste, surtout au regard des autres. Elle paraît inférieure. “Oh England my Lionheart”. Je n’ai jamais réussi à supporter le refrain, pourtant j’essaie, mais je ne parviens pas à lutter, ça me saoule trop...  “In Search of Peter Pan”. Pleine de beaux sentiments et bien écrite d’un point de vue “littéraire”, mais plus faible sur le plan mélodique. Je n’adhère simplement pas à ce titre, qui a tendance à vite m’ennuyer.
Lionheart est donc un BON album, meilleur que The Sensual World car plus original et sophistiqué, mais manque d’une étincelle qui le ferait égaler les disques suivants.  

6) 50 Words for Snow



C’est là que “classer” devenait compliqué, car à partir de maintenant, je vais parler des albums de Kate Bush que j’admire vraiment, et non plus simplement de ceux que j’aime, même beaucoup.
50 words for Snow ouvre donc le bal. Un album très étonnant, d’une beauté vraiment différente. Il est vrai que ce n’est pas forcément le genre de musique que moi, en tant qu’adolescent, viendrait à trouver “beau” : c’est lent, très lent, et la plupart des chansons ne correspondaient pas forcément à ce que j’attendais d’une musique en terme de structure il y a quelques années encore. C’est à travers cet album que je constate que Kate Bush m’a fait évoluer en tant que personne, en remettant en question ma définition d’une “chanson” et en me montrant qu’aucune limite n’existait en musique, que tout pouvait y être exprimée, et que l’inhabituel, le dérangeant et le déroutant, pouvaient s’apprécier et être contemplés après un processus d’acceptation et de découverte.
On parle toujours de The Dreaming comme étant l’album le plus expérimental de Kate Bush, mais je ne suis pas vraiment d’accord. Pour moi, son travail le moins accessible, c’est 50 Words for Snow. C’est un disque qui renverse vraiment la table (certes, avec lenteur, faut voir l’image au ralenti   ), en proposant des titres qui sont totalement en dehors des carcans de la musique “pop”, prouvant à quel point Kate s’en est parfaitement libérée, et en invitant les auditeurs à repenser avec elle ce que peut être une musique. Alors d’accord, elle n’a pas inventé l’ambient-pop. Mais quand on sait par quoi Kate Bush a commencé, on constate une évolution très intéressante dans son parcours… C’est peut-être aussi pourquoi cet album divise tant, y compris chez les fans !
Je vois 50 words for snow comme ce vieux classique de la littérature du XIXe siècle qui fait partie de ma bibliothèque : lourd et effrayant, avec des longueurs et une structure d’un autre temps, mais une écriture, un propos et des personnages passionnants. C’est un album qui se fiche de plaire : il existe “pour lui” et se mérite. Et puis, c’est Kate Bush à son piano pendant plus d’une heure, le rêve !
Le titre de l’album qui illustre le plus cette pensée est d’après moi “Lake Tahoe” : un titre que je n’aimais pas vraiment lors de mes débuts en tant que fan de Kate Bush, mais qui est aujourd’hui l’un de mes titres préférés de son répertoire. C’est un film musical de toute beauté, commençant comme un conte de Noël inquiétant et s'achevant sur des cris spectraux se déployant sur une instrumentation chaotique et transcendante.  
J’ai l’impression que c’est sur 50 words for Snow que le talent de narratrice de Kate Bush s'est le plus exprimée. Cet album s’apparente à un recueil de contes de Noël, où se mêlent fantômes, yétis, bonhommes de neige et anges, et où l’importance de Kate pour le mystique (que je partage totalement) ressort le plus. C’est aussi pour cette raison que j’aime tant “Wild Man”. L’histoire racontée est géniale, mais la réflexion développée sur le mystère l’est d’autant plus !
Et puis, il y a Snowflake… Etonnemment l’un des premiers titres de Kate Bush que j’ai entendu. Et immédiatement, j’ai été charmé. Charmé par cette petite poésie et cette délicatesse. Mais… J’ai appris il y a un an ou deux que la voix principale de Snowflake était celle de Bertie. Est-ce vrai ?   Honnêtement, je l’écoute très souvent et je ne parviens pas à y deviner la voix d’un petit garçon…   Pour moi, c’est pourtant bien la voix de Kate Bush ! Peut-être que je suis aussi dans le déni… J’aime tellement cette chanson que je ne parviens pas à reconnaître que la voix qui me berce sur ce titre n’est pas celle de l’artiste que j’aime le plus.

Je publierai la suite plus tard, pour l'instant je pense que c'est déjà bien...

Maxence a écrit:Pour être honnête, je ne m’estimais pas assez légitime pour publier un classement, ne connaissant Kate Bush que depuis un tout petit nombre d’années par rapport à vous, et n’ayant toujours pas écouté, par choix cela dit, The Red Shoes et les morceaux de cet album revisités dans The Director’s Cut (à l'exception de trois). Peut-être est-ce aussi l’une des raisons pour lesquelles je suis le dernier du forum à poster une réponse sur ce fil…

C'est ridicule cette histoire de "légitimité" Maxence... D'abord, ce n'est qu'un "jeu", l'avenir du Monde n'en dépend pas, il faut te détendre... D'autre-part, le fait que tu ne maîtrises pas toute l'oeuvre de Madââââme de t'empêche pas d'établir un classement à travers ce que tu connais déjà. Même s'il est vrai que le fait que nous ayons suivi toute l'aventure en temps réel depuis le départ (pour la plupart d'entre nous) conditionne forcément nos choix. A ce propos, j'aimerais connaître un détail te concernant: comment écoutes-tu la musique de façon générale? Je te demande ça car tu fais partie d'une génération qui privilégie des supports numériques plutôt que physiques (cds ou, à plus forte raison, vinyles) et que je pense que la relation avec "l'objet" oriente aussi, d'une certaine manière, la relation qu'on peut avoir avec des albums. Je m'étais déjà posé la même question concernant ta sélection de pochettes dans le sujet consacré aux pochettes d'albums (d'ailleurs, je vais t'y répondre).

Sinon, on attend la suite avec impatience, d'autant plus que ça me rassure sur mon manque de concision... Mais, en ce qui me concerne, la façon dont tu déclines ça me convient parfaitement. Après, on pourra débattre...

Pierre a écrit: C'est ridicule cette histoire de "légitimité" Maxence... Laughing D'abord, ce n'est qu'un "jeu", l'avenir du Monde n'en dépend pas, il faut te détendre... Wink D'autre-part, le fait que tu ne maîtrises pas toute l'oeuvre de Madââââme de t'empêche pas d'établir un classement à travers ce que tu connais déjà. Même s'il est vrai que le fait que nous ayons suivi toute l'aventure en temps réel depuis le départ (pour la plupart d'entre nous) conditionne forcément nos choix.

Oui, je saaaaais.... Mais quand je vois que vous l'écoutez pour certains depuis ses débuts, donc que vous la suivez depuis 45 ans, je me dis que mes opinions, basées sur tout juste 5 ans, ne doivent pas valoir grand chose. Mais j'avoue, c'est juste moi qui suis insupportable...

Pierre a écrit:A ce propos, j'aimerais connaître un détail te concernant: comment écoutes-tu la musique de façon générale? Je te demande ça car tu fais partie d'une génération qui privilégie des supports numériques plutôt que physiques (cds ou, à plus forte raison, vinyles) et que je pense que la relation avec "l'objet" oriente aussi, d'une certaine manière, la relation qu'on peut avoir avec des albums.

Je dispose d'un abonnement sur Spotify, ce qui me permet d'écouter à peu près ce que je veux en illimité. C'est vraiment là-dessus que je me retrouve pour écouter de la musique. J'ai également un casque Sony avec réduction de bruit, je crois que le modèle est un WH-1000xM4. Le son est vraiment impressionnant et permet une immersion parfaite dans la musique. L'expérience est incroyable grâce à ça.
En revanche, lorsque j'affectionne tout particulièrement un album, il m'arrive de l'acheter. J'aime l'avoir entre mes mains et le posséder physiquement, ça me permet d'avoir une petite collection mais aussi une trace matérielle de ce que j'aime. En ce moment, je glisse des petits papiers avec des messages sur la musique en question à l'intérieur de la pochette, pour plus tard. Je conserve ainsi une opinion sur l'album à un instant précis. Je me dis que quand je serai plus âgé, j'aimerais me souvenir de la façon dont je percevais la musique quand j'étais plus jeune.
Mais j'admet que j'achète peu de disques... Les prix sont chers, et je ne suis pas indépendant.

Pierre a écrit:Sinon, on attend la suite avec impatience, d'autant plus que ça me rassure sur mon manque de concision... Laughing Mais, en ce qui me concerne, la façon dont tu déclines ça me convient parfaitement. Après, on pourra débattre...

J'étais tracassé par rapport à cela, mais je ne me voyais pas faire autrement. Faire ce classement me permettait de pouvoir m'exprimer sur ses albums pour la première fois, ça me tenait vraiment à cœur. J'ai passé beaucoup de temps à l"écrire, et j'espère que l'on pourra en débattre, car si je l'ai fait, c'est bien pour en discuter avant tout ! Mais vraiment désolé pour les autres, je sais que c'est long...

5) Aerial


La première fois que j’ai écouté Aerial, je me souviens l’avoir trouvé si reposant que je me suis paisiblement endormi, en me disant “oh, mais que c’est beau !...”
Cette première impression n’est jamais repartie, et est restée déterminante dans la façon dont je percevais cet album encore aujourd'hui.
Aerial est l’album d’une Kate Bush différente. Cet apaisement et cette recherche de paix intérieure transparaît vraiment à travers ce disque. Aerial me semble être l’album le plus personnel de tous ceux que j’ai pu entendre de Kate, et c’est peut-être ce qui le rend si touchant à mes yeux. Kate Bush ne veut pas s’enfermer dans ce qu’elle a déjà créé et devenir une caricature d’elle-même, son style vient à évoluer à mesure qu’elle prend de l’âge et de la "maturité", faisant de chaque album l’illustration d’une période de sa vie. Et même si elle a évolué, c’est bien de Kate Bush dont il s’agit. On reconnaît son excentricité, son audace, son goût pour les mélanges de genres, sa sincérité artistique et son authenticité. Elle nous livre ses réflexions sur la vie, le deuil, la famille, la nature et le temps qui passe.

J’aime la première partie, et la façon dont Kate Bush nous raconte la vie de tous ces personnages, comme une succession de portraits. Elvis Presley d’abord, puis ce mathématicien obsédé par le chiffre PI, mais aussi une femme, cette fois-ci obsédée par sa machine à laver, et Jeanne d’Arc. J’aime aussi la façon introspective dont Kate Bush nous montre l’importance que sa famille a pour elle, à travers deux titres très touchants d’une manière différente l’un et l’autre. “Bertie”, bien-sûr, mais surtout, “A Coral Room”. Pour moi, il s’agit du meilleur morceau de ce premier disque. Kate Bush dépasse vraiment le “divin” lorsqu’elle est à son piano et qu’elle chante, c’est limpide avec ce titre, mais aussi avec “Mrs. Bartolozzi”.   Les paroles sont magnifiques et très symboliques, c’est de la poésie pure. Et cette voix est réellement bouleversante.

Mais même si cette première partie est bonne, elle manque d'un petit quelque chose sur certains morceaux, comme sur "Pi" par exemple. Pour moi, l’album sera réellement sublimé par le deuxième disque, l’un des plus beaux travaux de Kate Bush. Un tableau musical éclatant et splendide. Je trouve que chaque chanson capture parfaitement un instant particulier de la journée et son ambiance. C’est doux, c’est calme, c’est comme un après-midi d’été passé allongé dans la nature, au milieu des criquets et des papillons, à contempler le ciel et les nuages filer. Plus rien n’a d’importance, tout s’efface pour ces chansons, une parenthèse nous invitant à regarder autour de nous, et à nous rendre compte de la beauté de la nature. “Prelude” et “Prologue” inaugurent parfaitement cette partie. A chaque fois que les premières notes de piano de Prologue retentissent, je sais que je vais vivre une expérience musicale presque inégalable pour la demie-heure à suivre. Le piano est d’une fluidité impressionnante, c’est comme s’il venait s’écouler auprès de nous. Et puis ensuite, la brise souffle doucement et des murmures enivrants se font entendre : “What a lovely afternoon”. On entend les oiseaux qui s’éloignent, la batterie qui s’élance, et on s'élève avec eux.   Un autre titre de cette partie qui me transcende à chaque fois, c’est “Nocturn”. La voix de Kate y est sensuelle et adorablement timide, et la musique est magnifique. J’aime énormément cette emphase faite sur l’ambiance, avec ce rythme plus lent, ces sonorités jazzy, et surtout, ces claviers très atmosphériques, qui donnent parfois l’impression d’entendre une pluie d’étoiles filantes. C’est si beau !   Je suis émerveillé à chaque fois que j'entends ça, Nocturn me donne toujours envie d’aller marcher sur la plage pour aller contempler le ciel étoilé. Et puis, les paroles sont ravissantes, peut-être les plus belles de tout l'album !
Cependant, mon titre préféré reste le final, "Aerial". Une puissante ode à l'été et aux oiseaux, avec une rythmique endiablée, des instruments magnifiques, et une voix folle se déchirant en un final mémorable et électrique.
Cet album est vraiment fabuleux.

Bon, je me prête au jeu mais c'est un peu compliqué... à part pour les extrêmes

Ceux que je n'écoute jamais en entier

10- DIRECTOR'S CUT
A part l'excellente reprise de "Never be mine", presque tout est à jeter. Je ne l'écoute jamais.
Pas compris l'intérêt de sa sortie et son statut d'album à part entière... Si quelques titres ont bénéficié d'un joli lifting (NBM, The Song of Solomon, Lily...), pour d'autres cela a été la cata totale Deeper understanding, Top of the city (déjà à la base je n'ai jamais aimé ce titre et ne lui pardonne pas de nous l'avoir imposée lors du spectacle) et bien évidemment "Flowers of the mountains"

9- THE RED SHOES
Quelques titres fabuleux perdus au milieu d'un vide artistique. Je n'aime pas cet album, je ne l'ai jamais caché et cela ne change pas. Je sauverai sûrement The song of Solomon, Big Stripey Lie, Lily.
Pour le reste .... cela va du "bof (You're the one)  à "au secours" (Constellation of the heart)

A partir de cette partie du classement, je peux écouter les albums en entier (ou presque)

8- NEVER FOR EVER
Je pense que le positionnement de cet album dans mon classement tient uniquement par son entrée avec Babooshka, que l'on a trop entendue en France. Le "Souvenez- vous, Babooshka" de Drucker résonne encore en ma mémoire. J'en pouvais plus. Le reste est de la pure magie dès Delius... et Breathing est un de mes titres favoris tout album confondu.

7- THE KICK INSIDE
C'est le premier album que j'ai acheté sur le marché de Cambridge et il n'y a rien à jeter sur cet album mais...  je ne l'écoute plus beaucoup.
Le chant des baleines en entrée est fabuleux, les titres sont très variés. Une véritable claque en pleine figure (pas seulement parce que j'ai eu le malheur de demander Kate Beush     ) une véritable révélation.

6 - THE SENSUAL WORLD
Le fabuleux "The fog" , le visionnaire "Deeper understanding,  le très inspiré "The sensual world" , le jouissif "Rocket's tail et le touchant "This woman's work" méritent de lui accorder un petit détour... Ok on se passerait bien du "between a man and a woman" mais on ne peut pas tout avoir  

5 - LIONHEART
Mon album chouchou... Boudé, on ne comprend pas pourquoi. Il s'écoute aisément. In the warm room est juste un des titres où sa voix est la plus belle Pour tout le reste, j'aime cette ambiance un peu cabaret. Cet album est atemporel... donc rare et précieux

4 - 50 WORDS FOR SNOW
Cela me fait drôle de ne le mettre qu'à la 4e place car cet album est une pure merveille... sur ses trois premiers titres et ses deux derniers. Pour le reste, j'ai un avis mitigé. le duo avec Elton ne m'a pas convaincue et "Wild man" ne me donne pas plus de frissons...

3- AERIAL
Je ne peux pas placer cet album en dehors du podium. C'est grâce à lui que j'ai pu donner un nom à ma société avec les symboles adéquats :
- La vue d'avion ... une base pour un consultant conseil
- la présence de la nature, le chant du merle...
Bizarrement un des albums dont je me sens le plus proche. Ce n'est pas un hasard si mon choix de nom s'est posé sur lui (en partie).
On est d'accord, ce n'est pas le meilleur, mais il me parle plus que les autres. Bien évidemment la partie Sky a mes faveurs mais il y a des bijoux sur la partie Sea...

2- HOUNDS OF LOVE
Un petit regret que "Under the ivy" ne soit qu'une B side de cet album.
Certes, sur la partie "hounds of love" pure, j'ai tendance à écouter et préférer les versions remixées (RUTH, HOL,Big Sky, CloudBursting) aux versions d'albums originales ... mais the Ninth Wave est un petit trésor inestimmable (Watching you without me, Hello earth,The morning fog...)

1 - THE DREAMING
Cet album OVNI est pour moi indétronable. Audacieux, tant dans les rythmes que dans les mots... il semble que vous y faites tous allusion mais le "Get out of my house " est LE TITRE qui me fait le plus vibrer sur ce chef-d'oeuvre... mais j'y ajoute très vite "Leave it open", "Night of a swallow", "Houdini"... Rien que d'en parler j'ai envie de le mettre dans mes oreilles. C'est peu dire