Qu'écoutez-vous en ce moment?

Haysi Fantaysee!!!!
Mon dieu Pierre tu nous rajeunit
Je les avais oubliés!
Pourtant des groupes (ou des titres) OVNI comme ça, il m'arrive d'y penser.

Il faut dire que leur apparition fut de courte durée... Tout particulièrement en France (je ne me souvenais même pas qu'ils avaient réussi à faire parler d'eux ici, j'avais connu leur album lors d'un de mes séjours en Ecosse...). Mais je ressors "Battle Hyms for Children Singing" de temps en temps.
Je l'avais raconté sur le site de Lulu: je n'avais pas écouté cet album depuis des décennies (du fait que je ne pouvais plus écouter de vinyles) quand un jour, je suis tombé le sur cd en import US d'occase chez Parallèles (un seul exemplaire, bien-sûr), tout à fait par hasard... Parfois, j'ai un bol monstre! J'étais extatique!!! C'est incroyable comme cet album est hors du temps (sauf certains bonus du cd qui eux sont bien marqués 80s au niveau son et production). C'est tellement "barré" que même à l'époque, c'était déjà un peu anachronique. D'ailleurs, en regardant la vidéo, j'ai remarqué qu'il y avait Shane McGowann des Pogues. Il faut dire que cette formation est le résultat d'un phénomène très londonnien, une sorte de pari un peu fou réunissant la branchitude du moment pour la création d'un album sans aucune ambition créatrice réelle, comme Culture Club, Visage ou même Siouxsie & the Banshees, un pur effet du hasard ou la magie des rencontres. Ca m'a toujours impressionné ce phénomène. Je ne crois pas qu'il y ait l'équivalent en France. Peut-être les Stinky Toys (Elli & Jacno). Je crois d'ailleurs que pour Daho, ça ressemble un peu à ça à la base.

Je n'ai pas vu le spectacle, faut dire que ce n'est pas facile de voir du Akram Khan à Bordeaux.
Je me contente de la musique de Jocelyn Pook.

En fait, j'avais commencé à écouter le cd '"Experience edition", issue de la dernière remasterisation (par James Guthrie, aussi responsable des remasters de KB), et immédiatement, j'ai trouvé le son très feutré, voire sourd alors que lors de l'achat, ça ne m'avait pas frappé (je l'avais peut-être écouté plus fort...). Pris d'un doute, j'ai voulu comparer avec mon édition japonaise (réplique vinyle) d'origine. La différence est bluffante au profit de l'import japonais d'une clarté absolue, bien plus subtile et dynamique. Comme quoi ces histoires de remasterisation, ce n'est pas forcément probant au niveau de l'amélioration du son. Je me le suis parfois dit, notamment pour la réédition d'"Anthem" de Toyah, inférieure à l'édition cd précédente (label pourtant inconnu), mais là c'est bien plus flagrant encore. C'est un peu rageant, mais bon, il reste le cd bonus des demos ("Work in progress", comme ils disent... ) que je n'ai toujours pas écouté.

Sinon, à chaque-fois que j'écoute "The Wall", je me demande pourquoi je ne le fais pas plus souvent. Cet album est une pure merveille!

Et hier, j'ai écouté:



Un autre de Pink Floyd que j'aime aussi beaucoup! En vinyle cette fois, cadeau de ma voisine espagnole, hérité de son père. Donc un pressage espagnol d'origine qui grésille et qui craque pas mal alors qu'il paraît impeccable (même la pochette). En plus, j'ai pas trouvé le son terrible... Impossible de remettre la main sur mes vinyles de Pink Floyd...

Sinon, je continue avec les live de Barbara, mais là ça devient laborieux car à partir de 78 (Olympia), sa voix commence à manquer de souffle et j'avoue que ce "stage intensif", ça commence à me peser un peu. Aucun regret pour cette intégrale, mais je pense qu'à l'avenir, je ferai l'impasse sur certains cds (les "fin de carrière"). Autant dans le cas de Billie Holiday, sa voix "ravagée" ajoute à l'émotion (c'est même bouleversant), pour Barbara, c'est carrément gênant car elle s'obstinait à vouloir conserver son registre, alors qu'à l'évidence elle ne pouvait plus assumer les notes hautes, ça conjugué à des soucis de respiration, c'est parfois difficilement supportable, tout particulièrement en live.

Et après, j'ai décidé de passer à:



Je n'ai pas écouté la BO de "Birdy" depuis des lustres. En revanche, j'ai revu le film il n'y a pas longtemps à la faveur d''une sortie bluray (très beau coffret) et j'ai encore pleuré comme une madeleine. Ce film m'a toujours bouleversé et c'est vrai que l'apport de Peter Gabriel n'y est pas pour rien. Cet Alan Parker a vraiment une filmographie impressionnante et pratiquement irréprochable.

Coïncidence, j'ai regardé "Birdy" il y a 2 ou 3 semaines. DVD que je n'avais ressorti de puis des lustres!

Si tu aimes "Birdy", comme moi, je te conseille de jeter un oeil sur cette nouvelle édition (combo dvd/bluray) pour plusieurs raisons: très beau coffret sous format livre avec un livret avec des photos du film et des interviews très intéressantes, des nouveaux bonus dans le dvd (dont une interview de Peter Gabriel) et je crois que le film a été restauré. Réédition vraiment très réussie, et si un jour tu t'équipes en bluray, tu l'auras. Je crois que c'était une édition limitée, j'ignore donc s'il en reste...

Sinon, là j'écoute:



Tiré du magnifique coffret vinyle (en édition limitée je crois) dans lequel elle avait réuni les 4 albums (mais pas ce qui correspondait au cd bonus qu'elle a fait sortir à part pour je ne sais quelle raison obscure... ).





A part la photo de couverture assez moche (le coffret cd était beaucoup plus classe au niveau du design), c'est vraiment du beau boulot: 4 vinyles de couleurs différentes hyper bien pressés (aucun craquement! Et le son est magnifique, on croirait qu'elle est dans la pièce...), les photos en grand format sont vraiment superbes, surtout la série rouge!) et les disques, dans leurs pochettes, sont rangés par 2 dans des compartiments en début et en fin de coffret conçu comme un gros bouquin de photos. J'avais trouvé ça un peu cher (dans les 100 euros), mais c'est vraiment un bel objet de collection!

Après je passerai à:



Ils sont tous très bien, mais les 2 derniers sont mes préférés, d'abord pour la sélection des chansons (regroupées de façon thématique), mais aussi pour la production plus sobre et complètement acoustique (à part sur 2 ou 3 titres). Les arrangements de cordes sur de volume 3 sont particulièrement beaux et s'harmonisent vraiment bien aux chansons. Ce projet "Close Up" était vraiment une réussite, tout particulièrement au niveau de la production. Je n'écoute plus les albums de SV que sur ce format, sauf de temps en temps où j'ai envie de retrouver l'intégralité des albums (surtout "Days of Open Hand" qui reste, je crois, mon préféré).

L'autre jour à la FNAC, j'ai vu ce (double) vinyle à 70 euros!!! Effectivement, c'est une très belle édition remasterisée (le son des cordes est superbe) dont le design a été retravaillé de façon plus sobre, mais je ne vois pas ce qui justifie ce prix délirant (je l'avais acheté à moitié prix à sa sortie, et même pas à la FNAC).
Un dernier album qui m'a toujours paru un peu "bâtard" (à moitié produit par John Cale du Velvet Underground, ce qui n'est pas si réussi dans l'ensemble, et l'autre par S&B eux-mêmes, production moins "racoleuse" et tape à l'oeil ). Un chant du cygne en mi-teintes donc, parfois superbe, à d'autres moments plus faible avec un très beau single: "Stargazer" à la vidéo chatoyante dans laquelle Siouxsie ressemble à KD Lang à s'y méprendre, alors que le but était probablement de faire référence à Elvis avec des clins d'oeil évidents au Glam Rock:

Ca y est, je replonge dans l'univers sombrement onirique de Siouxsie & the Banshees... Avec "Peep Show", ça passe tout seul!

Je me suis enfin décidé à acheter cet album dont j'avais beaucoup entendu parler à sa sortie (2010) de façon dithyrambique mais pour lequel j'éprouvais une sorte d'"appréhension" du fait que le projet reposait sur l'adaptation musicale d'un poème de Jean Genet dont le travail me met souvent dans une sorte de "malaise" (c'était déjà le cas pour le "Querelle" de Fassbinder) avec cette imagerie gay à la Tom of Finland (que je n'aime pas du tout) qu'il suscite en moi. C'est d'ailleurs exactement ce qu'en avait fait Fassbinder... Ce fétichisme hyper masculiniste très cru au priapisme ravageur mêlé à des fantasme sado-maso m'agresse assez et le travail de Genet, pour moi, reflète la même conception de l'homosexualité que j'ai tendance à trouver "malsaine" (c'est sans-doute lié à une sorte de moralisme rampant trop présent dans mon esprit et qui provoque, stupidement, le même malaise que je ressens face à toute forme d'androgynie...). En plus, il est tout de même question de l'attente de l' exécution d'un condamné à mort ayant réellement existé (Maurice Pilorge) que Genet prétend avoir fréquenté lors d'une de ses incarcérations. Ca non plus n'est pas fait pour me rendre particulièrement serein si j'en crois mes réactions face à "Une affaire de femmes" de Chabrol ou, pire, "Dancer in the Dark" de Lars Von Trier, 2 films que je trouve pourtant admirables!) Bref, j'avais des a priori pas très rationnels, sans-doute liés à certaines tendances névrotiques que je n'ai pas encore affrontées...

Comme en ce moment je suis dans un retour très enthousiaste sur la disco de Daho, je me suis dit que c'était le moment d'aborder " Le Condamné à mort" que j'ai trouvé sous la forme d'un très beau coffret cd remasterisé (2cds- un studio, un live- et un dvd d'une représentation d'un autre concert):



Déjà, au niveau du packaging, c'est vraiment très réussi (tout particulièrement le livret qui explique la genèse du projet de façon très informative), à la fois sobre, classe et luxueux. Sinon, concernant le projet en soi, c'est tout à fait superbe. Certes, le propos correspond en tout point à mes craintes (à l'issue de l'écoute, on a l'impression diffuse de sortir d'un traquenard en gang bang... et on a des visions d'énormes b...s tout autour de soi sous fond de silhouette de guillotine), mais la réalisation est d'une sobriété, voire d'une austérité assez rares, exécutée de façon assez magistrale. La voix (principalement chantée) de Daho alterne avec celle tellement (disons-le) iconique de Jeanne Moreau, elle uniquement parlée. Une guitare, une basse, une batterie(+percus) et quelques arrangements de cordes (un violon et un violoncelle) et de cuivres (un saxophone et une trompette) suffisent à habiller de façon parfaitement équilibrée et jamais envahissante ce texte magnifiquement  "subversif". Jamais le chant, habituellement un peu "blanc", de Daho ne m'a paru aussi beau. Il faut dire que ce n'est pas lui qui a composé la musique (contrairement à son habitude). Il a donc dû s'adapter à des codes mélodiques qui ne sont pas les siens, l'obligeant à sortir de sa zone de confort (un peu comme Elton John dans "Snowed in at Wheeler St") et le résultat, assez surprenant finalement, est vraiment superbe. De plus, l'exercice de diction pure, autant du Monsieur que de la Dame est parfaitement maîtrisé, donnant à l'ensemble une couleur davantage théâtrale que purement musicale qu'on retrouve dans la captation filmée du dvd. Il est nécessaire de rappeler que Jeanne Moreau fut une amie intime de Jean Genet, ce qui explique, outre son talent, sa présence (aussi bien sur ce projet que dans le "Querelle" de Fassbinder) et je crois que celle-ci a été déterminante dans la conduite et la réussite de ce projet bouleversant, d'une beauté noire!

Bref, une vraie belle surprise qui a su avoir raison de mes a priori tout en les confirmant. TRES CONSEILLE, ne serait-ce qu'une fois, pour l'expérience. Pour qui voudrait tenter l'expérience, l'album en streaming sur YT. Sinon, pour donner une idée:





Mais après, on a besoin de légèreté, j'ai donc embrayé sur:

Du coup, le fait d'évoquer Liz Fraser en duo m'a donné envie d'écouter ce petit chef-d'oeuvre, hélas, méconnu:







Sans aucun doute, la plus belle participation extérieure de Dame Fraser. On touche au sublime!

Pour ceux qui veulent tenter l'expérience intégrale en streaming YT, c'est ici. Liz Fraser y apparaît encore sur 2 titres. Mais les deux premiers sont les plus Wow!

Ca me fait un peu l'effet du duo Tom Waits/Kate Bush dont je rêve depuis si longtemps...

Je reviens à mon post précédent concernant "Sunpowder" de The Bathers.

J'avais posté les deux vidéos 'à l'aveugle", sans me préoccuper de les écouter, puisque j'étais en train d(écouter le cd. Puis plus tard, poussé par je ne sais quelle "force", je suis revenu sur la chaîne de The Bathers sur YT et j'ai commencé à réécouter le 1er titre (parce-qu'il est vraiment à tomber!). Immédiatement, je me suis rendu compte que c'était différent, et le son de YT n'était pas en cause. Puis j'ai vu que l'ordre des titres n'était pas le même que sur mon cd. Du coup, j'ai fait une rapide écoute de chaque titre qui a confirmé que tout était différent. J'ai donc cherché à en savoir plus et j'ai découvert qu'en 2020, l'album était ressorti en cd, mais aussi en vinyle (format qui n'avait jamais été utilisé pour cet album), non seulement il avait été remasterisé, mais complètement remanié (nouveau mixage avec des pistes vocales et instrumentales qui semblent être issues d'autres prises). Les durées des morceaux et leur ordre n'ont plus rien à voir.
J'ai donc cherché un peu partout s'il était disponible. Déjà à l'époque, c'était très difficile de le trouver, mais là, comme le vinyle était en édition limitée à 690 exemplaires, c'est encore pire, mais j'ai fini par  trouver le moyen de les commander. Mais avant, je voulais écouter. Pas simple, mais j'ai fini par trouver un moyen de tout télécharger, titre par titre, dans une qualité plus qu'acceptable (320 kbps).
Et là je suis en train de terminer l'écoute...

C'est carrément un autre disque, encore plus beau. C'est tout simplement bluffant!!! Le remaniement d'un album le plus époustouflant qu'il m'ait été donné d'entendre. C'est tout simplement incroyable... L'album d'origine était déjà superbe, mais là, on accède à une autre dimension encore. Je n'en reviens pas!
Demain, je l'écouterai dans les meilleures conditions possibles car là, je suis obligé de l'écouter au casque, mais je suis très pressé d'écouter cette merveille avec l'amplitude que procurent les enceintes. Je n'ai vraiment pas perdu ma soirée, même si tout ça m'a pris un temps incroyable!

Bon, après 3 écoutes au casque et ma 2e sur ma chaîne, je crois pouvoir m'avancer à affirmer que cette nouvelle version est en tous points supérieure à la première qui me semblait pourtant parfaite: les instruments sont vraiment isolés et plus "localisables", les cordes sont absolument divines, pour les parties de piano, on sent l'aspect percussif, tout en douceur, les guitares sont beaucoup plus subtiles, quant à la voix de Chris Thomson, elle devient carrément bouleversante avec des souffles, comme des soupirs qu'on ne percevait pas avant (il y a même une partie chuchotée précédemment chantée), ajoutant à l'aspect parfois désespéré de ce qui passait autrefois pour un spleen. Il m'a d'ailleurs évoqué à plusieurs reprises le Springsteen de "Nebraska" ou "Devils & Dust" (à ce propos, je n'avais jamais repéré auparavant la présence d'harmonica ou d'orgue, idem pour des choeurs sur un titre, absents jusqu'alors), ce que je ne m'étais jamais dit.
Il est évident qu'au moins sur certains morceaux, ils ont utilisé d'autres prises. Pareil d'ailleurs pour certaines instrumentations (de cordes en particulier). Sur "Send me your Halo" apparait une voix féminine qui ne figurait pas auparavant, mais je ne suis pas convaincu qu'il s'agisse de Liz Fraser (EDIT, après vérification sur le BandCamp, c'est effectivement une autre nana). Sur un des morceaux la faisant figurer, sa voix est moins mise en avant, plus noyée dans le duo (qui n'était peut-être pas un duo "simultané" à l'origine d'ailleurs...), mais sur "The night is young" (superbe autre participation), c'est elle qui introduit maintenant le morceau, pratiquement a-cappella, alors qu'avant elle arrivait en cours.
L'ordre des chansons me paraît aussi beaucoup plus cohérent et équilibré. Par exemple "The Dutch Venus"(duo) succédait au 1er titre ("Danger in Love"), créant ainsi une sorte de redondance. Cette fois, elle a été placée en avant-dernier, juste avant l'instrumental (très raccourci) qui clôt magnifiquement l'album, du coup, on a l'impression de terminer aussi avec elle, ce qui est plutôt bien vu. De façon générale, une sensation qu'un équilibre a été trouvé, ce que je lui aurais presque reproché auparavant.
Ca dépasse vraiment le cadre d'un "dépoussiérage", car il s'agit d'un remaniement total, comparable (dans un tout autre style) aux deux versions du "Stateless" de Lene Lovich qui avait "subi", lui aussi, une refonte totale très rapidement après la sortie de la première version, très confuse.
Je suis assez surpris d'avoir découvert ça tout à fait par hasard (ça fait quand même 3 ans!). Il est vrai que The Bathers n'avaient connu, curieusement, qu'un succès très confidentiel malgré des critiques unanimement dithyrambiques, en particulier avec cet album. Je ne me suis jamais expliqué cela, car "Sunpowder" est vraiment un des plus grands albums que je connaisse avec son romantisme magnifié, qui évoque souvent une influence austro-germanique qui n'est pas sans rappeler Schumann ou Schubert ("la jeune fille et la mort") conjugué à un folk rustique très épuré, plus influencé par des pointures américaines (Dylan au mieux de sa forme, que je n'ai pourtant jamais supporté... ). De toute évidence, je me sens beaucoup plus touché par la première option (piano cordes), mais la deuxième, tout particulièrement avec ce nouvel habillage, m'émeut aussi beaucoup.

Ce qui est très troublant (je le pensais déjà avant), c'est cette dichotomie entre l'aspect purement masculin, rustique, maladroit (comme savent être les Ecossais...)et cette fragilité de verre, cette sensibilité à fleur de peau, comme une corde trop tendue qui s'apprête à céder à la pression. Un peu comme le jeu de Benoït Magimel dans pas mal de ses films. On sent cette voix submergée par l'émotion ou la détresse pour laquelle le soutien vocal de Dame Fraser agit comme un pansement, un peu comme PG et KB dans "Don't Give Up", mais en bien plus puissant!

Bref, je suis aux anges!!! Il ne me reste maintenant qu'à me le procurer sous les deux formats mais je suis un peu rassuré car il en reste apparemment pas mal d'exemplaires sur Amazon, ebay et bien-sûr sur le site du label (Marina Records, basé en Allemagne ), ce qui laisse entendre que ça n'a pas dû intéresser grand monde ou que l'info n'a absolument pas été relayée... Tant mieux pour moi, mais quel sacrilège pour un disque aussi précieux!

Pour ceux qui n'auraient pas encore la chance d'avoir écouté ce somptueux album, le BanCamp de l'album sur lequel vous pouvez écouter l'intégralité de l'album (sans les pubs deYT), pensez juste à bien remettre le 1er morceau ("Danger in Love") au début sur le player, après ça suit tout seul. L'avantage de Bandcamp, c'est qu'il y a tous les crédits ainsi que les textes. L'inconvénient, c'est le son qui me paraît encore inférieur à celui de YT . J'insiste, mais écoutez-le au moins une fois, je doute que vous soyiez déçu(e)s, à plus forte raison si vous aimez Elizabeth Fraser.

Du coup, je me mets à écouter le reste de la discographie sur le bandcamp. Tout d'abord, je me concentre sur la trilogie Marina Records avec "Lagoon Blue", l'album qui a précédé "Sunpowder" que j'avais déjà écouté il y a très longtemps. Je me souviens d'un chouette album qui ne m'avait pourtant pas autant bouleversé (il faut dire que Miss Fraser n'y figure pas).
En fait, dans la même veine en ce qui concerne les arrangements de cordes (un chouïa moins romantique cependant), toujours cette superbe voix mais une ambiance un peu moins désespérée, voire plus légère ou sensuelle avec des influences jazz un peu plus marquées et encore une sorte d'énergie qui rappelle certains trucs de Springteen, mais en bien plus raffiné. Qqs interventions de voix féminines assez éthérées vraiment jolies (mais bon,n'est pas Liz qui veut...). J'aime vraiment beaucoup, je trouve ça encore mieux que dans mon souvenir. Encore trop tôt pour avoir un avis définitif, mais c'est plus qu'encourageant.

Je termine cette trilogie merveilleuse avec le dernier volet, assez chaleureux et groovy, toujours avec beaucoup d'élégance mais moins d'originalité. Davantage teinté british soul, plutôt jazzy. C'est super agréable, mais on est loin du côté somptueux des 2 autres (même si on retrouve encore de très beaux, mais rares arrangements de cordes). "Sunpowder" reste, pour moi et de façon évidente, le chef-d'oeuvre absolu, mais les deux autres n'ont aucunement à rougir. Du grand art, chacun à sa façon, ce qui est plutôt louable. Chacun des albums a sa spécificité et on assiste à une belle évolution. En tout cas, les deux que je connaissais moins sont bien plus impressionnants que dans mon souvenir. Je suis RA-VI de cette redécouverte! Il y a encore d'autres albums (dont un récent, compilant des raretés avec une magnifique pochette! ), mais je vais d'abord me concentrer sur ces 2 petits frères qui méritent de s'y attarder. Superbe travail!

Je ne résiste pas au plaisir de poster les 2 pubs de Marina pour annoncer l'évènement manqué, c'est très beau et en tous points conforme à l'esprit des 3 albums:

J'ignore si c'est Suzanne Vega qui a inventé ce concept de "biopic album" (ça a bien dû déjà être fait...), mais en tout cas, elle a bel et bien réussi ce pari de reconstituer des épisodes de la vie d'une personnalité célèbre (dans le cas présent l'auteure Carson Mc Cullers) en adaptant une pièce de théâtre qui résume en une soirée (en tout cas c'est ce que j'ai compris) passée avec la dame en question toute la psychologie qui imprime son oeuvre. On savait que Miss Vega faisait partie des grands "songwriters" de la pop, tout particulièrement avec des textes aux thèmes très variés, qu'ils soient inspirés par sa vie personnelle ou des choses plus générales qui définissent la nature humaine (sans doute la raison pour laquelle elle admire KB), extrêmement bien écrits de façon simple et émouvante, avec néanmoins une certaine distance, mais dans ce format biographique, je trouve qu'elle a particulièrement réussi son coup. Musicalement, elle réussit un autre pari, celui de mêler une sorte de "reconstitution" de l'environnement sonore de son personnage (jazz-genre qu'elle a déjà abordé- ou blues) à son propre style issu de la folk américaine, tout en s'aventurant dans un songwriting classique qu'elle utilise rarement comme ces chansons piano/voix, pour moi parmi les plus réussies de l'album comme ce "Instant of the hour after" (repris dans sa série "Close-Up" à la guitare) que je considère comme une de ses plus belles chansons maintenant. De très beaux arrangements parcourent "Lover, Beloved", ce qui ne gâche rien.
J'aime beaucoup, et de plus en plus, ce très bel album qui prouve qu'une longue carrière peut encore être source d'inspiration et non de déception. Je crois que le fait de ne plus être assujettie à un label de disques n'est pas étranger à ce regain de qualité. Je crois qu'elle n'est jamais meilleure que quand elle est vraiment libre, même si sa discographie révèle une artiste constante, cohérente mais aventureuse à sa façon. Et la version vinyle est encore mieux que ce petit cd tout ratatiné.



La même, version "Close-Up":

Celui de la série qu'elle n'a pas inclus dans le coffret vinyle, du coup, je l'ai pris... Le disque lui-même est vraiment beau car entièrement transparent, on le croirait en verre. C'est du plus bel effet!
Sinon, c'est celui de la série que j'aime peut-être le moins, mais rien à dire: il est aussi très bien. Comme je viens de le dire, Suzanne Vega est une artiste très constante, du coup, il est difficile de trouver quelque-chose qui soit franchement moins bien. Tout repose surtout sur les choix de production. Sur celui-ci, elle compile les chansons qui n'ont pas pu être incluses dans des 4 thématiques mais qu'elle tenait, apparemment, à ré-interpréter. Ce qui donne l'occasion d'écouter un "Luka" en version espagnole, plutôt sympa! Et puis il y a cette chanson superbe, qui fait partie de mes préférées de son répertoire (déjà, à l'époque, c'était un bonus cd de "99.9°F"): "Song of Sand", certes très simple, mais vraiment très belle, notamment pour son texte, très simple, mais aussi très émouvant:

Song of Sand

If sand waves were sound waves
What song would be in the air now
What stinging tune
Could split this endless noon
And make the sky swell with rain
If war were a game that a man or a child
Could think of winning
What kind of rule
Can overthrow a fool
And leave the land with no stain.

Je poste aussi la version originale, pour ce très bel arrangement de cordes:



Il aurait vraiment été dommage que cette chanson ne soit pas incluse dans cette refonte super réussie.

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