ABBA le retour!

Chacun d'entre-nous a son petit plaisir honteux, une sorte de "jardin secret" dont on n'est pas particulièrement fier... Je m'en suis déjà ouvert dans le passé: moi, c'est ABBA!
OK, leurs différents accoutrements furent ridicules et risibles, leurs textes franchement crétins, leur côté lisse et consensuel souvent agaçant, mais dès que j'entends leurs chansons ("Mettez-moi "Dancing Queen pour voir! ), je me sens pris d'une joie de vivre immédiate et irrépressible, j'ai la pêche et la banane et je peux accomplir des merveilles sans même y penser! Et mine de rien, je pense ne pas être le seul à ressentir ça: Bono de U2 s'est prosterné devant eux à Stockholm, les plus ardents métalleux  ont confessé les adorer, John Lennon les admirait, et même si certains disent les détester, je les défie de ne pas s'empêcher de sourire en les entendant subitement, voire de chantonner sans s'en rendre compte. Quel pouvoir!
Je les tiens, avec les Beatles, parmi les songwriters les plus efficaces en matière d'immédiateté de réaction, de pure harmonie mélodique. A leur façon, ils furent un cas unique au monde alors que rien ne les prédisposait, a priori, à sortir de leurs frontières scandinves. Un cas d'école!

Après la création d'un musée qui leur est dédié à Stockholm, une expo ("Super Troupers") vient de s'ouvrir à Londres et un single 2 titres est prévu pour 2020 dans le cadre d'un évènement "surprise" avec hologrammes intégrés...

Ado, j'avais tous leurs albums jusqu'à "The Album" (qui reste mon préféré) et l'apparition magique de qui-vous-savez en 78 a littéralement écrabouillé leur suprématie dans ma discothèque. J'avais vu la Vierge, et me suis débarrassé dans la foulée de leurs galettes devenues insipides à mes oreilles, à partir de là, beaucoup plus sélectives... Néanmoins, ces dernières années, je me suis racheté plusieurs de leurs albums essentiels, dont certains en version "Deluxe":









Et peu après que je me sois équipé d'un lecteur bluray, je suis tombé sur une occase (genre 4 euros!) de leur film, certes un peu naze, mais qui décrit assez bien le phénomène d'adulation comparable aux Beatles qu'ils provoquèrent en Australie. J'ai pas hésité!



Pour illustrer l'impact qu'ils eurent en leur temps, mais aussi depuis dans l'inconscient collectif mondial (tout particulièrement en Australie...), un petit docu australien très bien fichu et attachant qui résume assez bien l'histoire de ce "super groupe", avec les témoignages de 3 des membres (Frida est cruellement absente, hélas! Mais Agnetha s'y colle de façon surprenante quand on sait à quel point cette notoriété l'intimidait jusqu'à la rendre parano!). Je suis toujours surpris de constater à quel point ils ont toujours fait preuve d'humilité, de modestie et de gentillesse, à mon avis, non feinte. Comme si  le phénomène qu'ils avaient déclenché ne les concernait pas vraiment. Alors qu'on les a parfois accusés de  capitaliser financièrement sur leur succès (ce qui fut vraiment le cas de leur producteur Stig Anderson qui a bien exploité la vache à lait!), nos quatre vikings ont toujours déclaré que la seule chose qui les motivait était de savoir que les gens ressentaient de la joie et du plaisir à entendre leurs petites chansons sans prétention. Et quand on mettait en avant le fait que leurs textes ne délivraient aucun message bien transcendant, Björn Ulvaueus répondait que sa seule ambition à ce sujet était le des mots s'harmonisent phonétiquement avec la musique. Une démarche finalement pas si éloignée de celles de Lisa Gerrard et Elizabeth Fraser qui poussèrent le bouchon jusqu'à l'écholalie, ce qui engendra du respect. Ca date de l'année dernière je crois:



Une petite video assez marrante dans laquelle on peut voir les 4 apparaître de façon fugace:



Et enfin un petit témoignage de la première fois qu'ils furent tous réunis pour la première fois en public en janvier 2016. C'est plutôt émouvant et ce n'est pas sans rappeler ce concert où Christine McVie rejoignit Fleetwood Mac (je pense que la video se trouve toujours dans le sujet consacré à FM):

Motivé par mon propre post (  ça va les chevilles!!!), j'ai voulu poursuivre l'investigation, et je suis tombé sur un docu très intéressant de la BBC. Tout est contextualisé avec l'époque et les lieux, ça dépasse un peu le cadre du docu pop et ça apporte un éclairage un peu différent sur le petit groupe suédois qui a réussi à se hisser à un niveau mondial. OK, certains intervenants exagèrent parfois dans leurs perceptions, mais ça remet tout de même un peu les choses en perspective... Quant à établir un parallèle avec Bergman ou Strindberg, c'est un peu poussé, mais le mec admet lui-même qu'il va un peu loin en matière de dramaturgie made in Sweden...

J'ai tout de même été intrigué par ce John Grant dont je crois avoir entendu parler, et il s'avère que le type est un gros fan de Kate Bush et de tout un tas de gens fort passionnants. J'en reparlerai dans la section "ils parlent d'elle", mais je crois aussi que je vais me pencher sur ce qu'il fait...  

En tout cas, même si vous n'aimez pas ABBA, je vous conseille de visionner ce docu assez informatif sur certains aspects de l'époque,à la BBC, ils sont quand même très forts en matière de documentaires:

Il y a quelques jours j'ai eu besoin de légèreté, j'avais envie de musique gaie et ABBA est venu naturellement.
J'ai pu délirer au volant de ma voiture.
Et j'ai eu une pensée pour toi !

Oui, ils ont ce pouvoir incroyable de te remettre droit dans tes bottes et tout relativiser... Comme "Friends" et "les Demoiselles de Rochefort", mes anti-dépresseurs les plus efficaces!

SUR ARTE, docu sur ABBA jusqu'en mars:



EDIT: Dispo jusqu'à janvier 2022

Mon Dieu qu'ils sont vilains !!!
C'est Anni-Frid la plus mignonne ! Les autres bouh !!!

Renaud a écrit:Mon Dieu qu'ils sont vilains !!!  

C'est pour ça que cette petite video dans laquelle ils sont représentés en "guignols de la pop" est très réussie!

Renaud a écrit:C'est Anni-Frid la plus mignonne ! Les autres bouh !!!

Ca, je ne sais pas (car moi je ne la trouve pas si géniale, en particulier pour ce sourire crispé), mais c'est tout de même Agnetha qui était l'icône du groupe, celle à qui on reconnaissait le plus de charisme, et je suis assez d'accord. En revanche, Frida a toujours été beaucoup plus élégante et spontanée, et je trouve qu'elle vieillit avec beaucoup de classe.

Mais tout cela n'est pas bien important car moi ce que j'aime chez eux, c'est cette absence totale de prétention et cette vraie gentillesse, sans calcul. Des gens, je crois, très "sains", qui n'ont jamais été menés par un ego envahissant. Ni fausse modestie (ils assument leur talent de songwriters ou de chanteuses et en parlent simplement), ni vantardise ou fierté mal placée.

Je suis tombé sur cette interview, plutôt intéressante dans laquelle ils évoquent le système assez pervers des medias et comment ils y font face. On n'est pas à des années lumières des constats que KB elle-même fait régulièrement. En tout cas,l'exercice montre que les Suédois n'étaient pas la bande d'imbéciles décérébrés ou des bénis-oui-oui naïfs qu'on a souvent décrits, mais des personnes lucides manquant simplement de cynisme qui, comme KB, avaient choisi de ne pas alimenter le système en réagissant de façon imprudente ou excessive. On voit aussi à quel point ils marquent une frontière entre les personnes privées et les personnages publics. Le commentaire de Frida concernant cette réaction qu'elle a habituellement de se réfugier derrière le concept d'ABBA pour parler d'eux dans le cadre professionnel est, à mon sens, assez sain et me rappelle ce que KB déclarait à propos de sa notoriété (du style "quand je vois le nom Kate Bush dans les journaux, ça m'évoque plutôt une "marque" comme le café Maxwell.").Je suis toujours aussi assez frappé par la douceur, l'humilité, voire une certaine timidité, mais aussi de la franchise et parfois de la fermeté, qu'ils dégagent Ca date un peu (1977, époque de "the Album" et la tournée australienne délirante), et ça rend le témoignage d'autant plus intéressant. C'est en suédois, mais avec des sous-titres anglais.

Tres belle interview.
L'émerveillement au sujet de l'itw par satellite est formidable :p
(Je me sens vieux)

Un document dont j'ignorais tout...

Si je devais décerner le prix de la chanson pop parfaite en tous points, malgré tout le génie dont les Beatles ont fait preuve à tant d'occasions, ce serait sans aucune hésitation "Dancing Queen" d'ABBA! Pour moi, dès les premières notes de l'intro, on est immergé dans un truc qui vous happe et ne vous lâche plus jusqu'à ce "fade-out" (technique dont je ne suis pas fan habituellement, je préfère les chansons qui s'achèvent avec panache, mais c'est très difficile à réussir). Tout est parfaitement à sa place, le mixage instrumental est exemplaire et le travail sur les voix plutôt impressionnant. L'équilibre entre les couplets (voix basses) et les refrains (voix hautes avec des climax délirants, particulièrement sur le second) est parfaitement organisé. Un vrai chef-d'oeuvre!

Avant que cette chanson ne sorte, je connaissais ABBA, j'aimais bien de façon générale ce que j'entendais, j'avais beaucoup aimé "S.O.S."- chanson, elle aussi, très bien structurée- mais je n'avais jamais été "cueilli" (ni par personne d'autre d'ailleurs...). Quand j'ai entendu "Dancing Queen" la première fois, ça a été mon premier choc émotionnel musical. Je me souviens de ma surprise en constatant que je n'auraispas attendu ça de ce groupe pour lequel que n'éprouvais qu'une simple "sympathie". Et à partir de là, j'ai fait machine arrière sur leur discographie sans toutefois jamais ressentir une telle émotion, y-compris pour leurs productions ultérieures, sauf peut-être pour "Chiquitita" qui est une très belle chanson. Ma tocade pour ABBA n'aura finalement duré que 2 ans...

Mais j'ignorais l'existence de cette version antérieure, une sorte de demo déjà aboutie et il est très intéressant de constater qu'entre cette version et celle qui a été proposée en 76, une réelle évolution a eu lieu, que ce soit sur l'agencement du texte (je ne parle pas du "message", totalement insipide! , mais des sonorités), le mixage des éléments 'choeurs, cordes et surtout le piano, pourtant pas particulièrement virtuose, qui est devenu l'élément qui ponctue la chanson), et surtout l'intro, si déterminante, à mon avis, pour la réussite d'une compo. Tout ça pour dire que les deux gnomes connaissaient bien leur boulot...

Sur Arte, docu assez intéressant qui traite de 3 groupes pop un peu "honteux" et des raisons qui provoquent ce mépris dans la presse rock: ABBA, the Bee Gees et The Carpenters avec non seulement la ronde des chroniqueurs "rock (qui ont tendance à me taper sur les nerfs) comme Michka Assayas et Patrick Eudeline (il ne manque plus que ce crétin de Philippe Manoeuvre... ), mais surtout un invité de choix: Neil Hannon de The Divine Comedy dans le rôle de l'avocat complaisant. C'est toujours un plaisir de l'entendre.



Il ne s'agit que de la première partie, une seconde à venir...

Pierre a écrit:Sur Arte, docu assez intéressant qui traite de 3 groupes pop un peu "honteux" et des raisons qui provoquent ce mépris dans la presse rock: ABBA, the Bee Gees et The Carpenters avec non seulement la ronde des chroniqueurs "rock (qui ont tendance à me taper sur les nerfs) comme Michka Assayas et Patrick Eudeline (il ne manque plus que ce crétin de Philippe Manoeuvre... ), mais surtout un invité de choix: Neil Hannon de The Divine Comedy dans le rôle de l'avocat complaisant. C'est toujours un plaisir de l'entendre.



Il ne s'agit que de la première partie, une seconde à venir...

Ils ont des supers programmes sur Arte... Vu que j'ai suivi le même, parcours que toi dans les années 70... jusqu'à l'arrivée de l'OVNI qui m'a éloignée du travail qu'ils ont fait dans les dernières années, je vais me plonger dedans d'ici la fin de la semaine

Alors, tu vas pouvoir embrayer sur le 2 volet dans lequel Neil Hannon est encore plus présent:



C'est rigolo, en regardant ce docu, au même titre que j'ai pu constater que bien souvent, ce qui reliait des gens que j'admire, ce sont les grandes oreilles (Kate Bush, Tori Amos, Neil Hannon, Joanna Newsom...), là, la constante évidente, ce sont évidemment les dents. Ils ont tous de pures ratiches, bien au-dessus de la norme! (Les Bee Gees ont tout de même la palme! ).Curieux, non?

Autant que j'adore pas mal d'harmonies d'ABBA (ce sont tout de même de super mélodistes et au niveau des arrangements, c'est aussi assez riche. Sans parler des harmonies vocales assez brillantes!), autant les Bee Gees ne provoquent rien en moi sinon de l'irritation, quant aux Carpenters que je connais peu, ça me fait carrément chier, je trouve ça sirupeux à souhait... J'ai trouvé tous les rock-critics assez pathétiques, surtout Eudeline. Ils en font vraiment des caisses!

Pour le coup, le sujet mérite vraiment son titre finalement...

Tout à l'heure, tout à fait par hasard, je suis tombé sur cet article sur lequel j'apprenais qu'une annonce officielle mondiale aurait lieu par livestream youtube seulement 10 mns après. Ma curiosité ayant été aiguisée, je m'y suis rendu illico-presto pour savoir de quoi il s'agissait... Si on relit ce sujet, des rumeurs confirmées évoquait un retour avec 2 nouvelles chansons et une expérience d'hologrammes assez vague. Le covid ayant retardé la sortie officielle des titres en question (raison un peu fumeuse puisque ça n'a empêché personne de sortir des trucs, seulement peut-être ralenti le processus), il apparaît finalement qu'en réalité ils ont mis ça à profit pour effectuer un come-back en fanfare et trompettes car lors de ce livestream, les deux nouvelles chansons ont été présentées officiellement, mais Björn et Benny (les filles étaient absentes, comme d'habitude...) ont annoncé la sortie d'un nouvel album (10 titres) pour le 05 novembre et un concert en hologrammes (ce que j'ai vu est incroyablement réussi, très impressionnant! ) à Londres au printemps. Je trouve ça d'ailleurs très con de ne faire qu'un concert à un endroit défini puisque, de fait, l'intérêt de cette technologie aurait permis de le diffuse au moins dans toutes les capitales mondiales. Et là, ça aurait eu vraiment de la gueule!

Bref, voici à quoi devrait ressembler, a priori, la pochette de l'album:



ou peut-être celle-ci:



Les deux nouveaux titres qui sortiront en single, l'un un peu ronflant, plutôt conforme à ce qu'ils servaient en fin de carrière, chanté par Frida, avec, sur la fin, les images de ces fameux hologrammes du concert à venir:



L'autre, plus poppy et catchy, à l'image de ce qu'ils proposaient plutôt aussi en fin de carrière, chanté principalement par Agnetha:



Dans les 2 cas, leur son est immédiatement reconnaissable, les voix sont intactes, mais c'est tout de même assez chiant et variétoche, rien de ce qui faisait la fraîcheur de leurs débuts. On sent qu'au niveau production, il y a des gros moyens, ce qui fait partie de leur marque de fabrique. Apparemment, tout l'album a été réalisé entièrement par les 4 membres du groupe (plus, probablement, leurs musiciens habituels).

Au vu de ce qu'on peut entendre, je doute que ça me donne envie d'acheter cet album, mais j'y jetterai une oreille par curiosité. Néanmoins, bizarrement, je suis vraiment content que ce processus, apparemment très graduel, les ait poussés à se réunir, sans-doute une dernière fois car j'imagine qu'il a fallu ramer pour convaincre les nanas (tout particulièrement Agnetha, la plus réfractaire selon sa légende...) de s'investir dans un tel projet parce-que, de toute évidence, ça a nécessité un boulot assez colossal pour des septuagénaires en retraite depuis des lustres. Mais d'après l'interview, tout s'est effectué très sérieusement, dans la joie et la bonne-humeur.

Je mets en lien le livestream youtube auquel j'ai assisté mais j'ignore s'ils le laisseront. L'interview est plutôt sympa, même si très "lisse" et "bien élevée", à leur habitude. L'intérêt principal étant les quelques images du procédé "hologrammique" de la réalisation du concert. La 2e video correspond à l'extrait en question:





Enfin le lien du site sur lequel tout est expliqué succintement avec les portraits des hologrammes en fond.

Pour moi, un come-back fort bien mené! Je pense que ça va faire du bruit...

J'y suis tombé dessus ce matin mais je vois que tu m'as devancé pour le post... Normal .

Je suis passé un peu rapidement sur les 2 titres.
Le 1er est somme toute assez chiant je trouve. Le 2ième passe mieux.
J'écouterai un peu mieux plus tard mais je me demande si ce retour était nécessaire mais pourquoi pas.

Jean-Marc a écrit:mais je me demande si ce retour était nécessaire mais pourquoi pas.

J'ai un peu de mal à comprendre ce que tu veux dire par là... Ou alors on peut se poser la même question pour toute forme de retour après une longue absence, comme ce fut, après tout, le cas avec KB et "Aerial" (et surtout "BtD"!!!)et bien d'autres... Je pense que pour les admirateurs d'ABBA qui ont espéré une reformation pendant presque 40 ans, oui, ça a un sens. Et pour eux, je pense que les deux mecs n'ont jamais cessé de vouloir travailler (dans un premier temps, c'est d'ailleurs ce qu'ils ont fait dans le cadre d'autres projets, et je crois qu'ils n'avaient pas imaginé que la rupture prendrait une allure aussi définitive) mais apparemment, les nanas ne voulaient pas entendre parler d'une reformation, Agnetha tout particulièrement. Alors, de guerre lasse, ils ont aussi fini par admettre que c'était mort. Mais pendant toutes ces années, ils n'ont cessé de subir des pressions pour qu'ABBA se reforme, pressions auxquelles ils opposaient une fin de non-recevoir.
Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un come-back motivé par le gain, les 4 sont préservés de tout besoin jusqu'à la fin de leurs jours. Je crois que s'ils se reforment, ils l'expliquent d'ailleurs assez bien, c'est un long processus de prise de conscience qu'il y avait encore des choses à faire. Et qui sait, peut-être était-il aussi nécessaire de panser qqs blessures relationnelles. On n'est pas loin du cas Fleetwood Mac qui n'ont cessé de se séparer et de se reformer, le tout agrémenté de conflits perpétuels. Dés qu'un groupe se forme autour d'un voire plusieurs couples, il est sans-doute très difficile d'associer une démarche professionnelle à des relations plus personnelles dans lesquelles il y a sans-doute des règlements de comptes, des conflits d'intérêt. On retrouve la même problématique chez Cocteau Twins, et Dead Can Dance ont mis aussi beaucoup de temps à décider de retravailler ensemble.

Donc oui, je pense que c'était nécessaire au moins pour leurs admirateurs, mais peut-être aussi pour certains d'entre-eux, comme il nous paraît nécessaire que KB sorte parfois de sa léthargie pour nous pondre un truc. "Before the Dawn" était-il un projet "nécessaire", alors que tout le monde avait fini par accepter l'idée qu'elle ne remettrait jamais les pieds sur une scène. Et dans ce cas précis, ça n'engageait que la volonté d'une personne. Imagine avec 4!

Pour moi, la seule question que l'on a à seposer, c'est "cette reformation a-t'elle été fructueuse et réussie?'. Pour l'instant, il me semble que oui si l'on s'en tient aux standards qualitatifs de ce qu'on toujours proposé les Suédois. Ce que j'ai entendu me paraît tout à fait cohérent avec là où ils en étaient restés. Après, comme depuis leurs débuts, on aime ou on n'aime pas. Mais je crois que les mordus d'ABBA seront ravis. Je n'ai jamais assisté à un chat aussi frénétique lors d'un livestream, c'était délirant! Et perso, tout en ayant beaucoup de distance avec cette histoire de reformation (j'aime bien certains trucs d'ABBA, mais je n'éprouve pas d'admiration à leur égard, juste du respect), j'ai le sentiment d'avoir partagé un moment de bonheur collectif très intense, et ça m'a fait du bien de sentir toute cette joie autour de moi. Après, comme je l'ai dit, je n'attends rien de cet album que je ne pense même pas acheter... Mais cette idée de reformation, assez bizarrement, me fait très plaisir, autant pour eux que pour leur public. C'aurait été pareil s'il s'était agi des Beatles.

Je commence à regarder les réactions des médias suite à ce come-back inespéré. C'est assez énorme, et mondialement! Ce dès ce fameux livestream/surprise sur Youtube. Ca a fait traînée de poudre genre l'annonce d'"Aerial" et de "Before the Dawn", sans-doute davantage... Sur Youtube, les "reaction-videos" n'ont pas traîné!

J'ai commencé par la presse "de gauche" bien-de-chez-nous car là, je sais que je vais me marrer, les 4 Suédois ayant toujours fait figure d'ignobles capitalistes aux yeux des journalistes de gauche alors qu'ils étaient probablement beaucoup moins fascinés par l'appât du gain que les Beatles ou les Stones qui passent pour des puristes... Alors je me suis dit que Libé serait le journal qui les descendrait en beauté. Alors bien-sûr: un article assez conséquent et plutôt condescendant dont le titre ("Revival Abba back dans les bacs : thank you for the money") laisse augurer une critique très virulente des mobiles de leur retour. Ils se contentent de dire que les deux titres ne sont pas à la hauteur de leur réputation, ce qui est finalement assez élogieux, et de faire une rétrospective de leur carrière. La presse de gauche n'est plus ce qu'elle était... Peut-être parce-qu'elle a plus besoin de fric qu'ABBA!

Je vais continuer ce petit tour de presse histoire de voir ce qui se dit. Le problème, c'est qu'il n'y a pas grand-chose à dire à part ce qu'ils ont eux-mêmes choisi de dévoiler, ayant toujours été particulièrement discrets sur leur vie privée.

J'ai écouté ces 2 nouveaux titres - bah oui quand même - par curiosité sans en attendre grand chose.......et les ai trouvés plutôt nazes !

Musicalement ça ne m'intéresse pas le moins du monde, mais ce concert high tech m'intrigue. Pas technologiquement parce que de ce coté là, c'est vu et revu et même un peu vieillot déjà. Même melenchon l'a fait et en direct, lui !   Et c'est utilisé pour tous les jeux vidéo du monde depuis plus de 10 ans. En plus se rajeunir comme ça, ça a un coté super kitsch que je trouve vraiment pas chouette.
En revanche commercialement c'est une idée de génie !
Déjà, super malin d'enfin trouver une utilisation rentable au parc olympique de l'Est de Londres ... rien que ça c'est inespéré ! ça n'a pas dû coûter cher à la production vu que personne ne veut rien faire là bas.
Et puis même si le spectacle coûte une fortune à produire, il va être joué des centaines de fois sans qu'il ne coute plus grand chose ensuite vu que rien n'est en direct. Il suffit d'un clampin qui appuie sur PLAY à l'heure dite et en avant la musique, même pas besoin de techniciens ni rien.
Je viens d'aller voir les tickets ... plusieurs "représentations" par jour pendant des mois ...   ça se revend déjà plusieurs centaines de £ la place ...
Super malin aussi, retour sur investissement max! Et pas de voyage, pas de d'empreinte carbone excessive ...  Ils ont tout compris ... des génies du pognon!

(artistiquement je trouve ça naze, aller à un concert où les artistes ne sont pas ... si encore c'était en direct depuis là où ils sont ... Ce qui se fait de nos jours!)

Renaud a écrit:J'ai écouté ces 2 nouveaux titres - bah oui quand même - par curiosité sans en attendre grand chose.......et les ai trouvés plutôt nazes !

J'ai aussi écouté les deux morceaux par pure curiosité. Ma réaction ici, ce sera… cet extrait d'un film "culte" !

Je vous trouve tous assez sévères dans vos commentaires sur tous les aspects de ce come-back "annoncé", mais tout de même inespéré. Tout d'abord musicalement: A quoi d'autre pouvait-on s'attendre à part qu'ABBA fasse du ABBA. Aucune arnaque, ils ressortent intacte la recette qui fait qu'ils ont une identité et un son IMMEDIATEMENT identifiables et impossibles à imiter avec cette capacité à vous graver immédiatement (et durablement) une mélodie qui paraît simple, basique, mais derrière laquelle il y a tout de même un sacré boulot d'équilibre harmonique et de production assez parfait. Ils ont juste choisi de reprendre un style plus identifiable à ce qu'ils proposaient sur leurs 2 derniers albums ("Super Trouper" & "The Visitors") qui se voulaient plus "ambitieux" (mais pour moi c'était raté!) dans la mesure où ils semblaient désireux de se faire davantage pris au sérieux alors que leur apogée créative est atteinte avec les deux albums précédents ("The Album", surprenant à plusieurs moments dans leur désir d'explorer des influences très diverses et auxquelles on ne s'attend pas, et "Voulez-vous" dans lequel ils perpétuent ce phénomène, mais en misant encore davantage cete fois sur le travail de production et la qualité du son. Je n'ai découvert cet album que bien plus tard car je les avais déjà "lâchés", m'étant imaginé qu'ils s'étaient contentés d'exploiter uniquement la vague disco alors qu'ils restent fidèles à leur démarche de "variété" dans les deux sens du terme).
Et même si ces deux derniers albums (que certains, mais pas moi, jugent comme leur consécration) paraissent refléter ce qui va servir de base à ces deux chansons (plutôt moyennes, c'est vrai, mais sans surprise), perso ça me paraît assez cohérent et judicieux pour introduire un album (ce qui n'était pas l'objectif initial) dont certains éléments pourraient s'avérer surprenants. Ce n'est qu'une spéculation hasardeuse, mais tout en ne m'attendant pas à une révolution radicale de leur style (et c'est tant mieux car si on apprécie ABBA, c'est pour ce qu'ils font, sinon, tant pis, on passe son chemin...), une "évolution" me paraît logique et plus qu'envisageable. Déjà, je me suis aperçu après plusieurs écoutes que "I still have faith in you" a la structure d'un hymne (d'où le côté un peu pompier, ronflant et emphatique à la limite de la prétention) plutôt bien torché dans lequel ils font passer une sorte de message interne au groupe a-priori gnan-gnan, mais finalement très émouvant. Et pour l'autre, on reprend des ingrédients déjà injectés (notamment de "Dancing Queen sans le Génie de la pop-song parfaite), ce qui paraît un peu paresseux et facile, mais si on a aimé ABBA à un moment de sa vie, ça fait un bien fou de se retrouver projeté en arrière, à une époque où tout semblait dénué de cynisme (c'est arrivé très vite après!) et de négativisme.

On peut leur reprocher de jouer la carte de la manipulation nostalgique, ce qui ne serait pas entièrement faux, mais c'est aussi oublier qu'ABBA (les 4 membres du groupe, pas tout le système qui a exploité le phénomène à outrance) n'ont jamais cessé de m'inspirer du respect pour leur sincérité, leur éthique et  le sérieux de leur démarche. J'ai par exemple toujours trouvé dégueulasse et facile ce mépris auquel ils furent confrontés face à ce soupçon d'appât du gain comme motif de leur démarche, ce qui les dépassait totalement en réalité. Ils se sont retrouvés progressivement dans un système d'exploitation colossal (en tout premier lieu de leur part de leur producteur, business-man pervers de premier ordre!) auquel ils ont toutefois réussi à résister à bon nombre de reprises ce qui a perpétué l'incroyable fraîcheur (et peut-être une certaine naïveté...) de leur travail.

Cette idée incroyable de concerts d'avatars numériques (et non d'hologrammes comme je l'avais dit de façon erronée, ce qui les différencie totalement de ce qu'avait fait Mélenchon, mais qu'on peut rapprocher, effectivement, de techniques cinématographiques, voire de jeux video dont je n'ai absolument aucune expérience) n'est pas de leur fait. Ils ont juste donné leur accord à cette expérience qu'ils ont trouvé assez fascinante et qui, surtout, arrangeait bien les filles pour qui l'idée de la représentation n'était même pas envisageable (elles ne participent d'ailleurs, du moins pour l'instant, aucunement à la promotion). Agnetha (la blonde), qu'on a souvent accusée d'être une sorte de Yoko Ono manipulatrice et capricieuse a toujours été en réalité une sorte de Kate Bush qui a pris très tôt conscience que le phénomène médiatique et commercial dans lequel ils se retrouvaient projetés allait faire exploser leur éthique et leur vie personnelle (sans parler de cette histoire de sex-symbole qui la dépassait totalement, voire la heurtait) s'ils n'y prenaient pas garde, Frida, plus docile a priori, a rapidement suivi, quant aux deux mecs, comme ils étaient davantage impliqués dans le processus créatif, technique et professionnel ont peut-être été plus enclins à subir certaines pressions ou manipulations, Björn Ulvaeus particulièrement...

Mais "génies du fric", je ne suis pas du tout d'accord car ils ont refusé (y-compris en "pleine gloire") quantité de propositions de tournées mondiales (je crois qu'il n'y en a eu que deux), notamment ce pont d'or, il y a qqs années de reformation et de tournée de 2 MILLIARDS de dollards immédiatement décliné. Comme Kate Bush, ils privilégiaient l'aspect créatif et d'enregistrement, étaient extrêmement méfiants des dangers de cette médiatisation et leur notoriété sur leur ego, détestaient les interviews et la promo, tout en s'appliquant à jouer le jeu avec gentillesse (j'ai tout de même vu Agnetha se fâcher lors d'une interview américaine, déplorant qu'on ne leur parle que de fric, de ventes et de son cul...).

Alors là, je crois que les 2 mecs qui n'avaient jamais probablement jamais lâché l'idée d'une reformation, ont réussi à convaincre les filles pour 2 chansons et une expérience plus modeste d'hologrammes, puis je pense que lors des séances d'enregistrement, "quelque-chose" a été retrouvé qui les a poussés à poursuivre le processus de création sur un album entier alors qu'en même-temps, on a réussi à les intéresser à cette expérience d'avatars numériques qui les arrangeait bien. Tout s'est fait très graduellement, pas à pas, sur des années pour retrouver la confiance (on n'a jamais trop su quelles étaient les raisons de la rupture professionnelle, jamais d'ailleurs annoncée officiellement dans mon souvenir, mais j'imagine assez bien qu'il y avaient des rancoeurs, de l'amertume, de la déception, de la désillusion, peut-être aussi des histoires de fric et de statuts consécutives à ces ruptures personnelles qu'on retrouve chez Fleetwood Mac qui ont probablement su mieux les gérer).

Alors perso, même si j'ai beaucoup de distance avec ce groupe (que je n'ai vraiment aimé que deux ans, à 14/15 ans), je leur conserve une sorte d'attachement (là je l'admets peut-être un peu nostalgique de certaines choses qui n'ont rien à voir avec eux mais relié à un système collectif de pensée et d'époque que je regrette) mais aussi de respect,. Je suis ravi de les entendre à nouveau, de voir qu'ils ont fait un boulot toujours respectable et bien torché, curieux d'entendre cet album qui me mettra, j'en suis certain, dans un état un peu béat de bien-être et de joie irrationnelle dont je n'ai jamais eu honte, même si je reste objectif et critique parce-que je ne m'attends à aucun chef-d'oeuvre ou quoi que ce soit de cet ordre. Je sais juste que ce sera du beau boulot, fait avec sérieux et sincérité et qui m'apportera une sensation de joie, ne serait-ce que sur quelques titres, comme c'est le cas avec ces deux chansons à la fois moyennes mais aussi un peu magiques sur certains aspects.

Désolé pour ce pavé, mais j'ai été encore davantage heurté par certains papiers, notamment anglais, très sévères, méprisants et cyniques (comme à l'époque, rien ne change finalement...) qu'ils ne méritent pas car je les crois sincères quand ils déclarent que leur seul objectif, c'est de faire en sorte de trouver une sorte de formule qui mettrait des gens dans une sorte d'état d'énergie euphorique, sans aucune prétention à un quelconque message. Mission réussie en ce qui me concerne, et tant pis pour les autres... Je trouve juste totalement injuste de confronter cette volonté assez pure à tant de négativisme et de cynisme, n'ayant moi-même aucune sorte d'attente ni d'exigence que cette sensation de bien-être et d'honnêteté.

Je termine juste par proposer qqs chansons peu connues qui montrent néanmoins à quel point ils furent aussi talentueux, curieux et surprenants:



(Celle-là, je crois que c'est ma préférée car elle me met précisément dans cet état de bien-être absolu. Même le texte est simple, mais très beau!)





(un pont très surprenant, comparable à celui qu'on trouve dans "The Wedding List" de Kate Bush et une prouesse vocale impressionnante d'Agnetha! )



(sortie en single, sans grand succès, mais là dans sa version intégrale et non éditée). Elle introduit parfaitement cet album que je considère comme le plus abouti.



(version longue d'un single qui, lui non plus, n'a pas marché. Progression et harmonies fabuleuses cependant. Video naze et paroles idem, mais qq-chose me touche pourtant, assez bizarrement dans ce qui est dit.)



On peut penser, dans un premier temps, qu'elle est naze, et pourtant... Elizabeth Fraser ou Robin Guthrie n'ont jamais confessé une quelconque influence d'ABBA mais j'entends à plusieurs reprises des éléments que je retrouve de façon flagrante dans plusieurs trucs de Cocteau Twins...



Une prouesse de collages dans lesquels on retrouve de la musique classique du 18e siècle, du disco/funk, des influences de musique traditionnelle indéfinissable et une pop/muzak qu'Aha pompera peu de temps après. Du grand Art! Parce-que faire un truc cohérent avec tout ça, chapeau!



Je ne peux pas dire que je sois très fan de cette chanson que je n'ai découverte que très récemment, et pourtant, les influences celtiques et médiévales annoncent Enya avec moins de prétention et l'aspect enfantin du refrain conjugué au titre m'évoquent immédiatement ce conte très perturbant et angoissant qu'est "le joueur de flûte de Hamelin". Surprenant pour du ABBA, mais c'est du ABBA.



Un instrumental assez bizarre et inattendu pour le 3e album d'un groupe qui n'a encore que le statut de gagnants de l'Eurovision dont personne n'attend déjà plus rien...

Et puis celle-ci, super connue, mais, comme Sinead O'Connor qui l'a reprise (en moins réussie malgré tout son talent), je la trouve tellement belle... Un thème en apparence hispanique/sudaméricain mais qui mélange influence classique (toujours 18e) et folklore grec en passant par des motifs cabaret, le tout sur une video risible avec un énorme bonhomme de neige totalement incongru. Et ça marche! Petit chef-d'oeuvre:



Voilà une petite sélection qui ne convaincra peut-être personne mais qui, si on est un tant soit peu honnête, prouve à quel point leur culture musicale est étendue et qu'en bidouillant tous ces trucs improbables pour créer qq-chose de cohérent et d'accessible à tous de façon toujours harmonieuse et fluide, ça devrait tout de même engendrer une forme de respect, et non un mépris ou une condescendance pas très glorieuse. Après, il y a aussi des grosses daubes...

Merci pour toute cette explication, Pierre.
Je n'ai aucun mépris pour Abba, ce n'est juste pas vraiment mon truc musicalement. Mais je leur reconnais le statut d'icones pop. Et je prends plaisir à écouter et danser sur leur musique si l'occasion se présente.
Mon message n'était pas condescendant, quelque part je trouve ça absolument réjouissant que des gens de leur âge dans cette industrie pourrie trouvent le moyen de faire un come back glorieux accompagné d'un succès commercial tonitruant. C'est super beau ! Ça va à l'encontre d'absolument tout ce que ce marché nous sert en ce moment (je parle de la frange super commerciale de ce biz).
J'ai rencontré Bjorn plusieurs fois, il fait partie du FAC londonien avec ma patronne, organisation qui défend le droit des artistes indépendants et il m'a toujours semblé, en effet, avoir le coeur à la bonne place (comme disent les anglais) et je n'ai aucun doute quant à l'intégrité et la sincérité de ABBA en général.

Alexis* a écrit:
Je n'ai aucun mépris pour Abba.
Mon message n'était pas condescendant.

Ah... Que ce soit clair: ces critiques n'étaient formulées à l'encontre de personne sur ce forum. Je sais qu'ici, personne n'est méprisant ou condescendant (sauf si c'est vraiment à hurler ou pour des questions d'attitude...), je pensais davantage à certaines choses que j'ai pu lire récemment ou bien encore davantage dans le passé. Mais surtout, tout ça me ramène à toutes les moqueries dont je faisais l'objet à l'époque où j'étais vraiment à fond sur eux et le déclarais sans aucune gêne ou honte en essayant d'apporter des arguments comme ceux de mon post d'hier, et plus j'essayais d'argumenter, plus on se foutait de ma gueule. J'en garde d'ailleurs un souvenir assez cuisant, mais je n'ai jamais lâché l'affaire... Quand je suis passé juste après à KB, même topo, et je comprenais encore moins... Mais le temps, je crois, m'a donné raison...

Non, rassure-toi Alexis, je ne visais personne ici à part que je vous trouvais peut-être un peu sévères car les règles sont juste restées les mêmes. Ceux qui n'ont jamais aimé ABBA n'ont aucune raison de changer d'avis. C'est juste ce que je voulais dire. Je comprends très bien qu'on n'aime pas l'aspect très commercial de leur musique, et moi-même, il y a plein de trucs que je trouve assez ratés, hyper sentimentaux voire ringards, mais j'insiste un peu sur le respect qui leur est dû pour tout un tas de raisons, mais surtout musicalement car même s'ils ont choisi une voie qui peut paraître facile, ça n'enlève rien à leur talent ainsi qu'à leurs compétences musicales dues à cette gigantesque richesse d'inspiration dont ils font preuve. Il n'y a qu'à se concentrer un peu sur le jeu de piano de Benny en particulier pour s'en convaincre...

En fait, moi j'aime bien ABBA. Je l'ai déjà écris quelque part ici.
J'y reviens de temps en temps quand j'ai envie de quelque chose de léger, un peu festif et qui me donne le sourire.
Il y a bien longtemps que je ne fais plus la "fête" comme on dit mais des fois dans ma voiture je les mets (je me suis fais ma compil') et je chante...
J'écouterai l'album complet mais j'avoue que j'aimais bien le fait que le groupe était circonscrit dans une époque, ma jeunesse certainement.
On verra

Jean-Marc a écrit:En fait, moi j'aime bien ABBA. Je l'ai déjà écris quelque part ici.
J'y reviens de temps en temps quand j'ai envie de quelque chose de léger, un peu festif et qui me donne le sourire.
Il y a bien longtemps que je ne fais plus la "fête" comme on dit mais des fois dans ma voiture je les mets (je me suis fais ma compil') et je chante...

Oui, je sais que tu aimes bien aussi JM.
Concernant les raisons qui justifient que tu apprécies, tout comme moi, leur travail, je crois qu'il ne peut y en avoir d'autres que celles d'un plaisir spontané, je dirais même naturel de se laisser aller à une sorte d'euphorie et de bien-être, sans avoir à se poser de questions. Moi qui suis d'un naturel plutôt cérébral (ça peut paraître prétentieux, mais c'est comme ça, j'avoue que je préfèrerais souvent que ce soit autrement que de tout passer par le filtre du raisonnement qui peut tourner à la prise de tête...), la musique d'ABBA me permet justement de mettre tous mes vieux systèmes de côté. Je me laisse aller à qq-chose qui n'est pas habituel pour moi, et tout devient secondaire... Cocteau Twins me font aussi cet effet là, même si j'ai l'impression d'y trouver davantage mon compte "intellectuellement" (sans que ce soit d'ailleurs vraiment justifié). Avec ABBA, je ne me pose aucune question, je me sens juste bien et ça me donne envie qu'il en soit ainsi pour le monde entier. C'est con, mais c'est exactement ce que les entendre me fait ressentir instantanément. Je me fous de ce qu'ils racontent (comme Cocteau Twins, mais Liz Fraser, elle, brouille les pistes! ), même si je comprends tout et que je trouve ça très con la plupart du temps, mais je connais la plupart de leurs chansons par coeur. Et comme toi JM, je ne peux m'empêcher de chanter en même-temps (ceci-dit, c'est valable pour la plupart des gens que j'écoute).

Jean-Marc a écrit:J'écouterai l'album complet mais j'avoue que j'aimais bien le fait que le groupe était circonscrit dans une époque, ma jeunesse certainement.

C'est intéressant et je crois comprendre ce que tu veux dire.Et je ne serais pas loin de le partager si ça ne me faisait pas autant plaisir qu'ils se "reforment" (de façon très "balisée" tout de même... Ce n'est pas vraiment reparti comme en 40. Je reste toujours sur ma position de ne pas acheter l'album sans l'avoir écouté auparavant et m'être assuré que c'est mieux que leurs deux derniers albums, que je retrouve bien ce truc qui fait que je bascule. Pour l'instant, même si je retrouve immédiatement leur son, que ce qui fait qu'ABBA est ABBA, et que c'est très bien fichu, ça ne m'a pas fait passer "de l'autre côté"? J'ai écouté plusieurs fois, ou les chansons s'imposent dans mon esprit brutalement (ce qui est bon signe), mais je continue de ne pas y trouver ce que je recherche vraiment. Comme tu dis: on verra...

Sinon, je suis tombé sur un petit "docu" amateur très bien fichu qui retrace tout le parcours de chacun des 4 membres depuis leur enfance, puis la création du groupe et les premiers pas vers le succès jusqu'à leur victoire à l'Eurovision et c'est super intéressant et touchant. Tout d'abord car il n'y a pas d'autres commentaires que leurs propres déclarations (en anglais, mais aussi en suédois) qui racontent non seulement la genèse du groupe, mais surtout comment chacun avant même de se rencontrer avait déjà, depuis longtemps, une grande expérience musicale, chacun à sa manière, avec des influences différentes. On apprend ainsi qu'Agnetha, si elle n'est jamais intervenue dans l'écriture des chansons d'ABBA, était elle-même "songwriter" de ses chansons et que d'une certaine façon, ça a ussi influencé le son d'ABBA. Quant à Frida, à la ase, c'était une chanteuse de jazz qui n'avait aucune culture pop (jusqu'à ignorer l'existence des Beatles!!! ) ou de la variété. Quant aux racines profondes des deux larrons, elles sont avant-tout issues de la musique traditionnelle suédoise de façon familiale. On comprend aussi qu'à l'époque, la Suède était un pays assez autonome musicalement, assez isolé de la frénésie pop et rock qui secouait l'Angleterre et les USA, et que ce qui se passait en Italie, en Allemagne et en France avait tout autant d'importance, ce qui justifie ce son et ces influences multiples, très européennes qui les empêchaient d'être vraiment pop ou rock, mais plutôt dans la catégorie variétés internationales. C'est assez passionnant et informatif, je vous le conseille, même et surtout, si vous n'aimez pas particulèrement (ou même pas du tout) ABBA:



Et puis il y a celui-ci qui n'a rien à voir, plus officiel, avec tout un tas de commentateurs a-posteriori, qui font un peu le bilan. L'avantage, c'est que ça prend le relais du précédent et retrace la "légende" du groupe à succès (malgré un léger feed-back aux années pré-ABBA) et tente d'expliquer la rupture du groupe et ce qui se passe après pour chaque membre. C'est beaucoup moins charmant, plus convenu. On y apprend moins de choses mais du coup, les deux successivement apportent un regard assez complet sur un groupe mythique qui avant de l'être n'était pas destiné à le devenir, mais l'association de ces 4 personnalités très complémentaires les prédestinait tout de même à créer qq-chose d'inhabituel. Pour ce 2e docu, il me paraît bien plus facultatif...



Dans les deux cas, toujours cette impression d'être face à des gens calmes, réfléchis et vraiment humbles (tout en étant conscients de leurs atouts), pas vraiment faits pour ce qui les attend, mais jouant le jeu tant que possible. Dans le 2e, j'ai été frappé par le regard que pose Frida sur Agnetha en train de chanter ("Thank you for the music'), un regard plein de respect, de bienveillance et d'admiration. Aucune trace d'ego frustré ni d'amertume mal placée. Juste la conscience qu'il ne peut en être autrement. Assez rare dans le monde des egos hypertrophiés du show-bizz.