Anja Garbarek

Bon, après deux écoutes de la version théâtrale qui m'avaient laissé sur une impression assez négative, j'attendais beaucoup de la version "album" en espérant qu'un format plus "chansons" m'amènerait à d'autres conclusions... C'est tout de même beaucoup moins "laborieux" à écouter, mais ça reste très sombre, très déprimant, vraiment pas ce qu'il me faut en ce moment. Ce qui me dérange surtout, et c'est surprenant de la part d'Anja Garbarek qui a pour vertu de réaliser des albums habituellement très équilibrés (synthétique/acoustique, expérimental/accessible voire pop, froid/chaleureux), c'est cette sensation de se trouver face à quelque-chose d'assez "bancal". En début d'album, toutes les pièces très accessibles, voire pop, assez réminiscentes de "Briefly Shaking" (mais qui n'apportent rien de véritablement de neuf), puis viennent des pièces très synthétiques, avant-gardistes, du moins expérimentales, qui plombent franchement! (moi du moins...). Donc je suis vraiment déçu, quel que soit l'intérêt du propos. parce-que quand l'émotion n'est pas au rendez-vous, je n'ai pas envie de me trouver de bonnes raisons pour accrocher (surtout qu'en plus, le propos ne m'attire vraiment pas!). Certes, il y a de jolies choses, mais rien qui m'ait véritablement emballé. Il est vrai qu'en ce moment, je ne suis pas très positif, mais la perspective, après toutes ces années, de ce double projet m'avait fait tellement plaisir... Au final, c'est totalement "contre-productif" en ce qui me concerne. J'y reviendrai sans-doute, mais pas tout de suite.
Mais Alexis, je suis curieux de lire malgré tout ton analyse. Ca me fera du bien de lire tes conclusions plus positives.

Voilà mon petit blabla à propos de cet album qui pour moi, est absolument bouleversant ...
Je l'écris pour Pierre qui l'avait demandé mais surtout pour moi même, parce que j'y pense sans cesse depuis des semaines et ça m'obsède et je trouve enfin le temps, entre deux voyages, de mettre ça à l'écrit et j'en ai besoin ...
Mon analyse est peut être totalement fausse, peut être même que j'espère que ce n'est que la mienne, ça rendra l'album encore plus magique ... j'y aurai trouvé mes propres projections et idées ... sans avoir pu le percer.
C'est un album avec différents niveaux de lecture.
Anja m'avait habitué avec ses anciens albums à réfléchir à tout un tas de thème autour de troubles psychologiques, elle dépeignait des personnages tordus, paranos, obsessionnels, reclus, avec des tocs ...
Là, elle ne dépeint pas un personnage, elle lui donne naissance, comme un accouchement ... Lui fait prendre vie petit à petit. On découvre les facettes de sa personnalité, de son enfance, de l'origine de ses troubles.
Et elle, elle se tient là, en dramaturge, en observateur, essayant de conserver la distance nécessaire pour qu'il ait sa propre vie qui se déroule sous nos ... oreilles. Tout en mettant tout en scène. Après tout, il s'agit bien d'une pièce dont elle est co-auteure. Raison pour laquelle l'album non théatral n'a aucun intérêt parce qu'il met en vrac toute la dramaturgie magique qui se déploie dans l'album de la pièce. Et la chronologie est importante.

Et puis il faut cette dramaturgie pour comprendre l'intervention des personnages.
Les personnages de la vie réelle, famille, médecins, ont tous des voix tordues, altérées. Les personnages de la psyché de Bob ont la voix d'Anja, elle chante et dit ces pensées et émotions avec sa propre voix.

Alors tout commence avec les QUESTIONS.
On demande à Bob ce qu'il ressent, s'il est spécial, s'il est surhumain, s'il se sent extra-ordinaire. Il ne répondra pas.
Mais vient NEVER BOTH, un thème au piano, comme une réflexion, qui revient plusieurs fois, jusqu'à la fin. Je le vois comme le moment où on est perdu dans les pensées de Bob, qui ne prennent pas la forme de mots. Juste une ambiance, pas drôle, certes.

Et là on entre dans l'histoire ... IN BETWEEN est une introduction. C'est la dramaturge Anja Garbarek qui nous invite à plonger dans la psyché de Bob. Elle présent le lieu où va se dérouler la pièce. Quelque part "in between" ... un endroit not so safe, not so sound. "in a mindfield of memories, a place in between wrong and right". Pas de bien de pas mal, un coin de carnet (c'est elle qui écrit), in a public house in solitude (la solitude de l'auteure et sa créature), entre souvenirs et événements réels, on ne saura pas. C'est quelque part au milieu de tout ça. Le vrai, le faux, la vérité, la fiction, tout se confond, elle nous prépare à la plongée.
On entend les sirènes des ambulances arriver, ça risque de ne pas trop bien se passer, mais il faut laisser aller et y ... aller!

LAZY PREDATOR, là on découvre comment Bob est tombé amoureux, un jour. Et ça a été la dégringolade. C'est le moment où il a perdu pied. J'aime l'idée que ça vienne dès le début, le déclencheur de tout le reste. It sure takes a shallow memory to be able to break free. C'est presque un prétexte. Les gens qui connaissent la dépression et le tourment mélancolique le savent, l'amour n'a aucune importance dans la vie, en revanche, ce que la relation amoureuse produit est désastreux en matière d'estime de soi et de rapports aux autres. Et la fin du morceau du morceau avec ce choeur synthétique sonne comme un glas. C'en est fini de lui.

D'ailleurs HEAVY FORMS commence par la question ... I DON'T KNOW. Il ne sait plus rien ni quoi ni comment.
(Mon morceau préféré de l'album)
Bob en descente vertigineuse vers son propre asile avec toutes ses questions. Des formes, de toutes tailles, très lourdes. He always liked the view from narrow points, alors que d'un coup toutes les formes sont là et se présentent à lui, et observer leur diversité est insupportable et sont un poids insupportable sur ses épaules. They carry such weight on his shoulders.
Il pense à tout le temps passé à observer ces abstractions, pensées, à les décortiquer et à s'y perdre. Et il s'y noie petit à petit. Il est totalement sorti de la réalité.

Avec Skilful Talker Anja utilise un simple procédé de flashback pour nous expliquer d'où son personnage vient. Plongée dans son enfance.
Il était obsessionnel déjà. Focalisé sur les mêmes images tout le temps. Dans son univers. Pourtant doué pour la conversation, parce qu'il avait compris que s'il on dit aux gens exactement ce qu'ils attendent, ils ne cherchent pas à en savoir davantage. Il avait tout compris à ce qu'on attendait de lui et a su être un enfant modèle.
On comprend bien dans les refrains qu'à l'intérieur, c'est totalement insupportable, l'angoisse totale.
On lui demande ce qu'il fait là et ce qu'il ressent, il dit que ça va, qu'il est content, qu'il se sent bien. It's the stupidest question i've ever heard, il répond, intérieurement. C'est là qu'il a commencé à tout intérioriser. Anja utilise l'ironie "the evidence is pretty pretty clear, mother tongue or any tongue would help this situation" ... il en est incapable parce que ce n'est pas ce qu'on attend de lui. On n'attend pas de lui de dire ce qu'il ressent mais qu'il fasse bonne figure. Et il s'y emploie.


The Witness. Et là, c'est BRILLANT. C'est à ce moment qu'Anja, la dramaturge, intervient. Elle explique comment elle lui a donné vie, mais qu'elle n'est que le témoin de tout ça. Qu'elle a créé son existence, mais qu'elle s'est retrouvée face à des pièges, lui les a surmontés, et a réussi à se lever et marcher pendant qu'elle était tenue à distance. Et qu'il a foutu un sacré bordel dans sa vie à elle en déboulant. Elle ne s'y attendait pas. The spectacular mess as you stumble around qui se déroule sous nos yeux, elle n'en avait rien prévu, ça a pris la dramaturge par surprise, et, par respect, elle s'assure que crédit est rendu à son personnage, même sorti de son inconscient à elle, c'est bien lui qui fait sa vie, et elle n'a pas eu d'autre choix que suivre de loin et se rendre à l'évidence qu'elle ne faisait que suivre ses pas à lui. Elle n'est plus créatrice mais témoin.

NEVER BOTH de nouveau où on l'on replonge dans le tourment de Bob après l'interlude de The Witness.

BOSSA TRUCK FIX je ne sais exactement de quoi il s'agit. J'ai vu sur les photos de la pièce qu'il y avait un gros camion sur scène. ça doit avoir un rapport avec la scénographie.
C'est incroyablement bien produit et fascinant à écouter.

LESS LONELY ... une autre phase de la vie du personnage, après une ellipse. Il a trouvé une forme de compagnie. Sauf que c'est celle d'une personne absente. Ce qui le rassure c'est la route, il a rencontré des gens en chemin et l'existence de la route et de rencontres potentielles lui a permis de se sentir moins seul.
C'est la plus cryptique celle ci!

BOB' SONG ... où l'on découvre les parents abominables de Bob. Qui n'en on rien à foutre de qui il est, mais s'épandent sur les trophées gagnés à l'école, sur sa beauté et son calme quand il était bébé. Persuadés qu'il était si heureux dès sa naissance, il avait tout ce qu'il fallait. We had a lot hopes and expectations.
Voilà comment il a grandi en devant un enfant qui a tout fait pour faire plaisir à son entourage à en devenir totalement foldingo.

THE WILL TO WALK escaping in the only direction he knows, as he's faking the will to walk. Echo direct au morceau précédent. C'est le fond de la dépression. Jusqu'à feindre l'envie de marcher. Alors qu'il est totalement pétrifié. Lips are aching as he's faking the will to walk. Insupportable de ne pas pouvoir dire les mots et marcher plutôt que de dire ce qui tétanise. La production de ce morceau est à couper le souffle. Je n'ai rien entendu de si bon depuis des années, ça me chavire à chaque fois. La progression harmonique qui mène au refrain est incroyable.

CONFESSIONAL MEMOIRS est le moment où Anja fait le bilan. Elle se demande ce qu'il lui est arrivé et quel est l'objet qui se matérialise par le développement de son son histoire. Elle confesse qu'il lui manque des éléments pour comprendre. Lui cherche à comprendre. Tout ce qu'il lui est arrivé, il a essayé de le comprendre, et elle, elle trouve ça merveilleux à observer. Même si ce n'est pas joyeux.
C'est ce qui est formidable dans cette histoire. Ce n'est aucunement joyeux. mais elle ne fait état d'aucun plaisir à explorer tout ça, même pas de la curiosité, juste de l'émerveillement à la vue de tout ce qui se produit. D'une sorte de vie d'alter ego dont elle explore le tourment elle ne tire qu'un enrichissement purement créatif et émotionnel. Ce n'est jamais du pathos. Quelque part, c'est très scientifique. Pourtant aucunement médicalisé. Ce qui fait du bien, dans un monde dans lequel on ne jure que par la "maladie mentale" tous bouts de champs, servant d'excuse à tout et de refuge et de retranchement. Elle, y voit de la vie et de la beauté.

Cet album suit des cycles, moments lumineux et émerveillés retombent dans le tourment ... comme avec CONSTANT CLATTER, presque auto-clin d'oeil à Beyond My Control sur Balloon Mood. Les solicitations, les gens qui sonnent à la porte, l'angoisse, la psychose. Ça en devient quasi comique, comme une farce.


Sauf que c'est trop. Trop de solicitations, de bruits, de gens, d'attentes de la part des autres.
NEVER BOTH revient pour la dernière fois. Sauf que cette fois elle se prolonge. En un morceau magnifique en forme de conclusion. Que j'imagine dite par la bouche du personnage.
Ce texte est bouleversant. Toujours une pointe d'ironie par rapport aux injonctions (the answer is not hard to come by, it's either small and light or huge and heavy).
Sauf qu'elle rappelle que les questions qui se sont posées pendant des années durant, ressassées, sont toujours là, toujours sans réponses, fidèles compagnes. Et on ne s'en défait pas. Et qu'il n'y a même pas de réponse possible quand les questions prennent une part si imposante dans la vie. Qu'elles nous réduisent à un être tout petit, aspiré par le moindre trou noir passant dans les parages.
Et la conclusion en rajoute une couche, au sujet de la vie, la société, de ses injonctions ... "we fall into the depths of a black hole where we are crushed, where we are made real small".
Et son personnage enfonce le clou en apportant l'ultime conclusion, aux réponses posées en préambules de l'album ...
"well i don't know ... i don't know what i'm supposed to feel now ..."


Eh bien ce n'est pas joyeux. Mais c'est honnête. C'est une magnifique exploration. A ma connaissance, du jamais vu.
Beaucoup de gens parlent de "santé mentale" en musique ... Toujours sous le même angle. Le "ça va aller" et le "ça va mieux". Cette espèce de dictature du bien être de notre société au 21ème siècle, très médicalisée, très quebecoise. Anja prouve que ce n'est pas obligatoire. On est pas obligé d'ALLER BIEN. Et qu'on a le droit d'explorer ça et de s'exprimer à ce sujet, même si c'est très politiquement incorrect. Et qu'on peut même y trouver des formes de beauté. On est pas tous faits sur le même moule, il y a des quebecois, il y a des Bob comme celui d'Anja. Je choisis d'être un un Bob. Et je remercie Anja d'avoir osé raconter ça. Je l'aime l'aime l'aime.

Merci Alexis pour ton post, à la fois informatif (ça m'aide à cerner un peu plus le propos!) et impressionnant d'intelligence sur ce que tu en as ressenti. Que ça corresponde ou non à ce qui est réellement exprimé n'est pas pas si important, comme le dit KB (et aussi Liz Fraser), la lecture qu'ont les récepteurs d'une oeuvre est parfois plus intéressante que ce qui émane de l'artiste, du moins complémentaire... J'avoue (si ça n'a déjà été fait) que je ne me suis jamais vraiment penché sur ce qu'exprimait Anja Garbarek dans ses textes, jamais réellement cherché à y trouver un sens. Sur cet album, je sens que c'est particulièrement important de comprendre ce qui se dit, tout particulièrement dans la version théâtrale, assez abrupte à mon goût.

Je suis vraiment content pour toi que tu puisses y puiser tout cela. C'était très enrichissant de lire ton post. Je n'ai que très peu réécouté l'album (que ce soit dans une version ou une autre) depuis l'achat, car d'une part, je ne suis pas spontanément attiré, d'autre-part parce-que je traverse qq-chose d'assez difficile depuis qqs mois, et que les choses sombres, déprimantes ne m'aident vraiment pas. Alors je préfère ne pas trop insister, et y revenir quand je me sentirai de nouveau plus ouvert et positif. Là, ce serait vraiment contre-productif et complètement masochiste... Il faut savoir s'épargner... Mais je SAIS que cet album est intéressant, peut-être passionnant, mais je ne pense pas être à même de l'apprécier à sa juste valeur actuellement, d'autant-plus que j'ai beaucoup de mal à concentrer mon attention.

Et puis quand tu dis:

Eh bien ce n'est pas joyeux. Mais c'est honnête.

Sache que jamais je n'ai douté de l'honnêteté d'Anja Garbarek. Comme KB (et qqs autres), c'est une véritable artiste, qui ne triche pas avec ce qu'elle a à exprimer, j'en suis convaincu!

Encore merci pour cette lecture, même si elle ne m'était pas véritablement destinée. J'y reviendrai-c'est promis!- quand je me sentirai plus à même de me pencher sur cet album que je sais intéressant.

En tout état de cause, ce n'est pas un album facile.
Je ne le vois même pas comme un album mais plutôt comme le résultat d'une étude, un projet de recherche. Une introspection profonde et honnête. Comme on trouve pléthore en littérature, assez peu en musique.
Sans doute pour ça que sa maison de disque lui a dit "vas y viens on fait un autre format, plus facilement écoutable". Mais ça échoue à en faire un album.

Moi je tourne en boucle. J'ai eu un échange très mignon avec elle par chat. Quelle personne formidable, humble et, à mes yeux, incroyablement vraie. Aussi très réservée, sans surprise.

Une chouette itw ... et elles sont rares !!!

https://www.popmatters.com/anja-garbarek-2018-interview-2620809325.html

On apprend que pour écrire cet album, elle s'est goinfrée de documentaire sur les troubles psychiatriques.
Comme elle l'avait fait avec des documentaires sur les serial killers pour l'album précédent.
D'ailleurs, plein de sons de l'album proviennent de ces documentaires. D'où la richesse incroyable de sonorités étranges ...
Elle explique aussi que tout commence par les paroles et les mélodies vocales. Ensuite elle arrange autour.
C'est pour ça que les mélodies sont si libres et élaborées, elles n'ont aucune contrainte.

Je ne décroche plus ... J'écoute cet album en boucle depuis 3 mois ... toujours avec la même fascination ...
Elle dit aussi qu'il va se passer des choses pour cet album ... J'espère une tournée ... Si seulement.
Je regrette de ne pas avoir vu la pièce!

Je vais voir le spectacle en janvier !

Je déteste Oslo mais je suis trop content d'y aller juste pour ça !


TROP HEUREUX

Contente pour toi !

Super album, je l'écoute très souvent également

Oui, très content pour toi également Alexis! Moi j'ai laissé tomber pour le moment... J'y reviendrai en temps opportuns. Pour l'instant, ça ne peut pas fonctionner.

Pierre ... s'il t'intéresse encore de t'y replonger ...
voilà l'un des documentaires qui a inspiré l'album:
https://youtu.be/u-5f2UXosk4

L'autre, celui sur la vie de Bob, j'ai du le commander en DVD auprès du réalisateur. Ça m'a bouleversé parce que mon interprétation était juste d'un bout à l'autre ... et dans ces deux docs on entend un tas de sons qui forment l'album. Le travail de recherche est impressionnant, elle a lié toutes ces histoires d'une main de maître.
Ca part de la schizophrénie mais elle a élargi le sujet.
D'ailleurs ça m'a terrifié. Je ne savais pas comment marchait cette maladie. Les témoignages de familles dans le second doc m'ont glacé le sang.

Alexis* a écrit:Pierre ... s'il t'intéresse encore de t'y replonger ...

Peut-être te souviens-tu que j'avais moyennement adhéré à ce projet... A vrai-dire, l'écoute de l'album me mettait presque dans un état d'angoisse (genre le 2e de Portishead) assez important, du coup, j'ai laissé tomber. La mélancolie, je peux y trouver un certain plaisir,voire un certain "malaise" ("Dynamite" de Stina Nordenstam) mais là, ça dépasse ce cadre. Peut-être que j'essaierai de nouveau quand je me sentirai au top, mais ça m'étonnerait... Sans verser dans l'optimisme et la joyeuseté à tout crin, j'évite toute forme de source d'angoisse depuis un moment. Visionner "Nymphomaniac" a été une sorte d'épreuve pour moi, il m'a fallu puiser très loin pour finalement y trouver une certaine forme d'empathie, et encore, la fin m'a presque déglingué. Heureusement que j'étais dans un bon jour. J'épargne ma fragilité.

Donc, merci pour le docu, mais je m'abstiendrai, même si je suis convaincu que c'est intéressant.

Je comprends tout à fait. C'est ce que me fait le dernier Björk.
Même quand FIP en passe des morceaux, j'éteins, parce que j'ai peur de me jeter par la fenêtre

Je crois que le problème de Björk, c'est qu'elle a fini par se prendre trop au sérieux, et que pour ça, elle s'imagine peut-être qu'être plombante la rendra plus crédible en ce sens... Ce n'est pas le cas d'Anja Garbarek je crois... Mais j'espère qu'Anja retrouvera plus de légèreté que sur ce projet à l'avenir.
On est déjà submergés par le négativisme ambiant, et sans pour autant se jeter sur la Compagnie Créole ou souhaiter le retour d'une Annie Cordy, on peut espérer que les artistes que nous défendons puissent au moins nous offrir un peu de poésie pour nous sortir de cette réalité. C'est en ça que Kate Bush est une artiste que je défends: malgré toutes ces petites tragédies qui composent le fil de son oeuvre, la poésie n'a jamais quitté ses créations et c'est peut-être avec "50 WFS" ou "Aerial" qu'elle en a donné la plus belle preuve... Une fenêtre sur autre-chose, c'est tout ce que je demande en ce moment. C'est aussi pour ça que je défends ardemment une Joanna Newsom. Au moins, ses braillements, cancanements ou autre miaulements me font sourire et n'oblitèrent en rien la beauté et l'étrangeté de certains sons qui sortent de sa gorge, le tout assorti d'arrangements somptueux et de textes auxquels je ne comprends rien, mais que je sais beaux et qui m'emmènent ailleurs... Même chose pour Cocteau Twins ou The Divine Comedy (enfin, hormis les textes très compréhensibles et si bien écrits)... D'où, peut-être aussi, mon retour ponctuel vers ABBA (sans la poésie... Faut pas non plus déconner! ).

Actuellement, mon champ d'écoute se restreint, mais je refuse de me faire plus de mal que ce que m'offre mon quotidien ou les perspectives d'"avenir" que l'on nous laisse entrevoir. Crevons au moins au son d'une BO positive!

Ca m'évoque un moment de "Soleil vert".

Je suis à 100% avec toi ...
Je ne supporte plus de souffrir en musique.

Anja ne me fait pas ça, parce que justement, je lui trouve le talent d'aborder des choses très lourdes avec beaucoup de poésie et de fantaisie ... Ce qui rend quelque chose de très sombre, très lumineux.
Mais c'est mon appréhension toute personnelle de cette oeuvre.

Tiens Joanna, ça faisait longtemps! Tu m'en as redonné l'envie!

Alexis* a écrit:Tiens Pierre as-tu vu passer le nouveau morceau ?



J'aime beaucoup les arrangements et la production. Dans le feutré qui lui va si bien.

Mais j'aime beaucoup! Oui, très feutré, intimiste. C'est ravissant! Je crois comprendre que c'est tiré d'un album de Mr Mibbler ( Connais pas!). J'ai essayé de trouver ça, mais impossible (à part légalement sur plateforme digitale). Tu en sais plus? Apparemment, ce n'est qu'une participation. Pas de préparation d'album en vue?

Il y aurait deux morceaux avec Anja sur l'album (à venir) de cette personne. Donc un autre à découvrir on ne sait quand ...

La dernière fois que j'ai echangé avec elle, elle disait qu'elle attendait que la situation avec covid se clarifie et esperait pouvoir emmener son show à l'étranger.
je n'en sais pas plus que ça.
Ce n'est pas grave, je l'aime mystérieuse !

Merci Alexis pour ces renseignements officieux. Tiens-moi au jus quand tu as du nouveau...

(Presque) par hasard, je suis tombé sur ce petit concert (50mns) dans le cadre d'un festival. Je ne sais pas si tu le connais déjà, mais si ce n'est pas le cas, malgré un son très moyen, je te conseille de te pencher dessus, c'est vraiment sympatoche! Je n'avais pas imaginé qu'elle aurait autant de présence sur scène, à la fois mutine, parfois un peu destroy et franchement craquante (elle me rappelle un peu Toyah dans ses meilleurs moments...). Je n'aurais pas non plus soupçonné qu'elle puisse avoir cette puissance dans la voix...  Bref, je suis tombé sous le charme! Ca date de 2007 (après "Briefly Shaking") et elle termine par "Big Mouth" que j'aime beaucoup et qu'elle interprète de façon un peu surprenante, mais très réussie. C'est, hélas, la seule chanson de "Smiling & Waving", j'aurais bien aimé qu'il y en ait d'autres...



J'ai aussi découvert cette petite vidéo de "Can I keep Him?" ou Anja à Paris. C'est vraiment charmant!



Du coup, j'en profite pour reposter la petite vidéo de "The Last Trick" (très inspirée du "Magicien d'Oz" si Maxence nous lit... ) que j'aime vraiment beaucoup. Malheureusement, la qualité n'est pas optimale:



Enjoy!

https://instagram.com/stories/anjagarbarek_official/2956990967127332657?igshid=YmMyMTA2M2Y=
Une vidéo animée annonce La ressortie de sleep de Briefly shaking? Le 30 octobre?

J'ai vu passer ça ...
Très étonnant, je ne l'imagine pas recycler ses vieilles oeuvres ...
En plus BS a eu une belle sortie, tous formats, tournée, etc ... Donc à quoi bon ?

Tout d'abord, merci Alain pour ce petit tour vite-fait, ça fait bien longtemps qu'on ne t'a pas lu et c'est dommage...

J'ai intégré ton message dans le sujet consacré à Anja Garbarek, je trouvais ça plus pertinent qu'un message isolé...

Comme je ne suis pas inscrit sur instagram, je n'avais pas accès à ton lien, mais après une petite recherche, je suis tombé sur son compte FaceBook qui doit, a-priori, délivrer les mêmes infos. Tout cela me paraît bien sibyllin... De quoi s'agit-il exactement? Parce-que "Sleep" n'est qu'un titre isolé d'un album déjà ancien. Quel serait l'intérêt de le sortir en single? Une réédition remasterisée de "Briefly Shaking" qui possède déjà un très beau son, ça n'aurait pas d'intérêt particulier. La sortie d'une compil? Ce serait très surprenant... Il y a bien cette photo qui ressemble à une pochette:



Mais c'est absent de tout commentaire. Vous avez compris de quoi il s'agissait? Parce-qu'à part ça, je n'ai rien trouvé d'autre...

C'est un clip ...



Enfin en quelque sorte. Pas grand intérêt ...

Mais elle a posté le lien en disant "tandis que je travaille sur de nouveaux morceaux ...."

Donc, en gros, c'est un réalisateur dans l'animation qui a utilisé la chanson d'AG pour réaliser un clip (plutôt réussi d'ailleurs), mais c'est déconnecté de toute actualité la conrcenant , c'est ça? C'est drôle, j'ai l'impression que le titre a "subi" un traitement de remasterisation voire de remixage. J'ai d'ailleurs toujours beaucoup apprécié le travail effectué sur le son sur ses albums (notamment "Smiling..." et "Briefly..."), c'est toujours très bien produit.
Effectivement, c'est un peu frustrant... Mais content d'apprendre qu'il y a un projet à venir.