Patti Smith

Bizarrement, on n'a jamais trop échangé autour de Patti Smith, figure incontournable du "rock féminin". Pour moi, c'est même la pierre angulaire, fondatrice de ce concept vaseux qui n'en est pas un... Je n'ai jamais été particulièrement touché par le rock, mais Patti Smith m'a toujours impressionné. Même si quelques aspects de sa personnalité me gonflent un tantinet (ce côté "artiste maudite" rimbaldienne, révoltée et indomptable, mais qui n'hésite pas à jouer le jeu de la consécration, de la reconnaissance culturelle- particulièrement en France!), je ne peux m'empêcher de ressentir un grand respect pour cette bonne-femme qui n'a cessé de montré "qu'elle en avait", mais c'est faire l'impasse sur sa féminité, pourtant très androgyne. Elle utilise les codes des hommes parmi les hommes, qui ne font que mettre en valeur le fait qu'elle est avant-tout une femme. Elle a une façon si particulière de mettre ça en avant.

Je m'exprimerai davantage sur elle un peu plus tard, là je voulais juste mettre une petite video d'un évènement récent (il y a qqs mois) qui m'a touché, malgré son côté... je ne trouve pas le mot... Mais cette Patti Smith reste une sacrée bonne-femme!

Elle est passée cet été dans les Landes, je n'ai pas pu y aller

Il n'est jamais trop tard pour bien faire... C'est parti!

Comme je le disais dansmon premier post, je suis toujours surpris de constater que Patti Smith recueille peu de suffrages ici-même...

Donc, ce soir, je suis en forme pour m'y coller! Tout d'abord, rien dans la discographie de la Dame n'est à jeter. Il y a parfois (c'est rare...) une petite baisse de régime, mais on n'est jamais vraiment déçu....

Il faut dire qu'elle avait fait très fort avec un premier album fracassant. Je crois qu'elle n'a d'ailleurs pas fait mieux depuis et c'est sur ce fameux "Horses" que je vais consacrer mon énergie ce soir. Ce disque a accompagné toute mon adolescence. Je peux être longtemps sans l'écouter, mais quand ça me reprend, c'est toujours le panard assuré! Cet album me met dans une sorte d'état de transe à chaque fois, moi qui ne suis vraiment pas un fan de rock.

Tout d'abord, une pochette carrément icônique. Elle est signée Robert Mapplethorpe qui fut le premier compagnon de Patti Smith (j'y reviendrai...):



Pochette parfaite et révélatrice: une simple photo en noir & blanc, et tout est dit! c'est tout à fait conforme à ce que vous trouverez à l'intérieur. Inutile même de commenter...

Pitchfork a fait un petit laïus très bien fichu, là, au contraire, tout n'est pas dit, mais l'essentiel y est:



Alors, comment décrire ce "Horses": une énergie sèche et tranchante, même si parfois ça s'apaise comme le morceau hypnotique qui clôt l'album. Pas de chi-chis: c'est du rock basique, aucunement virtuose (sauf sur "Birdland"). Batterie, guitares, basse, parfois un piano. Rien de plus sauf... cette voix rauque, sèche, qui chante, qui crie, mais aussi et surtout qui dit. C'est la marque de fabrique de la Dame, à qui il arrive aussi de faire des lectures de ses textes quand elle n'est pas en concert. Obsédée par la poésie, inspirée par Burrough et surtout Rimbaud (elle a vécu un moment à Montmartre avec sa soeur Kimberly dont il est question dans l'album puisqu'une des chansons porte son nom en titre), elle déclame autant qu'elle chante, et c'est vraiment dans ses moments là qu'elle montre toute sa puissance. Les critiques ont souvent dit que Patti Smith était punk avant que les punks n'existent. Je ne suis pas d'accord... En revanche, j'ai toujours pensé que c'était elle qui avait invente le rap, sauf que c'est pas chiant!

Pour preuve, l'intro (une des plus puissantes que je connaisse, une des plus réussies aussi!) de "Land: Horses / Land of a Thousand Dances / La Mer(de)", le morceau que je préfère dans cet album, illustre parfaitement, non seulement sa technique, mais le propos. On ne peut s'empêcher de penser à un cheval qui peu à peu se met à marcher, puis embraye au trot pour finir par un galop démoniaque permettant à la chanson de partir. Ca me rend dingue à chaque fois! Je vous mets la version avec le texte car celui-ci mérite d'être aussi lu. C'est d'une violence incroyable (un viol homo qui se termine par un meurtre abject!) mais bizarrement d'une poésie à tomber:



Inutile de dire que même si l'album possède un son un peu cradoque (façon Rolling Stones), Youtube ne rend vraiment pas compte de l'énergie qui se dégage du morceau qu'il faut absolument écouter à fond!

Sinon, je n'évoquerai qu'un deuxième morceau pour une raison évidente ici, en dehors du fait que c'est, pour moi, l'autre moment fort de l'album avec "Gloria (in excelsis Deo) qui ouvre l'album: "Birdland".

Kate Bush n'a pas été la première à adapter "A book of Dreams" de Peter Reich avec "Cloudbusting", Patti Smith s'y était collée plus de 10 ans auparavant, et d'une façon tout à fait différente. Si KB nous fait un résumé/explication de texte comme elle seule en a le secret, pour Patti Smith, il s'agit davantage d'une évocation, une histoire qu'elle mêle à une autre (j'ai oublié laquelle. Une nouvelle de Burrough je crois...) pour en créer une qu'elle fera sienne. Il n'est plus question de chevaux, mais d'oiseaux, et à la fin, son chant (en écho aux parties de guitare fantastiques!) ne fait penser à rien d'autre que les jacassements d'une nuée de volatiles s'envolant précipitamment, on ne sait si c'est pour fuir un danger ou parce-que c'est le moment précis du départ pour la grande migration, mais pour une évocation, c'est puissant:



Ces deux morceaux sont loin de résumer à eux seuls l'intérêt de cet album unique. Tout est vraiment parfait, cohérent mais varié. "Horses" reste un des meilleurs "debut-albums" de tous les temps et on le retrouve presque à chaque fois dans les sélections des meilleurs albums de tous les temps. C'est mérité!

Sinon, l'allusion à Kate Bush n'était pas innocente. Les deux dames se tiennent en haute estime depuis longtemps:
Kate Bush, à la sortie de "Lionheart" avait décrit "Don't push your foot on the Heartbrake" comme sa tentative de "à la manière de..." ("my Patti Smith song" comme "Wow" ou "Breathing"-j'ai oublié- avait été sa "Pink-Floyd Song"). Et quand KB avait opéré son grand-retour pour "Aerial", Patti Smith avait déclaré:

"C'est une pionnière. En découvrant son premier disque, Wuthering Heights, en 1978, je me suis sentie moins seule. De l'autre côté de l'Océan, une femme osait, comme moi, s'imposer dans un monde d'hommes. Mon allure de garçon manqué pouvait passer dans le rock, mais Kate était un ovni: incroyablement forte et, en même temps, sensuelle. Ses textes étaient poétiques, provocateurs, ses musiques, expérimentales."

Bel hommage...

Je terminerai en revenant à Robert Mapplethorpe dont elle avait partagé un bout de chemin (et son appartement à New-York) avant que celui-ci ne découvre qu'il préférait les garçons. Patti Smith n'écrit pas que des textes pour ses chansons ou des poèmes, elle s'est aussi consacrée au roman, ou plutôt des mémoires. Que vous aimiez ou non Patti Smith, jetez-vous sur "Just Kids":



dans lequel elle raconte son départ de sa cambrousse pour s'installer à New-York, ses galères, sa rencontre et sa relation avec Mapplethorpe, puis ses rencontres passionnantes avec le cercle qui entourait Andy Warhol, ces connections qui l'amèneront peu à peu à écrire puis choisir la voie du rock. Le livre s'achève juste au moment où elle s'apprête à silloner les clubs de NYC, juste avant l'élaboration de "Horses". Ce bouquin est passionnant! Un témoignage extrêmement vivant de ce qu'était la vie d'une zonarde lambda qui débarque à New-York sans connaître personne, enchaîne les petits boulots pour survivre sans soupçonner que l'attend un destin hors-normes. A partir du moment où je l'ai commencé, je ne l'ai pas lâché... Son pouvoir d'évocation est tl que non seulement on visualise parfaitement ce qu'elle décrit, mais on a vraiment l'impression d'être avec elle dans ses galères. C'est néanmoins un livre positif, énergique, plein d'espoir. Une belle leçon de vie qui cherche peut-être à démontrer que l'enchaînement des évènements et des rencontres conjugué à une force créatrice et un certain sens des opportunités offre à chacun la possibilité d'un destin qu'on n'imaginait pas. Le "rêve américain" version baba-cool déjantée (mais lucide) du NY de la fin des années 60/début 70.

J'ai commencé à lire (mais jamais terminé) le bouquin qui raconte le deuil de son mari Fred Sonic Smith, mais c'était très différent, plus sombre et enfermé, le récit d'une sorte d'errance dans le souvenir. Toujours bien écrit, mais pour moi, ça ne devait pas être le moment. Il faudrait que je le reprenne...

Voilou! Si vous ne connaissiez pas cette grande Dame du rock, j'espère vous avoir donné un peu envie de vous pencher un peu sur son cas, au moins sur "Horses" qui vaut vraiment le détour.

Je voulais lire "Just Kids", je ne l'ai pas fait.
Puis je n'y ai plus pensé. Tu m'en redonne l'envie!
Je vais me le procurer.

Tu ne seras pas déçu JM! Et je ne suis pas le seul à le dire. C'est vraiment captivant! Et ça apporte un nouvel éclairage sur Patti Smith. Depuis, je la trouve beaucoup plus sympa... Je l'ai toujours trouvée plutôt prétentieuse et un peu artificielle, très imbue d'elle-même. Ce bouquin m'a fait comprendre un certain nombre de choses. Ceci-dit, elle peut toujours m'agacer quand elle s'enferme dans son personnage de poétesse maudite. En revanche, en concert, elle m'a surpris: très généreuse et communicative. Elle partage, elle donne. L'anti Fiona Apple quoi! On sent l'expérience de routarde!

Je ne me suis jamais penché sur son travail.
Je connais "Because the NIght" et je crois que ça s'arrête là.
Je ne pense pas que ce soit ma came. Et puis j'ai un peu honte de l'écrire, mais son look "brut" et "sec" m'a toujours rebuté, je la trouve tellement peu attirante que je me dis que sa musique doit lui ressembler.
Je ne savais pas qu'elle appréciait Kate Bush, elles me semblent tellement à l'opposé l'une de l'autre !

Renaud a écrit:Je ne savais pas qu'elle appréciait Kate Bush, elles me semblent tellement à l'opposé l'une de l'autre !

Effectivement, tout semble les séparer, mais si on creuse un peu, elles ont qqs petits trucs en commun, notamment au niveau éthique. Après, l'une est américaine, issue d'un milieu pauvre et a vécu des trucs un peu sordides, l'autre vient de la petite bourgeoisie anglaise avec un background hyper protecteur. Ca forge des personnalités différentes...

Tu te trompes, son travail est beaucoup plus subtil et intéressant que son aspect peut le laisser supposer, comme KB très référencé et empreint de spiritualité, voire d'influences religieuses, mais surtout littéraires.
J'avais vu une expo qui lui était consacrée il y a qqs années, c'était vraiment intéressant et riche. Quand j'habitais Montmartre, j'étais tombé sur elle dans la rue et je n'avais pas pu m'empêcher d'aller lui parler. J'étais impressionné comme un gamin de 15 ans. Pas très chaleureuse, assez méfiante, mais attentive et polie. Elle dégage beaucoup d'autorité...

Comme toi, j'avais été très surpris de cette déclaration concernant KB, je pensais qu'elle ne la connaissait même pas... Je pense qu'il y a surtout du respect pour les références littéraires et spirituelles, Patti Smith est impressionnée par ça.

L'album "Wave" pourrait te plaire, il est moins rock, un peu plus "pop" et accessible. Son album de reprises aussi.

Je me replonge dans Patti Smith... Ce sont toujours des retrouvailles joyeuses. Je ne suis pas d'un naturel nostalgique, mais les 4 premiers albums de Patti Smith (en particulier celui-ci!) me replongent instantanément dans mes années lycée, et des visages, des moments, des sensations me reviennent instantanément à l'esprit. D'un point de vue personnel, elles n'étaient pas mes meilleures années, mais toutes ces personnes, ces souvenirs d'amitiés simples et joyeuses, d'insouciance et de franches rigolades qui me soulageaient d'interrogations et de souffrances existentielles permanentes me réchauffent le coeur à chaque fois!  "Radio Ethiiopia" est un peu la bande-son de ces moments que je retrouve un peu dans "Le péril jeune" de Klapisch.

"Radio Ethiopia" qui est le second album de Patti Smith avait eu mauvaise presse je crois. A cette époque, il était de bon ton de descendre le "follow-up album" d'un(e) artiste dont le premier avait fait sensation, comme KB avec "Lionheart" ou Siouxsie & the Banshees avec "Join Hands", une tradition éditoriale assez stupide dans son systématisme institutionnel (ce qui a tendance à me taper sur les nerfs, les "journalistes" manifestent bien trop souvent une sorte de conventionnalité bêtasse désarmante!). Il faut dire qu'embrayer après un "Horses" qui avait désarçonné nombre de fans de rock n'était pas une tâche aisée. Mais je trouve que le Patti Smith Group s'en était, au contraire, très bien tiré en ne cherchant pas à reproduire les ficelles qui avaient fait le succès de leur debut album sans peur et sans reproche. Tout en tentant de rester fidèle à un esprit, Patti Smith et ses sbires ont exploré d'autres voies plus radicales encore (la suite "Radio Ethiopia/Abyssinia" est envoûtante dans son désordre apparent).
Au contraire, l'album suivant "Easter" (sur lequel j'embraye)




... a recueilli un consensus dithyrambique  de la part des critiques (sans doute remotivés par le succès de cette collaboration Smith/Springsteen -pour moi pas si heureuse, autant musicalement qu'au niveau du texte...) alors qu'il se montre moins cohérent et parfois un peu racoleur si on regarde bien... Mais je l'aime aussi beaucoup car c'est l'album qui m'a amené à Patti Smith, et il bénéficie du même effet "Madeleine de Proust" que "Radio Ethiopia". Je crois même qu'à l'époque, "Easter" était mon préféré... alors que j'adhérais plus moyennement à "Horses" dont je n'ai découvert la puissance et le génie que plus tard... Particularité curieuse: au sein de cet album studio, en guise d'intro à "Rock'n roll Nigger", Patti Smith nous gratifie d'un "rap vocal dont elle a le secret, rageur, presque haineux (en fait, très punk dans l'esprit!): "Babelogue" capturé en live. Sans-doute avait-elle voulu rappeler qu'elle avait dû être immobilisée un certain temps suite à une chute de scène lors d'un concert, d'où le titre de cet album de la résurrection et de la chanson qui clôt l'album, elle même inspirée d'un poème- "Easter (la résurrection)"- inséré dans la pochette intérieure avec la photo de Rimbaud et son frère en tenue de communiants et de nouvelles photos de Mapplethorpe,



morceau assez inintéressant si ce n'est qu'il se termine par un monologue accompagné de cloches et de cornemuses dissonantes, effet bordélique garanti! L'album se termine donc sur une référence religieuse, offrant ainsi à l'album suivant, "Wave" une transition cohérente. De nouveau, c'est Robert Mapplethorpe qui se colle à la pochette:



(clic droit/afficher l'image pour voir la photo en grand)



"Wave" est un album plus accessible, presque pop, lumineux, comportant des moments empreints de spiritualité, voire de religiosité, des morceaux variés (un hymne, une marche, un hit très commercial "Frederick"),



et par conséquent une démarche moins rock que par le passé. La chanson "Wave" qui clôt l'album est un hommage à Jean-Paul 1er, le pape disparu seulement après 33 jours de pontificat, d'un infarctus, officiellement, alors que beaucoup de rumeurs laissent penser qu'il aurait été assassiné. Une sorte de litanie/déclaration, comme une conversation téléphonique avec le pape défunt avec le bruit du vent comme fond sonore et un solo de piano un peu étrange (qui n'est pas sans rappeler l'intro de "Waking the witch de KB) comme pour mieux porter son message, d'un mysticisme assez troublant puisqu'elle donne carrément l'impression de dialoguer avec l'esprit du pape :

Hi. Hi. I was running you after you for a long time
I was watching you for...
Actually I've watched you for a long time
I like to watch you when you're walking back and forth on the beach
And the way your, the way your cloth looks
I like I like to see the edges
The bottom of it get all wet
When you're walking near the water there
It's real nice to talk to you
I didn't I-I-I-I
How are you? How are you?
I saw I saw you from your balcony window
And you were standing there waving at everybody
It was really great because there was about a billion people there
But when I was waving to you
The way your face was
It was so, the way your face was
It made me feel exactly like we're
It's not that you were just waving to me
But that we were we were waving to each other
Really it was really wonderful
I really felt happy
I really made me happy. And
Um. I. I just wanted to thank you
Because you, you really really you made me feel good and
Oh, I, it's nothing
Well I'm just clumsy
No, it's just a Band-Aidi
No, it's OK. Oh no, I'm always doing
Something's always happening to me
Well. I'll be seeing you
Bye. Bye.
Wave thou art pretty
Wave thou art high
Wave thou art music
Wave thou art why
Wave thou art pretty
Wave thou art high
Wave to the city
Wave wave good-bye
Wave thou art high
Wave thou art pretty
Wave to the children
Wave good-bye
Good-bye. Bye. Good-bye sir. Bye papa

Dans la pochette intérieure, des citations (Goddard, Genet, Rilke, Alberto Luciani), des hommages (Jeanne Hébuterne, la maîtresse de Modigliani, Barbara Frietchie, martyre de la guerre de Sécession, Ivan Kral, un de ses musiciens) et une dédicace à Frederick Sonic Smith, son professeur de clarinette, mais aussi, dans la foulée, futur époux (pratique pour ne pas changer de nom! ) et père de leurs deux enfants pour lesquels Patti Smith interrompra sa carrière pendant près de 10 ans (KB n'a donc pas été la seule...).

"Wave" reçut un accueil plus mitigé de la part des critiques l'accusant d'édulcorer sa démarche et sa vision au profit de mobiles plus commerciaux et de verser dans uns spiritualité de pacotille un peu naïve (les colombes de la pochette qui évoque un peu celle de Stevie Nicks pour "Bella Donna" qqs années plus tard).



Ils étaient loin 'imaginer que Patti Smith disparaîtrait des radars pour une longue période, avant une nouvelle résurrection...

Je suis tombé sur cette interview de 2013 (sortie de l'album "Banga"), vraiment intéressante dans laquelle elle apparaît souriante, détendue, très "humaine" et s'exprime sincèrement sur son rapport à l'art, la religion, la politique, son pays, ses "disparus", certains de ses combats (Patti Smith est très "engagée"). Il faut dire que le type qui conduit l'interview semble lui-même un admirateur et fait plutôt bien son job:



Je comprends un peu mieux le personnage maintenant. Je n'avais jamais remarqué à quel point elle avait de si belles mains...

Evidemment, tu m'as donné envie de replonger chez Patti bien que cela ne fasse pas si longtemps que je l'ai écoutée.
Ce week-end j'ai donc réécouter les 3 premiers albums.
Et bien qu'il y ait des titres que j'aime énormément sur "Horses" et "Radio Ethiopia", "Easter" reste mon préféré.
Je suis toujours étonné par la voix de Patti qui se fait tantôt fragile presque faiblarde et qui devient claire, profonde et puissante.
Je vais continuer chronologiquement.

Jean-Marc a écrit:Je suis toujours étonné par la voix de Patti qui se fait tantôt fragile presque faiblarde et qui devient claire, profonde et puissante.

Ce qui m'étonne le plus concernant sa voix, c'est qu'elle n'a pas bougé d'un pouce depuis ses débuts. Quand je l'ai vue en concert à La Villette il y a qqs années, ça m'a vraiment scotché! C'est sans-doute comme son physique... Les gens qui n'ont pas eu un physique patriculièrement avantageux semblent vieillir moins vite... (Ceci-dit, il y a qqs photos d'elle jeune dans lesquelles elle semble très belle...). Car, en plus, elle avait une pêche d'enfer! Elle m'avait beaucoup impressionné.

Content de t'avoir remotivé JM! Moi c'est pareil, il y a de longues périodes pendant lesquelles je n'écoute plus certains artistes, et puis ça me reprend et je me demande pourquoi je les ai, en quelque-sorte, négligés... Patti Smith est une des rares qui fait vibrer la corde d'une certaine nostalgie... A chaque-fois que je l'écoute, plein de visages et d'évènements me reviennent en mémoire.

Oui, "Easter", c'est l'album qui m'a fait venir vers elle, mais à l'époque, je préférais "Radio Ethiopia", et c'est plus tard que j'ai réalisé qu'"Horses" était un album fabuleux! Pour "Wave", je l'ai trouvé décevant à sa sortie, mais inalement, je le trouve très bien. J'avoue accorder moins d'intérêt au reste de sa production à part "Trampin'" et "The Coral Sea" qui est un album fascinant.

Patti Smith est à l'honneur ce mois-ci sur Arte, avec un concert de 2005 à Montreux:



Et un docu: "Patti Smith", la poésie du Punk", titre qui m'agace prodigieusement quand on s'obstine à la catégoriser dans un mouvement dans lequel elle n'a jamais rien eu à voir. Patti Smith, historiquement, culturellement, idéologiquement et musicalement n'a jamais rien eu de "punk", c'est vraiment n'importe-quoi! Mais le docu est assez bien fichu malgré quelques raccourcis et cette narratrice insupportable (qui pourrait bien être celle du docu d'Arte sur KB d'ailleurs...).



Pour ceux qui ne connaissent pas (ou mal) Patti Smith, c'est une bonne intro et peut donner envie de lire "Just Kids", excellente autobiographie (partielle) que je continue de recommander, qu'on aime ou pas sa musique ou même le personnage. C'est vraiment passionnant à lire! Au fait JM, tu l'as lu finalement?

Du coup, ça me donne envie de l'écouter... Je ressors mes vinyles en espérant qu'ils ne craquent pas trop...

Non toujours pas lu!! Je ne l'ai pas acheté, j'y pense puis j'oublie...
Par contre j'avais prévu de regardé le doc sur arte.

Ce docu n'est pas mal, mais sans comparaison qualitative avec le bouquin. Je ne suis même pas certain qu'il puisse donner envie de le lire car Patti Smith y apparaît très différemment de ce qu'on voit dans le docu qui fait beaucoup de raccourcis autant sur l'état d'esprit des protagonistes que l'évolution de leurs démarches respectives (puisqu'ils s'engageront dans des voies artistiques et personnelles différentes). Patti Smith est un personnage assez double (tout particulièrement au début de sa carrière) car il y a le personnage qu'elle affiche, provocatrice, grossière, excessive qu'elle donne à voir dans ce docu alors que dans le livre, elle détaille davantage sa démarche artistique et intellectuelle conjointement à la réalité de ce qu'elle vit. C'est d'ailleurs aussi valable pour Robert Mapplethorpe et l'écart qui se creuse ainsi dans leur relation, aussi bien de couple (aspect d'ailleurs plutôt mal traité dans le docu car très elliptique) que dans leurs trajectoires artistiques. La description de ce qu'est New-York à l'époque est aussi beaucoup plus informative dans "Just Kids". Du coup, on comprend que l'environnement a une incidence non négligeable sur leurs trajectoires respectives.
Bref, tout ça pour dire que penser que le docu résume bien le bouquin n'est pas juste et que ça ne doit pas te faire renoncer à le lire car c'est vraiment tout à fait autre-chose...

Quelle coïncidence Pierre, j'ai regardé le concert de 2005 hier dans la soirée ! C'était un très bon spectacle d'ailleurs. J'adore Patti Smith, elle a fait subsister le rock dans son idée originelle de révolte et de poésie, et j'aime en particulier son album "Easter" qui est le premier que j'ai écouté et qui dégage une vraie énergie irrésistible. J''avais offert "Just Kids" à une amie qui était fan, et qui m'avait justement fait découvrir son œuvre. Je ne l'ai jamais lu, je suis devenu fan qu'après, mais je me suis toujours dit qu'un jour, je le lirai. Peut-être cette année d'ailleurs, qui sait ?
En revanche, contrairement à toi Pierre, je comprends très bien que l'on puisse la qualifier d'artiste "punk", puisqu'elle a un état d'esprit qui s'est opposé aux règles du rock dessinées par l'industrie musicale, à l'époque où les rockeurs devaient agir d'une certaine manière, produire d'une certaine manière, et tout cela dans le but de maximiser les profits. Patti Smith aime tellement le rock, son histoire, son évolution, ce qu'il a pu être et ce qu'il peut être, qu'elle s'est rebellée contre lui, à un moment où il devenait commercial et conventionnel, et trahissait ainsi ses propres principes. En plus d'être apparue sur la scène new-yorkaise de 1974/1975, au moment où le mouvement punk se développait. Le punk étant d'abord un mouvement qui entend penser par soi-même, Patti Smith y appartient à mon sens.

En attendant la découverte du documentaire que j'ai raté hier, voilà quelques uns de mes titres préférés de Patti !

Content de constater que tu apprécies aussi Patti Smith Maxence. Tu peux regarder le docu quand tu veux sur le site d'Arte, j'ai mis le lien et de plus, YT le relaie.

Concernant:

Maxence a écrit:En revanche, contrairement à toi Pierre, je comprends très bien que l'on puisse la qualifier d'artiste "punk", puisqu'elle a un état d'esprit qui s'est opposé aux règles du rock dessinées par l'industrie musicale, à l'époque où les rockeurs devaient agir d'une certaine manière, produire d'une certaine manière, et tout cela dans le but de maximiser les profits. Patti Smith aime tellement le rock, son histoire, son évolution, ce qu'il a pu être et ce qu'il peut être, qu'elle s'est rebellée contre lui, à un moment où il devenait commercial et conventionnel, et trahissait ainsi ses propres principes. En plus d'être apparue sur la scène new-yorkaise de 1974/1975, au moment où le mouvement punk se développait. Le punk étant d'abord un mouvement qui entend penser par soi-même, Patti Smith y appartient à mon sens.

Le punk n'est pas une réaction particulière à un rock qui serait devenu commercial ou conventionnel, davantage à ce qui était devenu une "institution" qui ne dérangeait plus personne et même s'était intellectualisée, embourgeoisée voire arrogé des prétentions élitistes à travers le rock progressif (Pink Floyd, Genesis... Ludo en parlera mieux que moi). Les punks prétendaient retrouver l'esprit initial du rock à travers la provocation (voire une certaine terreur) et son aspect disruptif et radical, sans prétention culturelle, utilisant à l'outrance, le cynisme voire le nihilisme ("no future") et surtout le retour à une expression de la classe ouvrière en rupture à toute cette élite bourgeoise du rock progressif (les "dinosaures" qui, pour eux, devaient disparaître du paysage rock). Là ou le bât blesse c'est l'opposition entre ceux qui pensent que c'est un mouvement issu des USA (principalement New-York au CBGB-comme décrit dans le docu- comme Patti Smith, mais surtout les Stooges/Iggy Pop, les Ramones, les New-York Dolls...) et ceux qui, comme moi, pensent que ce n'est qu'un mouvement britannique fulgurant inspiré par Bowie et le Glam-Rock, mais incarné par les The Jam, Sex-Pistols, Siouxsie & the Banshees (même s'ils refusent cette étiquette) et une quantité de groupes appelés à ne pas durer ou à se transformer au gré d'associations temporaires, sans volonté de créer une structure sur le long-terme puisque le rock n'a pas vocation à s'institutionnaliser et doit éviter toute forme de progression musicale (la virtuosité instrumentale ou vocale est à proscrire! Seule l'énergie et le "bruit" sont recherchés). Parallèlement à la sphère musicale, il y a tout une dimension esthétique (assez absente du "punk" américain) folklorisée à outrance en Angleterrre, certes inspirée de ce qui se passait de façon embryonnaire à NY, mais réellement mise en forme par Malcolm McLaren et Vivienne Westwood à Londres. Certes, le terme "Punk" apparaît aux Etats-Unis avec le magazine du même nom, mais pour en revenir à Patti Smith avec toutes ses références littéraires ou artistiques de façon générale, on est à l'inverse de ce que prônait l'"idéologie" punk. Patti Smith est un électron libre pour moi, et n'est pas associable à un mouvement, même si un contexte lui a permis de se révéler.

Hmmmm, merci beaucoup pour ton explication Pierre, je comprends beaucoup mieux, c'est vraiment intéressant d'avoir ton point de vue ! Je cerne davantage la nuance à présent. Tu es toujours aussi passionnant à lire ! Si je comprends bien, si tu considères que Patti Smith défend une visée intellectuelle et savante de la musique rock, à travers ses références artistiques et littéraires, on peut donc affirmer qu'elle est davantage proche des mouvements tels que le rock progressif ou l'art-rock, comme l'est Kate Bush, que du punk ? Dis-moi si je me trompe.

Non, Patti Smith fait du rock brut, dans l'esprit de ce qu'il était originellement et on pourrait l'associer à une sorte de courant punk américain si le punk pouvait être américain, ce qu'il ne peut pas être car il y a toujours un désir de performance technique ou de virtuosité, contrairement au punk anglais qui désirait se limiter à un truc très basique, voire insupportable mais qui dégageait une énergie frénétique. Patti Smith et son groupe tentaient de recréer l'esprit des Stones, tout en utilisant un tas de styles très américains, parfois inspirés du blues et les grandes figures telles que le Velvet. Elle n'a rien à voir avec le rock progressif qui tente de créer des ponts avec la musique classique, le jazz ou des choses plus expérimentales. Patti Smith, c'est juste du rock dans la plus pure tradition américaine, avec cependant des textes à portée poétique.

Mais concernant le punk, beaucoup seraient en désaccord avec ce que je dis en argumentant que c'est un mouvement né aux USA originellement. Il n'y a pas de vérité, tout est discutable, mais une chose est certaine: la musique et la démarche de Patti Smith ne peuvent pas être assimilables à celles du mouvement punk, même si elle est associée à ses représentants américains et partage avec eux certaines influences. Siouxsie, même si elle le conteste, est vraiment issue du mouvement punk (anglais), que ce soit musicalement, esthétiquement ou idéologiquement (elle faisait partie du Bromley Contingent, sorte de "secte" composée de groupies des Sex Pistols, semant une sorte de terreur "esthétique" provocatrice et nihiliste, arborant svastikas ou d'autres symboles sado-masochistes dans le but de choquer et peut-être faire réfléchir). Ses deux premiers albums "The Scream" et "Join Hands" contiennent encore des reliquats de sa période punk ("Carcass", "Jigsaw Feeling" ou "The Lord's Prayer" qui fut leur première "composition"), mais elle s'est rapidement détournée de ce mouvement qui, pour elle, était voué à une sorte de fulgurance, pour se tourner vers une expression beaucoup plus froide, voire glaciale, créant ainsi la "Cold Wave", puis le gothique, mouvements parmi tant d'autres de l'after-punk anglais. Elle explique un peu tout ça ici (en anglais):



Je te mets "The Lord's Prayer" (version studio) pour que tu puisses comparer avec Patti Smith. Tu verras ainsi que Patti Smith proposait qq-chose de très construit et beaucoup moins chaotique:



en version live:



Je te mets aussi la version originale (c'est inaudible, juste pour avoir une petite idée) qui marque le jour de la création du groupe (avec des membres des Sex Pistols et Steven Severin, le bassiste-encore néophyte- des Banshees) qui se voulait une performance unique, sorte de happening aucunement censé aboutir à la création d'un groupe, mais juste un pari consistant à savoir qui en aurait marre en premier: le public ou le groupe. Ca résume parfaitement l'esprit du punk anglais. Tu pourras donc constater qu'on est loin des ambitions de Patti Smith.



Pour bien comprendre comment tous ces groupes issus de la vague punk anglaise sont nés et ont évolué en une multitude de mouvements, ce docu très bien fichu et EN FRANCAIS autour du personnage de Siouxsie. Je te le conseille vraiment:



On a un peu dérivé de Patti Smith à Siouxsie, mais il y a une cohérence: c'est à cette époque, et grâce à cette nouvelle vague qu'ont émergé tout un tas de filles, jusqu'ici cantonnées à leurs rôles de poupées séductrice ou de suiveuses d'un pygmalion protecteur ou révélateur de talent féminin. A partir de là (et Patti Smith en fut sans aucun doute une des pionnières) va apparaître une vague importante de personnalités féminines indépendantes de premier plan comme Kate Bush, Lene Lovich, Nina Hagen et beaucoup d'autres, phénomène qui pourra paraître surprenant à quelqu'un de ta génération dans une ère où il semble que ce sont les femmes qui sont les plus médiatisées dans les sphères musicales. Je suis très content d'avoir été jeune à ce moment précis et d'avoir assisté à ce phénomène. Je ne pense d'ailleurs pas être le seul dans ce forum...

Sinon, si tu veux en savoir plus sur ce que fut le mouvement punk au Royaume-Uni, l'intégralité en 3 parties de "Punk Britannia" duquel est issu le petit truc sur Siouxsie un peu plus haut. Attention, c'est en anglais, mais de très bonne qualité:

Wah, merci infiniment Pierre, ton message est une mine d'informations passionnantes, vraiment ! Plus tu en parles, et plus tu suscites en moi un réel intérêt pour l'aspect historique de ce genre que je connais trop mal... J'arrêterai de considérer Patti Smith comme une artiste punk à présent, mais surtout, je vais me pencher de nouveau sur Siouxsie and the Banshees que j'avais rejeté l'an dernier. J'ai réécouté cette semaine "Kaleidoscope" que tu m'avais déjà fortement conseillé, et mon opinion sur eux a même évolué !

Pour revenir à Patti, j'ai écouté pour la première fois "Radio Ethopia" que tu avais abordé sur l'autre fil cette semaine, et j'ai autant adoré, dès la première écoute, que j'avais apprécié "Easter" et "Horses. J'ai un faible pour ''Pissing in the River" et "Aint it Strange", car je trouve que ces deux musiques résonnent plus en moi pour l'instant, mais il faut que j'approfondisse cette découverte... Je trouve la voix de Patti Smith réellement impressionnante. Je crois que je vais regarder le documentaire Arte ce soir, pour profiter de ma période Pattiste. Et pourquoi pas, dans la foulée, commander Just Kids.
Je rappelle aussi que je vais bientôt me mettre à écouter les albums de Nina Hagen que tu m'as recommandé Pierre, car j'écoute African Reggae plusieurs fois par jour depuis décembre ! Il me tarde vraiment d'explorer ce que cette chanteuse a pu faire d'autre.
Sincèrement, encore merci pour cette énième découverte, Pierre. Après Joanna Newsom et Cocteau Twins, qui font maintenant partie de mes artistes favoris, tu m'inities à présent à Siouxsie et à Nina.

Maxence a écrit:Plus tu en parles, et plus tu suscites en moi un réel intérêt pour l'aspect historique de ce genre que je connais trop mal... J'arrêterai de considérer Patti Smith comme une artiste punk à présent, mais surtout, je vais me pencher de nouveau sur Siouxsie and the Banshees que j'avais rejeté l'an dernier. J'ai réécouté cette semaine "Kaleidoscope" que tu m'avais déjà fortement conseillé, et mon opinion sur eux a même évolué !

Justement, ça tombe bien! J'allais justement t'écrireun message à ce propos car j'ai pris conscience que j'avais fait une impasse dans sa discographie qui aurait peut-être été salutaire dans cette découverte et aurait peut-être changé la donne... Rendez-vous dans son sujet!
Sinon, tu peux continuer de considérer que Patti Smith est punk, même si pour moi c'est une erreur autant historique que stylistique. Je ne prétends pas avoir raison puisque c'est un lieu commun très répandu dans la presse rock (en particulier en France), mais j'espère que ça t'a permis de saisir les nuances qui existent entre la vague prétendument punk aux Etats-Unis et celle, plus fracassante, en Angleterre. Mais plein de gens seraient en désaccord avec mes affirmations péremptoires, d'autant plus que le mouvement punk ne m'a jamais particulièrement intéressé musicalement à l'exception d'artistes que je considère majeurs et extrêmement influents(Siouxsie tout particulièrement, mais aussi Cocteau Twins et Dead Can dance en sont les exemples les plus emblématiques), mais j'ai eu des amis à fond dans ce truc qui m'ont expliqué pas mal de choses à l'époque... Et puis, j'ai fait un passage à Londres en 76 qui m'avait pas mal traumatisé... Piccadilly Circus m'a toujours laissé un goût amer... Quand on y est passé avec les zozos du forum le jour du concert de KB, ça m'y a ramené direct!

Maxence a écrit:Pour revenir à Patti, j'ai écouté pour la première fois "Radio Ethopia" que tu avais abordé sur l'autre fil cette semaine, et j'ai autant adoré, dès la première écoute, que j'avais apprécié "Easter" et "Horses. J'ai un faible pour ''Pissing in the River" et "Aint it Strange", car je trouve que ces deux musiques résonnent plus en moi pour l'instant, mais il faut que j'approfondisse cette découverte...

Bah... Moi je les aime vraiment toutes! Mais c'est vrai que "Pissing in a river" est vraiment bien! Rien que le titre! Y'avait vraiment pas beaucoup de nanans qui chantaient de telles paroles à l'époque. Pas tant non plus depuis d'ailleurs! Cette Patti a vraiment été déterminante concernant la place qu'ont occupé les filles dans le rock, même si Janis Joplin (que je n'aime pas trop d'ailleurs, mais quand même...), Suzy Quatro et les Runaways avaient un peu déployé le chemin un peu avant elle. Mais leur côté "garçon-manqué" était tout de même une sorte de compromis obligatoire pour se faire respecter.

Maxence a écrit:Je rappelle aussi que je vais bientôt me mettre à écouter les albums de Nina Hagen que tu m'as recommandé Pierre, car j'écoute African Reggae plusieurs fois par jour depuis décembre ! Il me tarde vraiment d'explorer ce que cette chanteuse a pu faire d'autre.
Sincèrement, encore merci pour cette énième découverte, Pierre. Après Joanna Newsom et Cocteau Twins, qui font maintenant partie de mes artistes favoris, tu m'inities à présent à Siouxsie et à Nina.

Pour Nina Hagen, n'en attends tout de même pas plus dans la durée, elle est partie un peu en roue libre au bout d'un moment, mais son apparition a frappé les esprits, tout à fait à juste titre. Tu comprendras tout ça avec "Nunsexmonrock" le moment venu... Je pense que JM est d'accord avec moi. Mais Siouxsie fut bien plus déterminante et influente dans le genre, même si finalement elles sont assez différentes. Je trouve par exemple que Siouxsie a plus à voir avec KB qu'avec Nina Hagen, malgré les apparences.

Pour Joanna Newsom et Cocteau Twins, je suis vraiment ravi si je suis parvenu à te transmettre le plaisir que je ressens à leur écoute, RA-VI!!! C'était le but: partager.

Tout arrive!! Je l'ai enfin acheté.
Je lirai ça pendant mon voyage, qui approche

Wow! En fouinant sur la chaîne qui avait publié la performance de Lene Locich, je suis tombé sur une autre perle télévisuelle: Patti Smith en 76 qui nous fait "Horses" (+ "Hey Joe"). Je l'ai déjà dit, je ne suis pas très branché rock, mais Patti Smith (en particulier l'album "Horses") est une rare exception, ce morceau tout spécialement. Je l'ai déjà dit: cette intro avant d'entrer dans le morceau me fait un effet boeuf à chaque fois avec cette montée progressive en tension, c'est démoniaque! C'est moins réussi sur ce live, mais j'étais bien content de tomber dessus néanmoins:



Sinon JM, je viens de retomber sur ton message précédent... Alors, "Just Kids", qu'en as-tu pensé? (bon, ça fait un peu plus d'un an, mais mieux vaut tard que jamais... ). Et surtout ne me dis pas que tu l'as oublié avant de partir en voyage...

Je viens juste de tomber dessus donc pas encore regardé... Patti Smith ivitée à "La grande librairie" pour parler de Rimbaud:

A l'occasion de la sortie de "Arthur Rimbaud : Une saison en enfer", aux éditions Gallimard, Augustin Trapenard a rencontré Patti Smith à Chuffilly-Roche, dans la maison où Arthur Rimbaud a écrit "Une saison en enfer". L'artiste américaine se confie à l'animateur sur son lien avec le poète, ce qu'il lui a appris, ce qu'il représente pour elle, encore aujourd'hui et depuis son adolescence.

Tout nouveau, tout beau (je le découvre à l'instant! ), 1er Blow Up consacré à Patti Smith:

Ah!! Je regarderai ça! Là je suis au boulot