Le Monde secret de Kate Bush
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Bruce Springsteen

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Message  Pierre Mar 26 Mai - 10:30

Je suis toujours surpris de constater que j'adore "Le Boss", et surtout à quel point il peut m'émouvoir (aux larmes parfois, du moins sur certains albums, en particulier "Born to Run" qui me fait ressentir des émotions très fortes, juste à travers la musique et la puissance qu'il dégage parfois). Il peut y avoir de longues périodes pendant lesquelles je n'éprouve pas le besoin de l'écouter, et puis ça me prend, et là, c'est le grand panard! Bruce Springsteen 3355234437 cheers Bruce Springsteen 3224727193 . Un peu comme Suzanne Vega: qq-chose qui m'est a priori étranger comme un(e) ami(e) qui ne nous ressemble pas, mais le manque se fait brutalment ressentir et les retrouvailles sont intenses, même si on a l'impression qu'on s'est quittés la veille malgré l'absence...

Donc, effectivement, pourquoi Springsteen? Le mec ne parle (au départ) que de bagnoles, de filles, de l'Amérique profonde et ouvrière et à quel point il existe parfois un fossé entre le "Rêve américain" et la réalité, des difficultés du quotidien, de l'empreinte qu'a laissé notre héritage chrétien, du monde des villes, parfois dynamisant, mais à d'autres moments complètement enfermant d'où la nécessité parfois de revenir à une Amérique plus rurale dans laquelle on accède à la contemplation... Bref, a priori, des préoccupations très éloignées des miennes. En plus, la plupart du temps, l'habillage musical de Springsteen, c'est soit du rock, soit une sorte de folk directement inspiré de Dylan, voire d'une certaine country, même si finalement, les influences sont très diverses. Donc une expression assez prolo et hyper masculine, ce qui est plutôt éloigné d ce que j suis. Et pourtant... quand ça fonctionne, cette altérité me tord le bide sans que je m'explique réellement pourquoi, comme si c'était tapi en moi, dans une sorte d'inconscient très refoulé.

J'ai été amené à Springsteen par un mec duquel j'étais amoureux fou au lycée, et le gars en question était justement très "springsteenien" dans son approche extérieure, mais en creusant un peu, vraiment fin et sensible. Quand il m'a prêté l'album ("Darkness in the Edge of Town", son 4e), je n'y croyais pas trop, et ça a nécessité pas mal de temps avant que j'adhère, mais quand ça l'a fait, ça a été assez puissant.
Pendant plusieurs décennies, "Darkness..." fut le seul album du Boss dans ma discothèque, comme une sorte de relique du passé dans laquelle il m'arrivait de me réfugier. A la sortie de "The River", je n'avais pas trop adhéré, ce qui m'a conforté dans le fait que ce ne serait l'artiste que d'un seul album. Puis, dans les années 2000, on m'a offert une très belle édition anniversaire de "Born to Run" (son 3e album, celui qui précédait "Darkness...") dont je savais qu'il avait été le détonateur de sa carrière, un album essentiel dans l'histoire du rock, une référence absolue. Et là, PAF, ça m'a scotché! affraid A partir de là, j'ai rattrappé tout le temps perdu en rachetant peu à peu chaque album...

C'est pourquoi aujourd'hui je ne me consacrerai qu'à ces deux albums irréprochables, chacun dans leur genre:

"Born to Run" (1975):



"Born to Run" album complet

"Darkness in the Edge of Town" (1978)(



"Darkness..." album complet

Je laisse découvrir à ceux qui le souhaitent ces deux albums fantastiques, j'ai à faire... Wink Enjoy! Very Happy

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Message  Jean-Marc Mer 27 Mai - 8:12

Pierre, tu sais que je suis le deuxième ici avec toi à aimer Bruce.
Ce week-end j'ai regardé un live en DVD (j'en ai plusieurs) de 1978.
Je suis toujours client Bruce Springsteen 3355234437 et j'y reviens très régulièrement!
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Message  Pierre Mer 27 Mai - 10:06

Jean-Marc a écrit:Pierre, tu sais que je suis le deuxième ici avec toi à aimer Bruce.

Oui JM, je m'en souviens très bien... Wink
Ses prestations live sont effectivement toujours assez impressionnantes, de l'ordre du marathon scénique. C'est un des artistes les plus généreux en situation de concert et ça fait partie de sa légende. J'ai moi-même quelques dvds qui en témoignent. J'ai tendance, personnellement, à préférer les concerts de ses débuts (aux des grandes années springsteen) qui me paraissent toujours plus spontanés et qui m'impressionnent davantage, ceux avec le EStreet Band, musiciens fabuleux qui, eux aussi, donnent tout. Mais il faut reconnaître que, même si les prestations live plus récentes paraissent bien huilés, hyper pro, donc peut-être moins émouvantes et surprenantes, le Boss, malgré son âge, impose le respect car il conserve cette générosité et cette énergie impressionnante.

Ce qui me gêne, concernant Springsteen, c'est l'image erronée que le public peut avoir de lui. Je m'en suis rendu compte à de nombreuses reprises en discutant avec plusieurs personnes qui vient en lui une sorte de blaireau un peu macho, vaguement nationaliste, une caricature de l'Américain moyen illustrant le système libéral et prônant une supériorité culturelle américaine infondée, critiques qui sont, comme tu le sais, à l'inverse de ce qu'il défend ou incarne. Il faut dire qu'à un moment, les medias ("Born in the USA") n'ont rien fait pour le représenter dans cette intégrité et son exigence éthique. Les gens se sont mis à voir en lui une sorte de super héros à la Schwartzenegger un peu réac, défendant dans une sorte de caricature testosterronnée les failles de l'Amérique, alors, qu'au contraire, il exerçait une critique plutôt acerbe de l'Amérique post-Vietnam et de ses dérives libérales remettant en cause ses valeurs d'égalité sociale et de liberté d'expression. Springsteen a toujours été très engagé contre les Républicains, le racisme et les inégalités sociales. Je trouve dommage que son lyrisme ne soit pas reconnu à sa juste valeur. Springsteen, c'est l'Amérique de Steinbeck, des petites gens qui trîment, des soldats qu'on envoie au front en les manipulant et qui, de retour au pays, ne récoltent aucune reconnaissance (le même message, en gros, que KB dans "Army Dreamers"...

La première fois que j'ai entendu parler de Springsteen, j'en ai déjà parlé, c'était en lisant une critique de "Lionheart" qui dénonçait le phénomène d'ultra-médiatisation dont KB avait fait l'objet en Angleterre en le mettant en parallèle avec le même traitement queBS avait connu aux Etats-Unis, et je trouve cette juxtaposition, qui introduisait la critique de l'album, extrêmement intéressante, mais pas dans ce qu'elle dénonçait:

Le problème de Kate Bush est un peu celui de Bruce Springsteen il y a quelques années- non pas que leurs styles respectifs aient quoi que ce oit en commun: elle est aussi anglaise-bien-élevée-intellectuelle-buveuse-de thé que Bruce est ricain-gosse-de-la-rue-rock'nroll-bourbon-au-goulot. Mais comme lui, elle commence à souffrir d'un excès de "hype" de la part de sa maison de disques, qui fait que beaucoup de gens se sont désintéressés d'elle très rapidement et que, peut-être, ils ne la "découvriront" que dans quelques années, lorsque que son talent pourra enfin être évalué objectivement.

Avec le recul nécessaire, on se rend compte que la plupart des critiques musicaux ont parfois la volonté de faire la pluie et le beau temps en caricaturant l'image d'un(e) artiste. Ce que décrivait Hervé Muller dans Rock & Folk en 79 était à la fois assez juste et quelque peu "raccourci". Certes, ce qu'il prédisait s'est révélé exact avec le temps. Mais il occulte le fait que c'était justement les signaux qu'envoient les instances médiatiques qui forgent l'image que l'auditeur lambda peut avoir d'un(e) artiste.
Ce qui me paraît davantage intéressant dans ce parallèle assez amusant, c'est qu'en comparant deux artistes a priori antagoniques, on oublie d'expliquer en quoi toutes ces différences, au contraire, en font des artistes assez semblables dans le fait que chacun, à leur façon, ont exprimé l'essence culturelle d'un pays ou d'une nation, en faisant appel à un imaginaire collectif qui défend certaines valeurs, une sorte de carte postale a-priori proche d'une image d'Epinal, mais qui dénonce finalement les mêmes choses. "Born in the USA", c'est à la fois le "Oh England my Lionheart" et le "Army Dreamers" de Kate Bush, les trois chansons évoquent un soldat parti défendre son pays au nom d'une identité culturelle, l'un mourant dans un crash aérien ou lors de manoeuvres insignifiantes, l'autre de retour dans un pays qui ne le confrontera qu'à une forme de mépris... KB comme BS ne cesseront de multiplier les références propres à leur appartenance culturelle et sociale, dressant ainsi une sorte de peinture, non seulement de leur individualité, mais de leurs pays respectifs.

J'ai compris, au fur et à mesure que davantage de choses les rassemblaient qu'elles ne les séparaient, ce malgré toutes les différences formelles ou intrinsèques (par exemple leur identité sexuelle) qui caractérisent leurs styles respectifs et enrichit leur expression.

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Message  Jean-Marc Mer 27 Mai - 13:29

C'est vrai que la plus part des personnes que je connais ont cette image erronée.
Tout le monde est toujours surpris que je puisse aimer. Je dois renvoyer une image tellement différent de lui. Ce que je comprends et admets Laughing .
Je n'ai pas toujours l'occasion de convaincre mais j'essaie des fois.
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Message  Pierre Jeu 28 Mai - 15:11

Comme je le disais sur "Qu'écoutez-vous en ce moment?", depuis qqs jours, je reviens au Boss et ça me fait un bien fou! Very Happy Bruce Springsteen 3355234437

J'écoute en boucle "Born to Run", et hier soir, je me suis fait le concert à l'Hammersmith Odeon de Londres de 1975. Ceux qui ont eu l'honneur d'y assister n'ont jamais dû s'en remettre... Bruce Springsteen 3905404005 D'ailleurs, je me suis dit que je m'interdirai à l'avenir de l'écouter le soir car il faut y aller "à fond", on ne peut pas regarder ce truc en sourdine, c'est super frustrant! Laughing

Donc, j'ai décidé aujourd'hui de focaliser sur "Born to Run" et ce concert incroyable.

Tout d'abord, cette pochette mythique, alors qu'elle est très sobre pourtant. Une photo N&B divisée en deux, le recto pour Springsteen, le verso pour Clarence Clemons, son saxo. C'est Laurel & Hardy version "interraciale" ( Laughing ). L'allusion sexuelle n'est pas innocente car les deux personnages ont entretenu une relation (amicale) apparemment intense, passionnelle. A sa mort en 2011, le Boss était effondré. Je me souviens avoir lu sa "lettre d'adieu" à l'époque, ça m'avait fait chialer comme une madeleine! Et je crois ne pas avoir été le seul, tous les articles que j'avais lus, même en France, semblaient témoigner de la peine causée par sa disparition. Les deux avaient l'habitude d'entretenir un jeu de scène très surprenant, très sexualisé (à se frôler et se rouler des pelles).

Bruce Springsteen 3632375218_85b3dcbd24

Bruce Springsteen Original

Bruce Springsteen Bruce-springsteen-1-650x714

Très troublant quand on songe à cette image hyper-virile que suscite Springsteen, réelle tout en jouant avec une sensualité parfois très féminine, mais pas caricaturale. Le personnage de Springsteen est beaucoup plus nuancé, subtil et sensible que l'image que le public semble en avoir.
Une amitié forte, virile, fraternelle, avec des hauts et des bas sans nuances, des périodes de grogne et de retrouvailles... Le E-Street Band était certes une sorte de communauté de potes au départ, mais le contraste saisissant entre Springsteen et Clemons, tout en étant le produit d'une amitié sincère fut "exploité" autant sur scène que dans la "légende". Néanmoins, cette pochette, à l'aube de l'explosion de Springsteen, exprime tout cela à la perfection:

Bruce Springsteen Born-to-run-cover_orig

Sur Snap Galleries (le site de photos sur lequel on peut se procurer les bouquins de photos de KB par Mankowitz et Harari), vous trouverez sur plusieurs pages plein de photos de cette session absolument superbes qui témoignent apparemment d'un moment de rigolade. Là aussi on aurait aimé être présent...

Voici donc la photo ayant servi à la pochette et une des planches-contact:

Bruce Springsteen 198NEW

Bruce Springsteen 3023

Je l'ai en grand, et je compte la coloriser pour voir ce que ça donne. Hier, je me suis amusé à le faire pour l'une d'entre-elles, je suis plutôt fier de moi...

Bruce Springsteen 202
(Clic droit/afficher l'image pour la voir en taille réelle)

Bruce Springsteen 202f10
(même chose, on peut agrandir.)

Sinon, sur le contenu de l'album. Il faut d'abord savoir que Springsteen avait déjà sorti deux albums précédemment:

Bruce Springsteen R-7095324-1433611222-3129.jpeg

(pochette plutôt marrante, la partie orange faisant carte postale détachable)

Bruce Springsteen R-6912946-1429377393-3599.jpeg

Le 1er assez sympa, mais très mal produit, le second plus intéressant, je l'aime beaucoup. Aucun des deux ne trouvera réellement un public et ne laisse entrevoir le succès colossal du suivant. D'après mes souvenirs, la maison de disques était prête à lâcher Springsteen qui a compris que ce qui deviendrait "Born to Run" serait l'album de la dernière chance... La légende (que je crois réelle) veut que le Boss a bossé (... Embarassed ) comme un forcené autant pour l'élaboration que lors de l'enregistrement afin que l'album à venir, ainsi que les tournées qui préparaient sa sortie, soient à la hauteur de son ambition. Résultat payant puisque "Born to Run" a pris le monde entier par surprise après un concert auquel Jon Landau de Rolling Stone a assisté. Springsteen fait la une avec l'accroche "I've seen the future of Rock and Roll and it's name is Bruce Springsteen" comme le relate "The Guardian". Quand l'album sort, c'est un raz de marée mondial médiatique et Springsteen trouve enfin son public avec un album irréprochable. Le mieux, c'est de l'écouter, le décrire paraîtrait excessif à ceux qui ont, comme le partageait avec moi JM, une image erronée du Monsieur. Youtube ne peut rendre justice à cette perfction, car l'album nécessite une écoute avec un volume honorable pour en découvrir toute la puissance.

Mais l'intégralité (je crois) du concert à l'Hammersmith Odeon est dispo sur Youtube. Si vous avez plus de 2 heures à (ne pas) perdre pour remettre en cause, comme ça a été le cas pour moi, vos a prioris, je ne peux que vous conseiller (sinon, je vous l'ordonnerais... Laughing ) de regarder ce concert fantastiqu qui me scotche à chaque-fois....

Je poursuivrai avec "Darkness in the Edge of Town" et "Nebraska", deux autres sommets, bien différents de celui-ci.

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Message  Pierre Ven 29 Mai - 15:07

Pierre a écrit: Je me souviens avoir lu sa "lettre d'adieu" à l'époque, ça m'avait fait chialer comme une madeleine!

J'ai retrouvé l'hommage de BS à Clarence Clemons pour ses funérailles. De beaux adieux...

FOR THE BIG MAN

I've been sitting here listening to everyone talk about Clarence and staring at that photo of the two of us right there. It's a picture of Scooter and The Big Man, people who we were sometimes. As you can see in this particular photo, Clarence is admiring his muscles and I'm pretending to be nonchalant while leaning upon him. I leaned on Clarence a lot; I made a career out of it in some ways.

Those of us who shared Clarence's life, shared with him his love and his confusion. Though "C" mellowed with age, he was always a wild and unpredictable ride. Today I see his sons Nicky, Chuck, Christopher and Jarod sitting here and I see in them the reflection of a lot of C's qualities. I see his light, his darkness, his sweetness, his roughness, his gentleness, his anger, his brilliance, his handsomeness, and his goodness. But, as you boys know your pop was a not a day at the beach. "C" lived a life where he did what he wanted to do and he let the chips, human and otherwise, fall where they may. Like a lot of us your pop was capable of great magic and also of making quite an amazing mess. This was just the nature of your daddy and my beautiful friend. Clarence's unconditional love, which was very real, came with a lot of conditions. Your pop was a major project and always a work in progress. "C" never approached anything linearly, life never proceeded in a straight line. He never went A... B.... C.... D. It was always A... J.... C.... Z... Q... I....! That was the way Clarence lived and made his way through the world. I know that can lead to a lot of confusion and hurt, but your father also carried a lot of love with him, and I know he loved each of you very very dearly.

It took a village to take care of Clarence Clemons. Tina, I'm so glad you're here. Thank you for taking care of my friend, for loving him. Victoria, you've been a loving, kind and caring wife to Clarence and you made a huge difference in his life at a time when the going was not always easy. To all of "C's" vast support network, names too numerous to mention, you know who you are and we thank you. Your rewards await you at the pearly gates. My pal was a tough act but he brought things into your life that were unique and when he turned on that love light, it illuminated your world. I was lucky enough to stand in that light for almost 40 years, near Clarence's heart, in the Temple of Soul.

So a little bit of history: from the early days when Clarence and I traveled together, we'd pull up to the evening's lodgings and within minutes "C" would transform his room into a world of his own. Out came the colored scarves to be draped over the lamps, the scented candles, the incense, the patchouli oil, the herbs, the music, the day would be banished, entertainment would come and go, and Clarence the Shaman would reign and work his magic, night after night. Clarence's ability to enjoy Clarence was incredible. By 69, he'd had a good run, because he'd already lived about 10 lives, 690 years in the life of an average man. Every night, in every place, the magic came flying out of C's suitcase. As soon as success allowed, his dressing room would take on the same trappings as his hotel room until a visit there was like a trip to a sovereign nation that had just struck huge oil reserves. "C" always knew how to live. Long before Prince was out of his diapers, an air of raunchy mysticism ruled in the Big Man's world. I'd wander in from my dressing room, which contained several fine couches and some athletic lockers, and wonder what I was doing wrong! Somewhere along the way all of this was christened the Temple of Soul; and "C" presided smilingly over its secrets, and its pleasures. Being allowed admittance to the Temple's wonders was a lovely thing.

As a young child my son Sam became enchanted with the Big Man... no surprise. To a child Clarence was a towering fairy tale figure, out of some very exotic storybook. He was a dreadlocked giant, with great hands and a deep mellifluous voice sugared with kindness and regard. And... to Sammy, who was just a little white boy, he was deeply and mysteriously black. In Sammy's eyes, "C" must have appeared as all of the African continent, shot through with American cool, rolled into one welcoming and loving figure. So... Sammy decided to pass on my work shirts and became fascinated by Clarence's suits and his royal robes. He declined a seat in dad's van and opted for "C's" stretch limousine, sitting by his side on the slow cruise to the show. He decided dinner in front of the hometown locker just wouldn't do, and he'd saunter up the hall and disappear into the Temple of Soul.

Of course, also enchanted was Sam's dad, from the first time I saw my pal striding out of the shadows of a half empty bar in Asbury Park, a path opening up before him; here comes my brother, here comes my sax man, my inspiration, my partner, my lifelong friend. Standing next to Clarence was like standing next to the baddest ass on the planet. You were proud, you were strong, you were excited and laughing with what might happen, with what together, you might be able to do. You felt like no matter what the day or the night brought, nothing was going to touch you. Clarence could be fragile but he also emanated power and safety, and in some funny way we became each other's protectors; I think perhaps I protected "C" from a world where it still wasn't so easy to be big and black. Racism was ever present and over the years together, we saw it. Clarence's celebrity and size did not make him immune. I think perhaps "C" protected me from a world where it wasn't always so easy to be an insecure, weird and skinny white boy either. But, standing together we were badass, on any given night, on our turf, some of the baddest asses on the planet. We were united, we were strong, we were righteous, we were unmovable, we were funny, we were corny as hell and as serious as death itself. And we were coming to your town to shake you and to wake you up. Together, we told an older, richer story about the possibilities of friendship that transcended those I'd written in my songs and in my music. Clarence carried it in his heart. It was a story where the Scooter and the Big Man not only busted the city in half, but we kicked ass and remade the city, shaping it into the kind of place where our friendship would not be such an anomaly. And that... that's what I'm gonna miss. The chance to renew that vow and double down on that story on a nightly basis, because that is something, that is the thing that we did together... the two of us. Clarence was big, and he made me feel, and think, and love, and dream big. How big was the Big Man? Too fucking big to die. And that's just the facts. You can put it on his grave stone, you can tattoo it over your heart. Accept it... it's the New World.

Clarence doesn't leave the E Street Band when he dies. He leaves when we die.

So, I'll miss my friend, his sax, the force of nature his sound was, his glory, his foolishness, his accomplishments, his face, his hands, his humor, his skin, his noise, his confusion, his power, his peace. But his love and his story, the story that he gave me, that he whispered in my ear, that he allowed me to tell... and that he gave to you... is gonna carry on. I'm no mystic, but the undertow, the mystery and power of Clarence and my friendship leads me to believe we must have stood together in other, older times, along other rivers, in other cities, in other fields, doing our modest version of god's work... work that's still unfinished. So I won't say goodbye to my brother, I'll simply say, see you in the next life, further on up the road, where we will once again pick up that work, and get it done.

Big Man, thank you for your kindness, your strength, your dedication, your work, your story. Thanks for the miracle... and for letting a little white boy slip through the side door of the Temple of Soul.

SO LADIES AND GENTLEMAN... ALWAYS LAST, BUT NEVER LEAST. LET'S HEAR IT FOR THE MASTER OF DISASTER, the BIG KAHUNA, the MAN WITH A PHD IN SAXUAL HEALING, the DUKE OF PADUCAH, the KING OF THE WORLD, LOOK OUT OBAMA! THE NEXT BLACK PRESIDENT OF THE UNITED STATES EVEN THOUGH HE'S DEAD... YOU WISH YOU COULD BE LIKE HIM BUT YOU CAN'T! LADIES AND GENTLEMEN, THE BIGGEST MAN YOU'VE EVER SEEN!... GIVE ME A C-L-A-R-E-N-C-E. WHAT'S THAT SPELL? CLARENCE! WHAT'S THAT SPELL? CLARENCE! WHAT'S THAT SPELL? CLARENCE! ... amen.

I'm gonna leave you today with a quote from the Big Man himself, which he shared on the plane ride home from Buffalo, the last show of the last tour. As we celebrated in the front cabin congratulating one another and telling tales of the many epic shows, rocking nights and good times we'd shared, "C" sat quietly, taking it all in, then he raised his glass, smiled and said to all gathered, "This could be the start of something big."

Love you, "C".

- Bruce Springsteen

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Message  Pierre Ven 23 Oct - 17:33

Sortie, aujourd'hui, de "Letter to you", 20e album du boss:

Bruce Springsteen Bruce-springsteen-letter-to-you-5021

J'avoue que j'ai toujours appris les sorties d'albums de Springsteen un peu par hasard, à plus forte-raison ces dernières années, étant moins enthousiasmé par ses dernières productions, assez faibles à mon goût par le manque d'innovation et d'esprit de recherche. A chaque fois que j'écoutais un nouvel album récent, ben je me faisais chier... En fait, je crois que ce sont les premiers Springsteen qui me plaisent, malgré qqs bonnes surprises ultérieures. Apparemment, un album tournée vers le passé, les souvenirs, la conscience aigüe de la Mort, non seulement de ses disparus, mais aussi de la sienne qui s'approche... Pas bien rigolo tout ça. Et pourtant, à travers ce que j'ai pu lire, des titres énergiques, voire joyeux en forme de retour aux sources puisque le E-Street Band est de la partie (déjà atrophié de 2 grandes figures...). Le Boss convoque donc la nostalgie pour ses 71 ans. Je n'ai encore rien écouté, mais il a mis à disposition l'ensemble de l'album sur YT. Il sait qu'il peut compter sur une fanbase ultra fidèle et loyale pour vendre sa production (et il ne s'en prive pas...). Comme ça je vais pouvoir me faire une idée en passant, sans en attendre beaucoup puisque de toutes façons, c'est Neil Hannon (tout autre style! Laughing ) qui monopolise mon attention en ce moment... Bruce Springsteen 378830039





(J'ai déjà regardé cette video qui fait un peu réunion d'anciens combattants... Bruce Springsteen 2321232758 Bruce Springsteen 2321232758 Bruce Springsteen 2321232758 Bruce Springsteen 2321232758 Bruce Springsteen 2321232758 Y'en a qui ont bien morflé, Springsteen en particulier... Wow, le coup de vieux!!! Shocked )
















(avec le texte)





Ce sera une bonne surprise pour JM qui devrait rentrer ce week-end... Mine de rien, j'ai pas mal pensé à lui en espérant que tout se déroule bien pour lui dans son escapade africaine en pleine pandémie mondialiste. JM, si tu me lis, donne de tes nouvelles dès ton retour stp... Wink

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Message  Jean-Marc Lun 30 Nov - 8:14

J'ai enfin fait une première écoute...
Très partagé comme ressenti. Quelques titres m'ont accrochés immédiatement mais il faut que je me pose.
J'aimerai bien l'aimer.
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Message  Pierre Sam 19 Déc - 20:44

Je l'ignorais, mais Springsteen, lui aussi, a eu son "Blow Up" sur Arte.

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